Chapitre 14

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Sur le tarmac de glace, j'accueille les nouveaux arrivants, ils sont plus nombreux que prévu, j'accueille ceux que je devine être venus pour l'enquête, mais je regarde ceux qui, malgré eux, trahissent leur passé militaire en observant autour d'eux, tout est dans leur attitude.

Des mercenaires.

Génial, il ne manquait plus que ça.

je m'occupe de nos invités, les conduisant rapidement vers la chaleur du bâtiment central et, une fois leurs mains lavées, je les conduis dans mon bureau. L'un des deux s'assoit et l'autre reste debout. Mon bureau semble ne jamais avoir été prévu pour contenir deux chaises. Je leur remets le dossier avec toutes les dépositions.

« Combien êtes-vous ?

— 1208, je n'ai pas changé le panneau d'affichage du couloir, psychologiquement c'est dur.

— C'est un travail monstre que vous avez accompli.

— C'est un minimum d'organisation. Ils étaient en ligne et l'un après l'autre ils ont mis par écrit ce qu'ils savaient. Forcément, le personnel de cuisine et d'entretien ont eu moins d'interaction avec ces hommes, mais je préfère que vous ayez une vue générale de la station. Vous voulez rester encore un peu au chaud et voir leur chambre ? Sinon il faut ressortir pour aller au laboratoire et à la morgue.

— Quel est votre rôle ici ? J'ai vu des plaques avec les fonctions de tout le monde ici, mais sauf sur votre porte », demande l'un d'eux.

« Eh oui, c'est le running gag ici. Il n'y a pas assez de place pour afficher tout ce que je fais, un titre, comme coordonnatrice, est trop réducteur et directrice est trop... maîtresse d'école. C'est Elizabeth. Il y a un problème, demandez à Elizabeth. Elizabeth pilote le Otter, une motoneige, même le Terri-Bus, mais j'ai du mal dans les virages, il est trop gros. Je borde le soir, j'apporte de la soupe aux malades, je raconte des histoires mais je ne chante pas, enfin si mais très mal. Vous voyez qu'il est difficile de me donner un titre. Certains m'appellent le fantôme du Highway, c'est le surnom du couloir central, car j'y suis toujours, parfois je le traverse en courant, même en chaussettes et une fois pieds nus. »

L'homme me sourit, ne me quittant pas des yeux.

« Vous n'êtes pas sur la liste des employés de la station.

— Je sais. Je suis de la NSF, je suis arrivée il y a deux semaines.

— Et vous dirigez tout depuis deux semaines ?

— J'ai l'impression d'avoir fait plusieurs saisons ici. Les cuisiniers savent ce que je veux manger à peine ai-je franchi les portes du réfectoire, j'ai inventé un nouveau plat et mangé tous les autres. Écoutez, je vais vous dire ce qui m'emmerde le plus, c'est que j'ai parlé à Bao, le Professeur Tse, le jour de sa mort, nous avons pris le petit déjeuner ensemble. Je n'ai rien vu, je ne me suis douté de rien il était comme toujours. Nous avons chanté ensemble, enfin lui, moi je faisais des bruits, lors de notre soirée Karaoké, et sincèrement, personne n'aurait imaginé... ça.

— Merci, Madame Farmer. Vous nous conduisez à la chambre ?

— Bien sûr. Retirez vos manteaux, sinon vous allez voir chaud et nous faire un choc thermique. »

Je sais comment gérer ce genre de gars, mais c'est les autres que je voudrais avoir à l'œil. Ça m'ennuie de ne pas savoir où ils sont.

Sortant du bureau, nous croisons quelques personnes qui me saluent, qui m'appellent Elizabeth. Je me souviens les avoir croisés, mais je ne me souviens pas de leurs noms.

« Nous avons reçu une belle meule de fromage, raclette ce soir Elizabeth ! », annonce un cuisinier en souriant.

« Tu mettra du vin blanc dedans, Henry ?

Icy assignment - Reaper # 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant