LUKA [ The Day I Met You ]

8.1

|Chaque chapitre du premier acte contient un contenu traitant des sujets sensibles: Drogue, Addiction, Dépression, Violence. Si vous êtes sensible à ce genre de thématiques passez directement à l'acte II. Je ferais un résumé rapide de la première partie avant d'introduire la seconde.
Xoxo, Roro

(Jouez la musique en même temps que vous lisez ! Ça vous mettra dans l'ambiance ♥).
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OMNISCIENT

Est-ce que l'on peut considérer comme lâche quelqu'un de faible d'esprit ? En réalité, les combats que chacun d'entre nous entreprennent sont tous différents les uns des autres. Le combat contre le suicide est assez fréquent pour qu'il soit considéré comme réglementé.

Luka, lui était incompris. Toute sa vie il semblait être un garçon heureux, plein de vie. Il ne manquait de rien, pourtant son esprit était insatisfait. Il avait soif de quelque chose que l'argent, sa famille, l'amour ne pouvaient pas lui offrir. Son esprit était mourant, chaque jour il luttait pour ne pas être avalé par les ténèbres qui lui marchaient dessus.

Parfois la vie se révèle difficile, mais c'est comme ça qu'elle forge le caractère. Sachez que même les plus heureux *d'apparence* sont parfois les plus malheureux. Cacher son mal-être est un talent. Comme le maquillage dissimule les imperfections, un faux sourire élimine les vices de la douleur.

C'est ainsi que Luka fonctionnait, il avait mal et pourtant il savait très bien le cacher. C'était un garçon discret qui parlait peu, qui ne souriait pas beaucoup certes. Mais qui avait la vie devant lui. Quand il était petit et qu'il était contrarié, il allait toujours se réfugier au lac près de la maison. Il me disait toujours que quand il serait grand il m'achèterait tous les lacs du monde pour que nous puissions y vivre.

Aujourd'hui, il est dans le reflet du lac. Alors que j'étais supposé veiller sur lui je l'ai laissé me filer entre les doigts. Figlio mio, le fruit de ma labeur, l'héritier de mon empire. Celui pour qui je ne me suis pas battu, seul Dieu sait à quel point mon coeur saigne. Qu'il entende nos prières et qu'il lui ouvre les portes du Royaume des Cieux. Santa Trinità, Amen.

C'est le discours que Vincenzo Fontana avait écrit au chevet de son fils dans le coma. Après 2 semaines sans aucun signe de vie le père s'était préparé au pire. N'ayant plus la force de travailler il a laissé la direction de son entreprise à Milo. L'oncle était persuadé que son neveu était encore vivant et qu'il fallait simplement être patient.

Vincenzo aimait trop son fils pour le laisser seul dans cette chambre. Sa femme était au plus mal, d'habitude elle se montrait forte mais l'absence de son fils représentait un fardeau trop lourd. « Perdre son enfant est l'une des pires choses qui soit ». C'est ce que le couple Fontana pensait. Comme les prisonniers, ils avaient un boulet accroché au pied.

Si leur fils rendait l'âme, ils perdraient un deuxième enfant. Quelques années plutôt leur aînée, Maya avait perdu la vie. Celle-ci, après une excursion dans l'Illinois avait succombé aux blessures que son accident de kayak lui avaient laissé. Jamais son corps n'a été retrouvé, il siège quelque part au fond d'une rivière.

Les pleurs rythmaient à présent leur quotidien, toutefois un matin ce sont des larmes de joie qui coulèrent. Leur fils avait ouvert les yeux et réclamait leur présence. Quand ils ont appris la nouvelle ils se sont précipité à l'hôpital.

Luka était assis, le regard vide et impassible. Personne n'était capable de desceller une seule émotion dans ses iris vertes. En le voyant Vincenzo et Patience, furent si soulagés que leurs larmes cessèrent de couler. Avec précaution Patience a saisi le visage de son fils et a collé son front au sien.