Chapitre 18

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« Reaper, j'ai entendu parler de toi, j'ai toujours cru que c'était des conneries. Tu étais un genre de mascotte, des gars t'utilisais pour faire peur aux arabes parce que tu es une femme, c'est ça ? »

Je regarde celui qui me parle, un truc qui me dépasse d'une tête, mais qui fait le double de mon poids. Il est massif, avec un cou de taureau, d'ailleurs je lui trouve de nombreux points communs avec les bovins.

« C'est vrai, je travaillais à la buanderie, je faisais disparaître les tâches. D'ailleurs, vous n'étiez pas quatre hier ? J'ai vu du sang dans l'entrée, Coupure de rasage ?

— C'est toi qui l'a tué ?

— Je ne fais que le ménage ici, je ne suis rien, je ne suis même pas créditée au générique. »

Je le vois cligner des yeux, l'humour ce n'est pas son truc.

« Où est le quatrième ? Le véhicule ? Nos armes ?

— Aucune idée, je viens d'arriver », provoquais-je une fois de trop alors qu'un des deux, s'avance et me frappe au visage du dos de la main, m'envoyant au sol. Il tape dans la main de son collègue en ricanant alors que je me redresse en essuyant le sang qui s'écoule de ma bouche avec deux doigts, les passant sur mon visage, encadrant mes yeux. Pour le coup, ils ne rient plus. Mon regard est noir, le bleu de mes yeux est devenu couleur de tempête.

« Détache-moi et essaye de recommencer, viens me montrer que tu es un homme, un vrai. »

Si Julia avait peur qu'ils me blessent, c'est qu'elle a mal étudié mon dossier.

Mais l'homme est un gros con qui a bien l'intention de s'amuser sans prendre de risque. S'avançant à nouveau vers moi, il m'envoie un direct dans l'estomac qui ne me fait ni plier en deux ni gémir, juste sourire, alors, vexé dans sa fierté d'alpha, il me frappe à nouveau au visage, m'envoyant au sol. À nouveau, il éclate de rire et frappe dans la main de son pote, me laissant accroupi au sol, lui tournant le dos. Quand je me relève, je remarque que Julia s'est décalée. D'un coup d'épaule, je fais tomber mon manteau, mes liens sont coupés. Son rire meurt dans sa gorge. Sans le quitter des yeux, je retire mes bottes. Le plancher est froid mais je ne le sens pas.

« Alors, soldat de première classe, c'est à ça que vous a servi votre entraînement ? Vu votre capacité à me mettre à terre, vous n'avez pas dû tenir plus de trois jours avant d'abandonner vos classes.

— Ta gueule salope ! » dit-il en s'avançant, levant les poings.

Ce n'est qu'une masse. Il me dépasse en poids et en force, mais pas en vitesse, rapidité et technique. Quand il charge, j'évite son bras qui s'avance, puis l'autre. C'est une danse et cela l'agace. Jusqu'à ce que je me déplace sur le côté et que je frappe sa mâchoire d'un coup sec, le sonnant, enchaînant immédiatement. Gauche. Droite. Gauche. Puis je redresse un genou qui percute son estomac de plein fouet, le forçant à se mettre à quatre pattes au sol.

« On me connaît sous le nom de Reaper, ce n'est pas pour rien ! On s'adresse à moi sous le grade de Major, parce que j'aime ça. Sinon on s'adresse à moi sous mon véritable grade, Lieutenant-Colonel Lowry ! Je suis plus or qu'argent, c'est mon côté féminin. Compris, soldat ? », hurlais-je en lui fracassant le nez, le laissant s'étouffer dans son sang. « À ton tour ! » dis-je en pointant mon doigt vers le dernier mercenaire, « ensuite à toi » dis-je en me tournant vers Julia.

L'homme dégaine l'arme qu'il porte à sa cuisse et me vise.

« Tu ferais bien de ne pas me rater, soldat, car je vais t'arracher la gorge à main nue. Mais réfléchis bien, moi seule sait où sont les échantillons du minerai ainsi que le carnet contenant les recherches des chinois, tout comme les coordonnées du gisement. »

Icy assignment - Reaper # 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant