Destinée des quatre terre - Renaître

Chapitre 11

Etendue sur un sol de pierres glacées et humides, Khara eut l'impression, en ouvrant les yeux, d'être entièrement vidée de toute énergie. Son corps était parcouru de tremblements, elle se demanda alors ce qui avait bien pu lui arriver après sa capture et surtout depuis combien de temps elle était ici.

Sur le moment, elle n'avait pensé qu'à protéger Hellyanwe. Déjà à bout de forces, l'incantation invoquée pour l'occulter et empêcher toute action de sa part l'avait épuisée. Puis ce sorcier l'avait touché et elle avait sombré. 

Qu'avait-il bien pu lui faire ?

Sa cellule était juste assez grande pour que la jeune femme s'y assoit recroquevillée sur elle même. Impossible de se lever ou encore d'étendre les jambes. Elle se trouvait dans le noir complet et sans énergie il lui était impossible de faire appel à un quelconque pouvoir, pas même la pierre des dieux. C'est à tâtons qu'elle fit le tour de la pièce et s'aperçue qu'on lui avait laissé un minuscule morceau de galette de blé ainsi qu'un verre d'eau croupie. Oubliant toute fierté, elle se jeta sur son frugal repas. Il lui permit à peine de rester éveillée. Elle supposa se trouver dans les sous-sols du château d'Anthuryl, là où aucune lumière ne filtrait, ni aucun courant d'air.  L'air n'était quasiment jamais renouvelé et la chaleur ambiante contrastait avec le sol glacé. Il y régnait une odeur cadavérique, quiconque y passait plus de cinq minutes suffoquait immédiatement.

Cet endroit la tuerait à petit feu...si les sorciers ne s'en chargeaient pas avant. 

Elle ferma les yeux, cherchant une infime quantité de pouvoir qui lui permettrait de faire appel au puissant minéral et ainsi sortir de cet endroit. Rien n'y fit, elle sombra une fois de plus dans l'inconscience.

Lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux, Khara espéra un instant que tout ceci ne soit qu'un cauchemar. Hélas la réalité lui revint en mémoire et elle en eut le souffle coupé. La jeune femme eu l'impression qu'on lui pompait toute son énergie chaque fois qu'elle reprenait une once de forces.  Elle chercha son verre et s'aperçu qu'il était vide, sa gorge lui brulait et ses poumons plus encore. Elle retomba inconsciente priant les anciens pour rester endormie le plus longtemps possible.

***

A plusieurs dizaines de mètres au dessus des geôles, deux sorciers entraient dans la salle du trône, leur seigneur y siégeait seul. Contrôlant les hommes les plus puissants des terres de l'Est, tous le craignaient. Une magie puissante et inconnue de tous semblait l'habiter. Anthuryl sortait très peu du château, laissant la surveillance de ses terres aux sorciers et aux félins. Si bien que tout l'Est redoutait ce seigneur sans ne l'avoir jamais croisé, les rumeurs et mythes circulaient partout. Le seigneur aimait être craint et respecté. Personne n'avait jamais osé provoquer Anthuryl, les Esthites préféraient se terrer au cœur de la forêt ignorant ce qu'il pouvait se passer au dehors.

Les deux hommes saluèrent leur maître les deux genoux au sol. Le seigneur sourit fier de l'ascendant qu'il pouvait avoir sur tout un peuple.

_Qu'avez-vous appris ?

Les sorciers se regardèrent hésitant. Puis le plus âgé pris la parole.

_Rien seigneur...cette femme détient un puissant pouvoir, nous n'arrivons pourtant pas à lire en elle. Seule son énergie est absorbée, ses pensées demeurent enfermées.

Anthuryl inspira profondément sans colère, se délectant de la peur de ses esclaves. Le plus jeune parla enfin, calmant le tremblement de ses mains.

_Mon seigneur, nous faisons tout notre possible, juste avant son réveil nous sommes là. Elle récupère ses forces si lentement que nous ne prolongeons pas le contact au risque de la tuer.