Chapitre 16.

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Jeremy me tira vers un amphithéâtre.

— Viens Aby dépêche-toi, on va être en retard, pendant que tu regardais ton tel, je t'ai pris les horaires des cours.

Je levai les yeux de mon écran, surprise. Il me donna le papier avec les horaires et me désigna un banc. Je m'assis et il prit place à côté de moi. Il sortit son ordinateur pour noter les cours et me lança un regard étonné.

— Tu n'as pas pris d'ordi ?

Je secouai la tête et répondis :

— Je vais écrire sur une feuille.

Il soupira en souriant.

— Ca va vraiment être compliqué de prendre des notes aussi vite je t'assure. Je vais te passer les cours pour cette fois, écoute juste et essaye de mémoriser.

Je le remerciai. Il était vraiment très sympathique. Le cours passa à une vitesse fulgurante. Nous nous rendîmes ensuite au réfectoire de l'école. Il me présenta ses amis et ils racontèrent des anecdotes durant tout le déjeuner. C'était vraiment amusant. J'avais l'impression de vivre enfin normalement, comme une étudiante basique. J'étais vraiment heureuse.

Il y eu un autre cours l'après-midi qui dura plus longtemps que celui du matin et dans lequel Jeremy n'était pas, mais une sympathique jeune fille rousse me prit les cours comme Jeremy le matin, sur son ordinateur.

Vers 18h, je sortis du bâtiment. Je croisai en chemin Jeremy et nous nous mîmes à rire en nous remémorant les anecdotes racontées par ses amis le midi. C'est ainsi que nous vit Christian qui attendait devant l'école. Il fronça les sourcils en fixant Jeremy. Il me fit un sourire glaciale et me demanda :

— Oh tu t'es déjà fait un ami dès le premier jour ?

Je souris et désignai Jeremy.

— Voici Jeremy, oui nous avons sympathisé, Jeremy voici Christian un de mes proches amis.

Il se racla la gorge et fixa Jeremy qui se sentit mal à l'aise.

Jeremy sourit et dit :

— Bon moi je vais y aller, je te laisse discuter tranquillement avec ton ami.

Il s'en alla rapidement. Je le regardai s'en aller perplexe. Pourquoi avait-il insisté sur le mot « ami » ?

Christian se plaça devant Jeremy qui s'en allait, si bien que je ne le voyais plus. Je soupirai. Il me demanda :

— Et donc, tu m'as demandé de t'attendre devant cette école pour quoi ?

Je lui montrai le sac que je portais sur mes épaules.

— Je suis maintenant une étudiante en droit, je suis sur la bonne voie pour devenir avocate ! Je suis super contente ! Inutile de chercher à me voir maintenant au restaurant, je n'y travaille plus.

Son visage se fendit d'un large sourire.

— C'est merveilleux ! J'aurai bientôt mon avocate personnelle !

Je souris amusée.

— N'y pense pas trop.

Il me désigna sa voiture garée un peu plus loin.

— Je te raccompagne ?

Je haussai les épaules.

— Après tout tu connais mon adresse maintenant, c'est d'accord.

Nous entrâmes dans sa voiture et il démarra.

Il y eu un silence puis il demanda :

— Tu l'aimes bien ce Jeremy ?

Je tournai la tête vers la vitre du véhicule.

— Tu es bien curieux pour un ami.

Ses mains se crispèrent légèrement sur son volant.

— Réponds-moi s'il te plait.

Je baissai le regard sur mon sac à mes pieds.

— Oui je l'aime bien, il est vraiment très gentil. Il m'a tout de suite intégré dans son groupe d'amis et m'a pris mes cours parce que je n'avais pas emmené d'ordinateur.

Il se racla la gorge.

— Il me semble bizarre.

Je souris légèrement.

— Il n'est bizarre qu'à tes yeux.

Il soupira.

— Nous sommes arrivés. Revoyons-nous demain, je te ramènerais aussi.

Je le remerciai et sortis de sa voiture. Dès que j'entrai dans ma maison ma mère accourut vers moi. Elle avait l'air gênée et dit d'une voix embarrassée :

— Ma chérie demain tu vas faire ton rite.

Je fronçai les sourcils, j'avais l'impression d'avoir mal entendu. Mon père arriva et renchérit :

— La plus vieille femme de notre famille a choisi un époux pour toi parmi tes cousins les plus éloignés. Demain tu vas le rencontrer.

J'eus comme l'impression de recevoir une douche froide. Ce moment tant redouté était arrivé ? C'était... demain ? Je me laissai choir sur une chaise.

— Je ne veux pas, je ne suis pas prête, je suis encore jeune et je veux faire un mariage d'amour !

Mon père fronça les sourcils et dit d'une voix qui n'admettait aucunes répliques :

— Nous en avons déjà parlé. Les mariages d'amour ce n'est pas pour notre famille. Tu sais très bien que pour préserver notre secret tu dois épouser un membre de la famille Miller, c'est également pour perpétuer notre don. Alors vas-tu oui ou non nous suivre demain ?

Je serrai les poings à m'en faire craquer les jointures et répondis d'une voix basse :

— Je viendrais demain avec vous voir mon futur époux.

La tisseuse de rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant