Icy assignment - Reaper # 2

Chapitre 7

« C'est magnifique », crie Julia dans le micro « mais nous aurions pu y aller en motoneige, c'est juste à côté.

— Disons que nous ne rentrerons pas tout de suite, je t'ai fait dévier de ton planning, alors je t'emmène danser dans le ciel. Tu pourras faire des photos que tu n'avais pas planifiées.

— Je te jure que je te fais signer un papier officiel d'adoption de sœur, dès que nous arrivons. Tu es la meilleure !

— Accroche-toi, nous atterrissons », rigolais-je dans le micro.

Prendre un avion pour une distance de trois kilomètres, il faut le faire !

Je ne m'en vante pas, mais je n'ai jamais atterri sur de la glace avec des patins, je cache mon appréhension alors que je vois la glace se rapprocher, translucide par endroit, quasi bleutée. Je m'estime chanceuse de ne pas avoir gérer de vent, histoire de me compliquer la vie. J'ai pu atterrir sur une surface relativement plane, tout en douceur. Je me félicite intérieurement et garde cette anecdote pour lorsque nous serons amies depuis quelques années.

Je n'ai aucune autorité sur la base Néo-Zélandaise, en fait je n'ai aucune autorité en Antarctique, aussi je me sers de Julia, elle est mon passe-partout. La réputation du magazine nous ouvre, temporairement, la base, pour un photo-reportage sur les conditions de vie dans les bases en Antarctique. Quelqu'un se fait un plaisir de nous guider, Julia joue le jeu et prend quelques photographies tout en posant des questions. Dès que l'on nous donne quartier libre, je sors mon téléphone et montre la photographie de l'homme alors qu'il était encore vivant. J'obtiens rapidement un nom et une information. Le dénommé Peter Thompson est reparti pour Auckland il y a quelques jours.

Comme c'est commode !

Comme nous n'avons plus rien à faire dans le coin, je donne une carte de l'île de Ross à Julia, lui demandant de regarder où elle veut aller, que je l'emmène pour ses photographies, pendant ce temps, je passe un appel afin que Martin fasse des recherches sur Peter Thompson, puis je lui fais un rapport sur ce que j'ai trouvé et lui demande de pirater la vidéosurveillance de la base Néo-Zélandaise, je veux voir les allées et venues de notre victime. Puis je termine avec le point crucial, le fait que la disparition de Thompson est couverte par la direction. Quelqu'un est au courant du trafic et soit en fait parti soit est menacé.

Une fois raccroché, Julia me pointe divers endroits afin que je regarde si c'est faisable avec l'avion, nous nous dirigeons donc vers des vallées sèches, des vallées libres de neige et de glace. les déserts les plus extrêmes de notre planète. Ayant trouvé un endroit convenable, j'atterris puis je la suis, laissant l'artiste à l'œuvre. Nous marchons un bon moment avant qu'elle ne commence à prendre des photographies. J'ai l'impression d'être sur une autre planète en marchant sur le sol couvert de gravier. Julia photographie du lichen, des champignons. Quand je vois du lichen, je vois du lichen, mais quand Julia voit et photographie du lichen, c'est beau, vraiment beau. Elle arrive à sublimer quelque chose de banal comme trois brins d'herbe accroché à un caillou. Ayant décollé, je vole vers les côtes, jusqu'à lui montrer une colonie de manchots Empereur. Julia essaye de les photographier jusqu'à ce que je lui dise que je vais atterrir un peu plus loin. Nous avançons tranquillement jusqu'à ce qu'elle s'allonge par terre et prenne quelques photographies. Loin d'être intimidé par notre présence, ils restent sur place, certains nous observant. Je regarde Julia, elle a un sourire plaqué aux lèvres au point que je me demande si son visage n'est pas gelé. Jusqu'à ce que, lentement, elle se relève et s'éloigne.

« C'est génial ! Emily. merci.

— Tu as encore un peu de temps pour faire d'autres photographies ?

— Qu'est que tu me proposes ?

— Les autres manchots.

— Je pensais y aller en motoneige. Est-ce que ton avion a assez d'essence pour s'aventurer vers la mer ?