LUKA [ The Day I Met You ]

5.2

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LUKA

Si il y'a bien une chose que je redoutais c'était probablement aujourd'hui. Mon retour en cours, si il y'a bien un truc que je n'aime toujours pas c'est l'interaction avec les inconnus. Question sociabilité, je ne suis pas doué.

Pour cause à part ma famille et Bryan je ne parle à personne. Les grandes foules me mettent mal à l'aise et j'étais à deux doigts de m'inscrire au CNED. L'école à la maison semblait vraiment être la seule solution. Au pire je rentrerais si ça me saoule.

J'ai soufflé en me garant dans le parking. Par réflexe j'ai cherché ma vaseline dans ma boîte à gants, et j'en ai frotté sur ma bouche. Après une petite prière je suis sorti et me suis dirigé vers l'entrée.

« Mais oh tu fais quoi ici toi » ?

« Bah j'ai cours ma couille, AAAH je t'avais pas dit que j'étais ici » ? Il a souri, avec sa tête de gorille albinos là.

« Vas-y toi ». J'ai levé les yeux.

En rentrant dans la salle et en voyant les gens j'ai lâché un long tship. Tous les regards se sont dirigés vers moi, j'ai détaillé tout le monde avant de prendre place vers la fenêtre. Le cours était long et inintéressant mais bon vu que j'aimerais passer un master il faut que je sois concentré.

« Excuse moi t'as pas un crayon s'il te plaît » ?

J'ai levé les yeux de ma feuille d'exercice pour voir qui me parlait. C'était une fille, qui était très bien habillée au passage. Pourtant elle avait des crayons sur sa table, j'ai pas cherché plus loin j'ai fouillé dans mes affaires et je lui ai passé. Elle m'a souri pensant sûrement que j'allais faire de même mais j'ai redonné mon attention à ma feuille.

Du coin de l'œil j'ai vu ses amies la féliciter, s'exciter comme ça pour un crayon c'est chaud.

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L'air lessivé de mon appartement m'avait manqué. La faim au ventre j'ai fouillé dans mon frigo, mais malheureusement il était vide. C'est donc tout naturellement que j'ai pris la route de chez mes parents. Normalement je serais allé chez Bryan mais il est toujours en cours donc bon.

Ça fait maintenant 3 mois que j'habite seul et honnêtement je ne sais pas si j'aime ou pas. J'ai ma liberté mais en réalité je l'ai toujours eu et puis ne pas déranger ma mère me manque un peu. Forcément quand on a ses habitudes le changement est brutal, surtout dans mon cas. Mon père nous a jeté dehors comme des malpropres, sous prétexte qu'il veut profiter de sa femme.

Vas-y lui ce vieux schnock, je suis sûr que Maya aurait adoré vivre avec moi. On allait clairement faire la bringue mais bon. Grâce à ma famille et Jean j'ai pu faire son deuil, ça a probablement été la chose la plus compliquée que j'ai fait dans ma vie. Mais je m'en suis sorti. Et je suis fier de moi.

Après un détour chez le fleuriste, j'ai pris la route pour aller au cimetière. Je déteste cette ambiance mais je suis là pour ma sœur, même si elle n'est pas vraiment là.

Maya Silas Fontana
18/07/1996- 25/06/2013
Sœur et fille aimée

J'ai pris ma ramassette et j'ai enlevé toutes les saletés qui traînaient sur la dalle de pierre. Assis mon bouquet de roses dans la main, j'ai commencé un monologue. C'est une habitude que j'ai depuis que je viens ici. Je lui racontais ma vie comme si elle allait répondre.