Si l'interdit était permis

~ Chapitre 12 ~

Point de vue d'Eddie :

Habillé d'un fichu polo « bon élève » et d'un jean moulant de Steve, les cheveux attachés et une casquette vissée sur la tête, je m'observe un instant dans le miroir de la salle de bain : « J'ai vraiment l'air débile... »
Sarah : « Arrête, ça te donne un style ! »
Moi : « Ouais, t'aimes bien ce style toi, on le sait » dis-je en tentant de plaisanter, cognant mes hanches contre les siennes
Steve : « Bon, on peut y aller là ?! J'vous rappelle qu'Hopper est en bas en train de parler à la voisine qui t'as vu t... »
Moi : « Ouais, tuer votre père... Tu peux le dire tu sais, je sais que je suis fou... Pas pour rien qu'on m'appelle « le monstre » ou « le taré »... » dis-je en baissant la tête
Steve : « Ed, arrête ça tu veux » dit-il en prenant mon visage dans ses mains, me forçant à poser mon regard dans le sien, « Tu as vengé Sarah. Tu as pris une horrible décision, et j'aurais voulu porter ce fardeau à ta place. Mais tu l'as fais. Et je t'en serais éternellement reconnaissant, tu comprends ? »
Je souris timidement en étant rassuré : « Ouais... Merci Stevie »
Ses yeux ronds plantés dans les miens, il devient plus autoritaire, ce qui n'est pas pour me déplaire : « Maintenant, on finit et on se taille ! »

Les jumeaux finissent de préparer les affaires l'un de l'autre et j'aide Sarah à boucler les sacs de Steve.
Hésitant plusieurs fois à engager la conversation, je m'y risque quand même : « Comment...comment te sens-tu princesse ? »
Une larme coule alors sur sa joue abîmée alors qu'elle reste concentrée sur ce qu'elle fait : « Ça va, compte tenu des circonstances »
Moi : « Tu peux tout me dire... Vraiment » dis-je en prenant ses mains dans les miennes
Posant mon regard sur celles-ci, je caresse ses blessures du bout de mes pouces en serrant les dents d'énervement.
Sarah : « Il a eu ce qu'il méritait Eddie... » dit-elle d'un ton rassurant
Ne quittant pas ses mains et ses poignets des yeux, je sens la colère monter en moi : « J'aurais tellement voulu le faire plus souffrir, autant voire pire que ce qu'il t'a fait subir... »
Sarah : « Je sais... Moi aussi » dit-elle en se défaisant de mon emprise
Moi : « Si tu as besoin, tu sais que je suis là d'accord princesse ?... »
Sarah : « Faut partir »

Elle soulève alors trois gros sacs pleins et rejoint son frère qui l'attendait sur le pas de la porte.
Je reste un instant planté là, complètement perdu concernant l'attitude de Sarah. Je me doute qu'elle va mal, très mal, mais elle semble si distante avec moi... Ce que j'ai fais a probablement scellé mon sort, quoi qu'elle en dise.
Steve : « Bon Ed, on bouge là ! »
Moi : « Ouais ouais, j'arrive ! »

Descendant les marches discrètement, on se faufile par une porte à proximité qui mène au garage.
Steve : « Allé, dépêche ! » me dit-il en m'ouvrant le coffre, « T'es pas claustro j'espère ? »
Moi : « Euh... Un peu ! »
Chérif : « Hey les jeunes, vous avez finis ?! » cri-t-il en entrant dans la maison
Steve : « Tant pis. Bouge-toi ! » chuchote-t-il en me poussant dans le coffre

Il me couvre alors d'une couverture en posant les sacs pleins sur moi avant de refermer le coffre.
J'entends la porte qui nous a mené au garage s'ouvrir.
Chérif : « Ah vous êtes là ! Alors ? Vous en mettez du temps »
Sarah : « On voulait être sûrs de ne rien oublier. On ne tient pas à revenir ici pour une paire de chaussettes »
Chérif : « Je comprends. Allé, on y va »

Après avoir entendu un bruit semblant être le portail du garage qui s'ouvre, je sens que Steve et Sarah s'installent dans la voiture et les entends chuchoter, mais je ne discerne pas un mot de leur conversation.
La voiture démarre, et nous partons.

Point de vue de Steve :

Arrivés devant chez Dustin, le chérif tient à nous accompagner à l'intérieur pour parler avec Madame Henderson.
Chérif : « Vous ne prenez pas vos affaires ? » nous dit-il, étonné de ne pas nous voir décharger le coffre
Sarah : « On ne veut pas arriver comme des envahisseurs. On a le temps pour ça » ment-elle
Ma belle menteuse...