La tisseuse de rêves

Chapitre 5.

J'enlevai mon poignet de sa main et fis mine de ne pas l'avoir reconnu.

— Signez s'il vous plait. Je suis actuellement en train de faire des heures supplémentaires, ne me faite pas perdre mon temps.

Il se racla la gorge choqué.

— C'est comme ça qu'on t'as appris à répondre aux clients ?

Il signa et me tendis la feuille.

— Non seulement tu sors avec le père de quelqu'un qui a le même âge que toi mais en plus tu es malpolie ? Je me demande qui t'as éduqué si bien.

Je pris la feuille et lui tendis la pizza.

— Je m'en vais.

Il m'attrapa le bras.

— Attends, il lit mon prénom sur l'étiquette de mon chemisier de travail, nous n'avons pas fini de discuter Abygaelle ! J'ai plein de questions. Pourquoi tu portais un masque cette nuit-là ? Qu'est ce qui t'intéresse chez mon père puisque tu ne veux pas d'argent et personne ne sait que tu es sa maîtresse donc tu n'as pas de gloire ?

J'enlevai mon bras de sa poigne et désignai la pizza dans sa main.

— La pizza est en train de refroidir.

Il secoua la tête.

— N'essaie pas d'éviter mes questions. Je commanderai une pizza tous les jours et j'insisterai auprès de tes supérieurs pour que ce soit toi qui me la livre afin que par épuisement tu réponde à mes questions.

Je ne répondis rien et me dirigeai vers ma petite moto. Je l'entendis derrière moi avoir un rire forcé.

— C'est quand même curieux qu'une simple livreuse de pizza ai attiré le regard de mon père.

Je serrai les lèvres, énervée. Il avait le don de me faire sortir de mes gonds. Je me retournai et dis sur un ton moqueur :

— C'est vrai que je suis une simple livreuse de pizza, moi aussi je me demande pourquoi autant d'hommes veulent me voir tous les jours et me tutoie alors qu'on ne se connait même pas ?

Il tiqua.

— N'essaie aucun de tes tours avec moi. Tu as fait tomber mon père mais tu ne m'auras pas.

Je haussai les épaules.

— Vous n'êtes pas le centre du monde Christian Faure. Je n'ai aucun intérêt pour vous, ce n'est pas moi qui insiste pour qu'on se voit tous les jours.

Il s'approcha de moi brusquement.

— N'insinue rien, ça me dégoûte. Je ne veux pas être associé à une fille qui sors avec un homme marié.

Je montai sur ma petite moto.

— Dans ce cas-là ne me commandez plus de pizza, nous ne nous verrons plus jamais.

Il fronça les sourcils.

— Ne crois pas t'échapper comme ça. Je ferai ce que j'ai dit et tu finiras par répondre à mes questions.

Je souris moqueuse.

— Vous croyez sincèrement que je répondrai un jour à vos questions seulement parce que vous le voulez ?

Il fit mine de réfléchir.

— Si tu ne veux pas, dans ce cas-là je devrai demander à mon père si...

Je blêmis et répondis immédiatement :

— Non !

Il émit un petit rire agaçant.

— On dirait que tu crains que je parle à mon père ? Si tu ne veux pas que je le fasse répond à mes questions. Pourquoi tu portais un masque cette nuit-là ?

Je me raclai la gorge.

— Je ne voulais pas qu'on reconnaisse mon visage.

— Pourquoi ?

— Parce que j'ai un secret à protéger.

— Qui est ?

Je changeai de sujet.

— Pour répondre à votre autre question ce n'est ni la gloire, ni l'argent qui m'intéressent mais l'amour.

— Menteuse ! Tu n'aimes pas mon père mais tu cherches à l'utiliser en étant sa maîtresse. Tu veux obtenir des faveurs de lui, reste à savoir lesquelles...

Je fronçai les sourcils agacée et dis sans réfléchir :

— Je ne suis pas la maîtresse de votre père !