~ Chapitre 15 ~

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Point de vue de Sarah :
Je suis dans ma voiture depuis plusieurs longues minutes maintenant, pourtant garée et prête à aller travailler. Mais je suis incapable d'en sortir pour l'instant. La perspective d'une nouvelle journée avec lui m'est insupportable, surtout qu'aujourd'hui Ed n'est pas là... Mais il va bien falloir que je fasse avec, j'ai vraiment besoin de ce boulot.
Après avoir respiré profondément, je jette un dernier regard à mon reflet dans le rétroviseur « allé Sarah, tu peux le faire. T'es une Harrington...si ce nom veut encore dire quelque chose ».

La serrure est ouverte, Jack est donc déjà là...
Moi : « Bonjour Jack... » dis-je en entrant dans la boutique, ne trouvant même pas la force de le regarder dans les yeux
Jack : « Bonjour ma belle. Ton...petit-ami n'est pas avec toi aujourd'hui ? »
Moi : « Euh, non il est malade... Intoxication alimentaire » dis-je, toujours sans le regarder, en me dirigeant vers la réserve

Cette réserve est d'un glauque... Lui qui a pourtant une boutique fabuleuse, Jack n'a pas tellement de considération pour ses employés.
Je me dépêche d'ouvrir mon casier pour y fourrer mes affaires et enfiler ce torchon qui me sert d'uniforme.
Ce casier me rappelle ceux qu'on avait au lycée, mais il est plus grand. Je m'y planquerai bien pour éviter de croiser l'autre pervers, mais je risquerai de chopper une merde avec la rouille qui s'y est installé.

Tentant de refermer la porte de ce tas de ruine sans la casser, un raclement de gorge me fait sursauter.
Moi : « Oh c'est toi. Pa-par quoi dois-je commencer aujourd'hui ? »
Jack : « On est en tête-à-tête aujourd'hui... Et si on fermait la boutique pour la journée ma belle ? »
Moi : « C'est bientôt la fête de la ville. Eddie et moi avions commencé à préparer le stand. Je devrai continuer, sinon on va prendre du retard et... »
Jack : « Je préfère fermer la boutique » dit-il en se rapprochant dangereusement de moi
Moi : « Jack s'il-te-plaît... J'ai déjà quelqu'un dans ma vie, et je suis très heureuse alors... »
Me planquant contre la rangée de casiers, il s'approche de mon oreille et me susurre « tu as déjà deux hommes dans ta vie, c'est que tu dois aimer ça ».
Ne pouvant que déglutir de dégoût en imaginant les pensées salaces qui traversent son esprit, je sens son souffle chaud parcourir la peau de mon cou.
Jack : « Et si on s'amusait ma belle ? » dit-il en glissant sa main le long de mes côtes

Un mouvement de recul instinctif m'anime, mais il plaque sa main autour de mon cou, serrant un peu plus fort à chaque seconde.
Jack : « Je te rappelle qu'on est seuls aujourd'hui, alors inutile de lutter, salope »
Ce mot... Pourquoi toujours ce mot... Pourquoi faut-il que ce mot me rappelle père, que je doives l'entendre encore aujourd'hui, que je doives vivre ça encore une fois...
D'une voix étranglée et d'un regard apeuré, je supplie mon agresseur de ne pas faire ça, je l'implore de me laisser partir, je lui promets que je ne dirai rien à personne. Mais rien n'y fait. Sa main droite serrée autour de mon cou, il parcoure déjà mon corps de sa main gauche.

Mais mes mains à moi sont libres, et je le suis aussi. Je ne veux plus subir ce genre de chose, plus jamais. Je suis Sarah Harrington bordel de merde !
Moi : « Va te faire foutre Jack ! » dis-je de ma voix brisée en lui assénant un coup de poing dans les côtes
La surprise et le manque soudain de souffle ont raison de son équilibre, et il recule de quelques pas, assez pour me laisser une chance de fuir. Mais ce taré est déterminé, et il me rattrape plus vite que je ne l'aurais pensé.
Jack : « Où tu crois aller comme ça ? T'as cru que tu pouvais avoir le dessus sur moi ?! »
Moi : « Lâche-moi fils de pute ! » cri-je en tentant de le frapper par tous les moyens

Mais il est plus fort que moi, et il m'assène à son tour un coup de poing dans les côtes qui me fait m'écrouler au sol tant la douleur est vive. Et je n'ai pas le temps de reprendre mon souffle qu'un autre coup se porte sur ma joue, puis un autre dans le ventre, puis mon crâne, puis mon dos, et encore mon visage. Tout devient trouble. Et alors que je pense que mon calvaire touche à sa fin, je me sens saisie par les chevilles et traînée au sol.

Si l'interdit était permisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant