ℕ𝕦𝕚𝕥 𝕆𝕣𝕒𝕘𝕖𝕦𝕤𝕖 (𝕀𝔼 𝕗𝕒𝕟𝕗𝕚𝕔𝕥𝕚𝕠𝕟)

Chapitre 7

PDV Luna

Mon ballon sous le bras, je dépose ma veste près d'un escalier. Je me dirige vers le centre du terrain et pose la balle au sol. En essayant de mettre mon pied dessus, je sent mon poids basculé vers l'arrière, mon centre de gravité ayant été atteint par le déséquilibre de la balle. Je m'écrase lamentablement au sol et souffle d'exaspération. Ça promet cette histoire.

Football en sport d'EPS ? J'aurais tout vu. Non mais sérieusement, tout ça pour rendre hommage à cette histoire d'Alien détruisant les collèges ou je ne sais quoi. J'ai rien compris à l'histoire de Mayumi, mais ce que je sais, c'est que ça m'embête vraiment. J'ai deux jambes gauches et je ne suis vraiment pas adroite. En plus mon endurance est franchement limitée. Je me laisse tomber entièrement et je finis allongé dans la terre battue. Je suis sur un terrain de foot que j'ai repéré à mon arrivée. Il est près d'une rivière et un pont passe juste au-dessus.

Alors que je me décide enfin à me relever, je repense subitement à l'aventure qui m'est arrivée juste avant de venir ici. J'ai emmené un gars à l'infirmerie en lui tenant la main car je suis tellement un boulet que je l'ai blessé avec un ballon. En plus en le faisant rebondir tout droit sur sa tête. Je repasse le moment le plus gênant de mon existence en boucle dans ma tête et sent mes joues rougirent de honte..

Flashback

J'avance rapidement dans les couloirs en direction de l'infirmerie. Je sens le garçon derrière moi m'observer curieusement, mais il ne dit rien et continue à me suivre. Alors que je m'arrête, essoufflée, je remarque qu' on est enfin arrivés. L'adolescent, jusqu'alors silencieux m'adresse enfin la parole : 

- Quelle poigne.
- Chut, rentre, assis, pas bouger.

Tout en lui donnant des ordres, je le pousse à l'intérieur et l'assoit sur le premier lit qui vient. Sans étonnement, personne n'est présent. C'est incroyable à quel point l'infirmière n'est jamais à l'infirmerie. Je me dirige vers la petite table et trouve rapidement la trousse de secours, je prends le désinfectant, les cotons et un pansement. je trouve un antidouleur et me retourne face à ma proie. Il me regarde toujours avec cette pointe de curiosité mélangé avec un air moqueur.

- Tu comptes me "soigner" ? Me demande le garçon.
- Oui. Je lui répond du tacotac.

Il n'a pas le temps de dire autre chose que je m'avance vers lui, le surplombant étant debout. Il ne bouge pas, sûrement résigné à me laisser faire. J'applique délicatement le désinfectant avec la compresse. Je le vois grimacer au contact piquant que je l'oblige à subir, mais une nouvelle fois il ne dit rien. Je finis en lui mettant un beau pansement trois fois trop grand.

- Tu sais, je n'avais vraiment quasiment rien. Tu en as fait tout un scénario pour rien. Me sourit le garçon.
- Un simple merci aurait suffit monsieur je sais tout.
- Appel moi Axel.

Je lui sourit et lui dit également mon prénom. Je m'excuse de l'avoir un peu bousculé pour l'emmener à l'infirmerie, ainsi que pour lui avoir forcé la main. Il me remercie juste de l'avoir "sauvé" et se relève. Alors qu' Axel se dirige vers la sortie, je me rends compte qu'il n'a pas pris le doliprane que je lui ai sorti, avec le verre d'eau. Je prend tout en main et cours vers lui pour le rattraper, étant donné qu' il est déjà dans le milieu du couloir. Je l'interpelle :

- Axel ! Oh écoute sérieux; derrière toi ! Oh ! Je m'écrit le souffle court.

Il s'arrête brusquement et se retourne vers moi. Il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit que je lui fonce dessus, renversant le verre sur lui et perdant l'antidouleur au passage. On se retrouve alors, tous les deux, au sol.

- Aie c'est vraiment pas mon jour.. Souffle le garçon.

Je me relève rapidement, rouge écarlate, et m'écarte le plus possible. Je fond d'excuses multiples et cache mon visage entre mes mains. Mais qu'elle bourde.

- Hé c'est rien va, je me suis arrêté en plein milieu aussi. Me rassure Axel, voyant ma gêne.
- Je suis vraiment désolé. Rolala j'y vais désolé je te rachèterais un tee-shirt promis. Je suis vraiment désolé Axel.

Je n'entend pas sa réponse, m'enfuyant le plus loin possible.

Fin Flashback

Je secoue rapidement la tête pour chasser tout ça. Je n'ai pas vraiment compris mon intervention auprès de ce garçon, mais j'ai bel et bien était gênée et me suis enfuie. Son tee-shirt blanc, devenu mouillé grâce (ou à cause) de moi étant devenu presque transparent, je ne pouvais pas rester dans les parages. Je ne suis vraiment pas du genre pudique pour ce qui est de mon corps, mais voir celui d'un inconnu, très peu pour moi.

Je souffle et me reprend. Allez, je dois m'améliorer un peu en foot pour ne pas faire plomber ma moyenne. Une fois sur mes deux jambes, je commence à essayer de courir avec le ballon entre les pieds. Sans surprise, je fais du surplace, revenant tout le temps sur mes pas pour reprendre la balle qui ne désire réellement pas rester avec moi. Au bout d'une trentaine de minutes j'abandonne. Je décide alors de tirer au but. Après tout, c'est bien le plus facile et le plus amusant dans ce sport ?

Je prends une grande inspiration et tire de toutes mes forces, voyant ma jambe partir droit sur le pauvre ballon innocent. Cette dernière passe à presque 1 mètre de son objectif et je reste figé par ma nullitude. Alors que je commence à râler sérieusement de la situation plus que comique, j'entend un rire derrière moi. Je me retourne et voit la personne que j'ai attaquée plus tôt, Axel.

- Ahah. Je l'imite, ironiquement.
- Je suis désolé. Me lance le garçon, avant de rire de plus belle.
- Oui je suis nulle au foot ! Oui ça me saoule ! Oui je veux rentrer chez moi et bouffer mes putains de petits LU ! Et alors monsieur parfait !

Cette fois, il rit de nouveau, plus fort. J'attend qu'il se calme avant de reprendre le ballon de mon frère. Ce dernier me tuera si je l'oubli, Isaac est complètement fanatique du football du haut de ses 21ans, je ne dois vraiment rentrer avec ce ballon si je tiens à ma vie. Alors que je me dirige pour aller reprendre ma veste, je sens Axel attraper mon avant bras. Son contact est brusque, sur de lui, mais incroyablement doux.

- Désolé, vraiment. Me lance ce dernier.
- Et tu vas faire quoi pour te faire pardonner ?
- Je peux t'aider ? Me demande le blond devant moi.

J'arque un sourcil. Il joue au foot ? Remarque, je n'ai rien à perdre. Je décide d'accepter et on se met en position. Il me montre les bases, avancer avec un ballon, faire des passes, ne pas tomber. Etrangement, je passe un super moment avec lui. Il explique très bien, prend son temps et je ressens la même passion que celle de mon frère. Il semble tout autant apprécié, souriant presque tout le temps. Je l'entend rire derrière moi quand je tombe, mais quand je me retourne il affiche un visage "neutre", surement pour pas me vexer. On continue comme ça pendant une bonne heure et il me promet de m'aider à m'entraîner tous les mardis, après ses entraînements avec son équipe. Je lui réponds par un grand sourire, heureuse de me rapprocher de quelqu'un d'autre que Honey.

Pdv Omniscient

Juste au-dessus du terrain où Axel et Luna s'entraînent ensemble, une adolescente aux cheveux blés marche sans vraiment savoir où aller. Elle ne semble même pas avoir remarqué la scène qui se passe en contrebas et suit sa route.
Elle se décide à s'arrêter devant un restaurant de nouille. Il est déjà 19h et son ventre gronde famine. "Un fois n'est pas coutume, en plus mes parents ne remarquent rien vu qu'ils ne sont jamais là" ne peut-elle pas s'empêcher de penser. Elle enclenche le pas et rentre dans le petit établissement. Très vite, les odeurs lui emplissent les narines et les bienvenues de la gérante fussent.

Elle s'assoit à une table et c'est un garçon qui vient la servir. Il semble plus jeune qu'elle, de 1 ou 2 ans peut-être. La jeune fille le détaille : Il est plutôt petit et mince. Ses cheveux sont en pics courts, bleus foncés et ses yeux sont de la même couleur, parfois noirs avec le reflet des éclairages. Honey comprend qu'il s'agit du fils de la gérante. Elle lui donne sa commande rapidement et observe son comportement. A priori, il aide sa mère au restaurant où je suis "Chez Hobbes". Il est vraiment multitâches; il y fait la cuisine, les livraisons et les commissions. La jeune fille fait un résumé du garçon devant elle : "Donc en soit, c'est un gamin qui se préoccupe beaucoup de sa mère, une femme seule qui tient un restaurant, et il fait tout pour lui faciliter la tâche. C'est mignon mais en même temps un peu futile, hm légèrement ridicule même." Elle ose les épaules et attend son bol de nouille chaude en tapotant sur son smartphone dernier cri.