Tw : mégenrage involontaire de Lily (point de vue de Harry oblige), mentions de maltraitance, outing en quelque sorte
À la fin de sa première journée de cours, Harry ressent un mélange improbable d'excitation et d'épuisement. Il savait par avance qu'il préférerai être professeur qu'auror, mais il n'aurait pas cru ce travail si fatiguant.
Il n'a pas eu une seconde pour se retrouver dans son bureau, il a dut s'occuper des autres toute la journée. Quand ce n'est pas les étudiant∙es c'est ses collègues avec qui il faut interagir. Il est d'ailleurs étrange de considerer beaucoup d'entre elleux comme ses collègues. La directrice McGonnagall, par exemple. Hier encore il était son élève... c'est fou comme le temps passe vite.
Puis, c'est son instinct de parent qui le rattrape. Il n'a pas vu Albus de la journée et ce n'est probablement pas plus mal. Il sait que le jeune homme n'apprécie pas sa reconversion. Albus considère Poudlard comme sa première maison tant il se sent en décalage avec sa famille. Ça n'a échappé à personne et il ne s'est pas gêné pour le dire. Mélanger l'un et l'autre lui fait beaucoup de mal. Harry peut le comprendre, lui non plus n'aurait pas aimer voir débarquer les Dursley à Poudlard... mais sa famille n'est pas comme celle des Dursley ! Albus est seulement trop dramatique... le plus petit des Potter n'a rien dit, lui. Et pourtant ça l'affecte d'autant plus.
Peut-être que cela l'affecte tout autant mais qu'il n'a rien dit ? Qui sait le nombre de secrets que l'adolescent∙es sont capables de garder pour lui. Harry se demande désormais s'il n'a pas fait le mauvais choix. Il s'est déjà posé la question, bien sûr, mais elle devient plus claire que jamais une fois qu'il est trop tard pour revenir en arrière.
Ginny lui a assuré que c'était la bonne décision, que son bonheur devait passer avant tout, mais malgré tout l'amour qu'il porte à Ginny il doit bien s'avouer que ce n'est pas la personne la plus sage du monde. Elle est une fidèle adepte de la mentalité : "On a qu'une vie, il faut la vivre à fond". C'est parfois une bonne chose, parfois un moyen de faire du mal aux autres sans s'en rendre compte que Harry ne supporte pas. Peu importe que ça le rende heureux ou non, il ne veux pas que ses enfants souffrent parce qu'il avait fait un choix sans se préoccuper des conséquences.
C'est trop tard pour changer d'avis, mais la vie lui avait appris qu'un certain nombre de compromis peuvent régler un certain nombre de situations. Au lieu de se tourner vers Ginny, Hermione ou Ron comme il l'a déjà fait, il faut qu'il parle directement à ses enfants. Il aurait dut y penser avant, se dit-il.
Il est dix-sept heure, les cours sont terminés. Un nombre important d'élèves sont éparpillés un peu partout dans le parc ou le chateau, mais il croit savoir où trouver les siens. Il relira ses cours ce soir.
Harry n'a pas franchit les portes d'une bibliothèque depuis plusieurs années et celle de Poudlard encore moins. Il a l'impression que celle-ci a radicalement changée en son absence mais est incapable de dire en quoi. Peut-être est-ce la couleur des livres ou une organisation différente dans les étagères. Peut-être est-ce le temps qui avait distordu ses souvenirs. Il est reconnaissant à l'univers pour ça. Il trouve parfois terrifiant de revenir sur un lieu quitté il y a longtemps pour constater que rien n'y a changé. C'est un sentiment qui l'habite souvent depuis son retour à Poudlard. Rien n'est changé et pourtant c'est un autre monde qui se construit sans lui.
Son plus jeune fils se tient à part, une table à l'écart de tout les autres, un livre à la main. Albus et Scorpius ne sont pas très loin. Comme des gardiens, ou comme des personnes qui aiment narguer les autres. Difficile de savoir si c'est le petit qui a insisté pour être seul ou les plus âgés qui l'ont exclu. Albus et Scorpius ne sont pas méchants, Harry l'a compris depuis le temps - il lui a fallut un moment pour s'habituer mais il l'a compris. Cependant les deux amis ont l'air si proches et l'autre si loin.
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les apocalypses arrivent à tout les mondes
Random(Recueil) Il y a ce garçon qu'on prend pour une fille, cet autre qui hurle à la lune, celle qui ne veut pas tomber amoureuse ou cellui qui ne sait plus manger. Iels poussent des cris de révoltes mais personne ne les entends jamais.