Mon enfance fait partie de mon passé. Je ne garde que des bribes de souvenirs, donc je ne sais pas si tout ce que je vois dans ma tête s'est réellement passé. Mais je pars du principe que tout cela s'est réellement passé. J'ai gardé de bons souvenirs de mon enfance, comme la rencontre avec ma meilleure amie, Emma. Ca devait être en 2013 lorsqu'elle est arrivée dans mon école primaire. Je ne me rappelle plus de ce que je lui ai dit. Ce qui est certain, c'est qu'on ne s'est plus quittées. Il y a eu autant de hauts que de bas entre nous, mais à aucun moment je n'ai regretté ma rencontre avec elle. Encore aujourd'hui, elle reste mon amie la plus précieuse que je n'abandonnerai pour rien au monde. Je lui parle de tout, et ma vie n'a aucun secret pour elle. Enfin, presque. Je préfère lui éviter les choses sombres de ma vie, parce qu'elle s'inquiéterait pour moi. Et je déteste que mes proches se sentent mal pour moi. Je n'aime pas savoir que je suis la cause de ce mal-être.
Si je devais résumer mon enfance, les termes que l'on pourrait en retenir sont timidité, masque, introversion, maladresse et larmes. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été timide et introvertie. Ma timidité se présente ainsi : L'incapacité à parler à des inconnus sans bafouiller, les oreilles qui chauffent à la moindre interaction sociale, le manque de confiance, tendance à éviter les autres, auto exigence trop élevée, peur d'être jugée... Il en va de même pour mon introversion : L'intérêt pour la connaissance de soi, l'observation, l'écoute, la conscience de soi, la préférence pour la solitude et la fuite des conflits. J'étais comme ça, et c'est encore le cas. Seulement, c'est grâce à mon masque que personne ne l'a vraiment découvert. Malheureusement, j'en ai moi-même beaucoup souffert et j'ai versé énormément de larmes. La plupart du temps, ces larmes n'avaient pas de raison cachée. Je me sentais juste oppressée. Notamment depuis cette période de harcèlement, qui est et restera mon souvenir d'enfance le plus lointain et le plus marquant.
Chère petite Jade, j'aimerai te poser une question. Est-ce toi que j'entends pleurer dans ma tête, chaque fois que je cherche de la tranquillité ? Si c'est le cas, je tiens à m'excuser. Je suis désolée d'avoir fini comme ça. Je suis désolée d'avoir enfermer ton coeur dans une boîte et d'avoir jeté les clés du cadenas; Désolée de t'avoir mis ce masque permanent sur le visage; Désolée de t'avoir coupé les ailes et privée de ta liberté en t'enfermant dans cette cage. Tu étais trop jeune pour penser par toi-même donc tu as obéi. Par ma faute, tu n'as pas cherché à retrouver les clés de ton coeur; Tu as gardé ce masque et ne l'a enlevé que dès que tu te retrouvais seule; Tu es restée dans cette cage alors même que de nombreuses personnes t'ont donné l'occasion d'en sortir. Encore une fois, désolée de t'avoir tuée.
Quand j'étais petite, je rêvais de devenir une héroïne capable de sauver le monde et de retrouver la paix; J'étais, d'après mes parents, une enfant souriante; J'aimais tout ce qui brillait et qui était coloré; Je voulais des tonnes d'animaux, un véritable zoo !; Je détestais qu'on me contredise; je faisais une chute minimum par jour (Et c'est encore le cas); Je n'arrivais pas à m'ennuyer, j'avais toujours quelque chose à faire; J'avais besoin de dessiner pour me sentir bien; J'aurais aimé avoir plus d'attention de la part de mon père; Et, par dessus tout, j'aurais aimé qu'on me dise que ce n'était pas grave d'échouer et que j'ai fait de mon mieux. J'aimerai tant effacer de ma mémoire la première fois que mon père a posé sa main sur ma joue pour me gifler. Mon enfance a eu le plus gros impact sur ma vie et sur celle que je suis aujourd'hui puisque j'ai changé radicalement, même si au fond de moi, je suis restée la même. Mais je n'ai plus jamais souri avec sincérité. Ma lumière s'est éteinte et ce feu qui brûlait en moi a cessé d'exister. Malgré tout, mon enfance ne s'est jamais terminée. Je sens encore l'enfant que j'étais dans mon coeur.
Après réflexion, il y a peut-être un souvenir que j'aimerai chérir et garder en mémoire. Seulement, ce ne sont que des bribes de souvenirs, donc je ne suis même pas sûre qu'ils se soient réellement réalisés. Mais je vais faire comme si. Mon plus beau souvenir est et restera celui où mes parents, mon frère et moi étions réunis sur la plage, sur une plage. La quelle ? Je ne sais pas, et je dois avouer que cela m'importe peu. Je sais juste que nous sourions tous les quatre, à nous en défaire la mâchoire. Ils étaient heureux, j'étais heureuse, nous étions heureux. Je les aimais, je les aime encore et cet amour ne cessera jamais. J'aurais tellement aimé que ces sourires puissent durer toute une vie, qu'ils soient réunis pour l'éternité.
Ma maman me manque. C'est la réalité.
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Céleste et la Fleur du Bonheur [TERMINÉ]
No FicciónJ'aime les ancolies. Elles sont associées à ce dont j'ai toujours rêvé : L'énergie, la joie, la chaleur. En d'autres termes, cette plante représente ce bonheur auquel j'aspire tant. Qu'est-ce que le bonheur ? Il est subjectif, propre à chacun. Il es...