Il rangea la boîte de pharmacie. Je m'étirai et me levai. Je montai dans ma chambre et m'endormis comme un loir dès que ma tête toucha l'oreiller.
Je fus réveillée par le bruit des flocons sur la vitre de ma fenêtre. Je me levai et vis sur ma table le collier ciselé d'or en forme de cœur que m'avait offert Christian. Je souris et le remis autour de mon cou puis je tapotai le bijou. Je serrai les lèvres. C'étaient exactement les gestes que faisait chaque matin mon père en mettant sa chaînette en argent. J'eu une envie soudaine de monter à l'étage supérieur pour voir tous les objets de ma famille, pour me laisser submerger par les souvenirs. Après avoir voulu tout oublier pour ne pas souffrir, je voulais me rappeler pour ne pas les oublier... mes parents.
Je sortis de ma chambre et montai l'escalier au bout du couloir que je n'avais encore jamais monté. Je me retrouvai alors dans un étage tout à fait similaire à celui que je venais de quitter, à la différence près qu'à chaque fois que j'ouvrais une porte, une multitude de souvenirs m'envahissaient. Je m'assis sur mon ancien lit et une larme roula sur ma joue. Mon cœur me faisait mal mais j'avais besoin de ça, de voir la réalité en face, de ne pas chercher à y échapper. Un cadre avec une photo de notre famille était posé sur une commode. Je la pris avec moi, j'allais la mettre dans ma chambre. Petit à petit mes parents allaient refaire partis de mon quotidien mais d'une autre façon.
Je sortis de la chambre et entrai dans la suivante. Il y avait dedans le lit de mes parents avec quelques affaires posées dessus. Je me mordis les lèvres pour empêcher mes larmes de couler à nouveau. Il fallait que je sois forte. Je m'assis sur le lit et une petit nuage de poussière s'envola. Il y avait à côté de moi une petite boîte avec des bijoux de ma mère et... la chaînette de mon père. Je la saisi fébrilement. Elle représentait tellement de souvenirs pour moi. Je remarquai alors pour la première fois la forme du bijou au bout de la chaîne, une sorte de petite clé. Je mis la chaînette autour de mon cou et continuai mon exploration. Chaque pièce me donna l'impression de revenir dans le passé.
Enfin j'arrivai à la dernière chambre. J'entrai et vis avec étonnement qu'il n'y avait aucune affaire appartenant à ma famille. Christian m'avait pourtant assuré qu'il n'utilisait pas cet étage. Je m'approchai. Cela ressemblait à une sorte de grenier avec de vieux habits, de vieux meubles, des cadres avec des photos abimées. J'en saisis une et vis monsieur Faure avec une jolie femme aux longs cheveux châtain à côté de lui. Mon cœur se serra. Je me rappelai que monsieur Faure avait dit que sa femme était morte lorsqu'il avait rendu visite à Christian à l'hôpital. Christian l'avait-il connue ou bien était-elle morte à sa naissance ?
Je reposai la photo et tournai la tête. Un petit coffret en bois sur lequel était gravé des petites fleurs attira mon attention. Je m'accroupis et essayai de l'ouvrir mais il était fermé à clé. Un petit bruit de ferraille se fit alors entendre. Je mis ma main sur mon cœur, quelque chose bougeait. Je sortis mon collier et la chaînette. Celle-ci se souleva dans l'air. Je sursautai. Je l'enlevai de mon cou et elle m'échappa des mains. La clé s'aimanta sur la serrure du petit coffre.
Je restai un instant sans bouger, médusée. Qu'est-ce que cela signifiait ? Pourquoi la clé de mon père correspondait parfaitement au coffre de cette chambre ?
Au même instant, Christian entra dans la pièce et me vit prostrée au sol, les yeux fixés sur le petit coffre en face de moi. Il s'approcha.
— Que fais-tu ici ? Je t'ai cherché partout !
Il vit que je ne réagissais pas, il s'accroupit à côté de moi et posa un main sur mon épaule me faisant sursauter.
— Aby ? Que fais-tu ici ? Ce n'est pas une pièce où il y a des souvenirs de ta famille, c'est la chambre que j'ai aménagée pour y mettre toutes les affaires de ma mère.
Je me retournai lentement.
— Ta mère...
Il acquiesça. Je pris le coffre en face de moi et fit entrer la clé dans la serrure puis je demandai à Christian :
— Pourquoi la clé de mon père correspond parfaitement au coffre de ta mère ?
Il fronça les sourcils et me prit le coffre des mains.
— La clé de ton père ? C'est vrai que je n'avais jamais trouvé la clé de ce coffre, mon père non plus. Il disait que ma mère la portait tout le temps avant.
Je le fixai troublée.
— Christian, mon père a toujours eu cette clé sur lui accrochée sur cette chaînette, je l'ai toujours vu avec. Comment cette clé peut-elle correspondre au coffre de ta mère ?
Il se racla la gorge et tourna la clé dans la serrure.
— Je suis autant curieux que toi de découvrir pourquoi.
Il ouvrit le petit coffret et en retira une liasse de feuille ainsi qu'une petite caméra.
Je pris la première feuille et blêmis violemment.
![](https://img.wattpad.com/cover/323780950-288-k210658.jpg)
VOUS LISEZ
La tisseuse de rêves
Любовные романыAbygaelle est née comme tous les membres de la famille Miller avant elle dans la demeure familiale, pour préserver le secret de leur don, qui est de pouvoir lire les rêves des autres. Tout est pareil à la différence près qu'elle est "la tisseuse de...