BERMUDA TRIANGLE | ʰʸᵘⁿʰᵒ /𝓕𝓻𝓮𝓷𝓬𝓱 𝓥𝓮𝓻. /

Chapter 2

Des lumières tamisées permettent à Minho d'ouvrir les yeux sans qu'ils ne soient directement agressés alors que des voix lointaines parviennent de façon floue à ses oreilles.

Il n'arrive pas immédiatement à déchiffrer les paroles dites venant d'ailleurs, étant encore en train de se remettre du coup qu'il a reçu en plein sur la tête.

Il cligne plusieurs fois des yeux puis se met à zieuter de fond en comble l'endroit dans lequel il est.

Des meubles sur lesquels jonchent des jetons utilisés pour le poker et des dés écarlates, des murs décorés de plusieurs tableaux dans lesquels sont plantés des dagues, en plein milieu d'un signe étrange que Minho ne saurait reconnaître, des grands rideaux rouge vin qui semblent cacher une entrée. Aucune fenêtre et aucune porte, si l'on ne compte pas l'entrée derrière les tissus foncés.

L'endroit n'est définitivement pas un paysage auquel il a l'habitude. Il est complètement dérouté. Il n'a aucune idée de là où il se trouve.

Le coloré fronce les sourcils et pince ses lèvres entre-elles alors que sa tête lui rappelle rudement sa blessure. Au vu de cette sensation qu'on lui chatouille la tempe et la tête, il arrive à deviner qu'il saigne ou qu'il a saigné.

Il souffle douloureusement.

Putain mais où ai-je atterri...?

Il se questionne mentalement en continuant son observation des lieux jusqu'à ce qu'il ne baisse la tête vers son corps.

Ses mains ne sont pas devant lui, mais bien derrière lui, attachées ensemble derrière le dossier de la chaise sur laquelle il est assis. Ses chevilles, quant à elles, sont également ligotées aux pattes de la chaise pour le garder en place.

En constatant une telle vision, le garçon ne peut s'empêcher de pousser une exclamation qui trouve vite son chemin aux oreilles de certaines personnes se trouvant derrière les rideaux, dans une autre pièce.

– Tu as entendu ça?

– Le p'tit merdeux doit être debout.

– Allons jeter un coup d'œil.

Minho déglutit. Des pas se font entendre et se dirigent pile vers la pièce peu meublée dans laquelle il se trouve.

Merde...

Minho s'empresse de bouger les bras et les jambes en espérant se défaire de cette corde qui le serre assez fortement. Cependant, celle-ci se montre robuste et ne pourrait être retirée qu'à l'aide d'un objet tranchant pour la couper.

L'un des rideaux s'ouvre, laissant entrevoir deux silhouettes aux tailles différentes.

Lorsque ces deux silhouettes ne sont plus devant les lumières – maintenant cachées par les rideaux – qui éclairent l'autre pièce, Minho peut enfin clairement les détailler alors qu'elles s'avancent lentement vers lui. Ses yeux s'écarquillent directement.

L'un d'entre eux s'agit de celui qu'il a vu avant de perdre la boussole.

Cette fois-ci, grâce aux lumières de cette pièce, il peut distinguer les traits de l'homme qui lui a infligé cette blessure et qui lui a volé ce qui lui appartenait.

Une mâchoire fine définie par une cicatrice immense longeant celle-ci pour finir sur sa joue droite, des traits affreusement hypnotisants, un regard imposant et froid, une carrure assez impressionnante au vu de sa grandeur étonnante, des cheveux noirs tout comme ses iris, des lèvres pulpeuses et un grain de beauté sous son œil gauche.

L'homme au physique attrayant pose ses yeux sur celui qui est ligoté et retire lentement sa veste de cuir pour révéler un haut noir orné d'une chaîne argentée qui entoure loussement son cou tatoué.