Destinée des quatre terre - Renaître

Chapitre 18

La princesse fixait l'alchimiste sans un mot, Ra'his avait choisit de se poster devant la porte du laboratoire de leur ennemie. Juste au cas où, l'avait-elle entendu penser juste avant qu'il ne sorte l'épée de son père de son fourreau. A ses côtés, son époux ne disait rien et ses pensées étaient focalisée sur leur objectif. Il lui laissait ainsi tout le temps dont elle avait besoin afin de préparer son esprit à la souffrance. Khara refusa d'attendre plus longtemps, plus elle attendait et plus la peur pour Hellyanwe augmentait. Si elle échouait, elle mourrait et l'Est et le Sud seraient perdu. Elle inspira profondément ferma les yeux et les ouvrit quelques secondes plus tard. La magie de la pierre venait de la quitter, les anciens avaient comprit et lui refusait son aide. Elle le savait et pourtant tous savaient qu'il n'y avait aucune autre solution.

L'Esthite attrapa la main de son épouse qu'il serra plus fort lorsqu'elle tenta de s'éloigner. Elle allait avoir besoin de lui, pour la garder saine d'esprit et pour la ramener lorsque sa soif de douleur et de contrôle se ferait trop violente.

Et soudain Hellyanwe vit le regard d'Anthuryl se voiler. Khara venait d'entrer dans son esprit et remontait le fil de sa mémoire. Décryptant et analysant chaque seconde de sa longue vie pourtant totalement humaine. Cette fois l'Halliante n'avait pas bloqué le lien et le prince apprenait en même temps que Khara sans en ressentir les effets, pour le moment. Il gardait pourtant le regard fixé sur sa compagne, les premiers effets se faisaient déjà ressentir. Elle était déjà en nage et ses mains s'étaient mise à trembler. Il comprit avec horreur, que plus Khara utilisait ses dons de télépathe ainsi, plus rapide les effets se faisaient ressentir. Il était trop tard pour l'arrêter. Elle ne l'aurait pas écouté.

Cette fois la princesse prit son temps, la vie d'Anthuryl avait été longue et accélérer le processus ne servirait qu'à l'affaiblir et la faire souffrir plus encore. Cette femme était certes un monstre mais il était inutile de lui infliger les mêmes douleurs qu'elle méritait pourtant.

Quinze minutes s'écoulèrent avant que l'Halliante ne cligne enfin les yeux revenant à elle. Hellyanwe se détendit légèrement, la première étape mais hélas la plus facile venait de s'achever.

Khara ne bougeait pas, préférant éviter toute consommation supplémentaire d'énergie. Ses mains tremblaient déjà le long de son corps et elle sentait la fièvre monter de plus en plus. Comme Hellyanwe, elle avait comprit qu'à chaque fois, les effets secondaires seraient plus rapides à se manifester et plus violents. Elle ne reculerait pourtant pas, elle s'accorda cependant quelques minutes de répis. Anthuryl était terrorisée et n'avait pas lutté contre l'intrusion mentale de la princesse et celle-ci se demanda soudain si cela n'empirerait pas les choses plus encore. Altérer le mentale d'une personne apeurée et résignée serait peut être bien pire pour elle. Jamais elle n'aurait cru la cruelle souveraine de l'Est capable de se soumettre ainsi. Mais après tout, le règne de ses ancêtres était basé sur un subterfuge et ils n'étaient que de simples humains. Ils avaient toujours compté sur leurs connaissances, sans avoir de réels ennemis. Et les Esthites n'auraient jamais déclenché de guerre. Ils se contentaient de se défendre lorsqu'ils n'avaient plus d'autre choix.

La princesse gardait un contrôle parfait sur sa télékinésie et en fut soulagée. Tant que Anthuryl était figée, son époux et son ami étaient en sécurité. Hellyanwe savait cependant où se trouvait les nouvelles potions incapacitantes de la reine et s'empressa de les lui confisquer. Ra'his ne bougeait pas de son poste, il accepta cependant les fioles que lui confia le prince. Ce dernier lui en expliqua les effets et le mortel se força à sourire. Khara aurait pu les utiliser dès à présent, elle aurait pu garder ainsi un peu d'énergie. Mais la décoction que prenait Anthuryl toute les heures faisait encore effet et toute potion et magie des sorciers n'avaient donc toujours d'aucun effet sur elle. Elle devait tenir encore trente minutes.