série: L'otage. tome 4. Salva'

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"- patron?"
"- roule" je le coupe, afin qu'il n'affolle pas inutilement Liv. Elle est trop peinée pour se préoccuper de ça ou pour se rendre compte de notre agitation.

Gardant sa main dans la mienne, je bascule la hanche juste assez pour me permettre de saisir mon arme sans qu'elle y prête attention. Je lui jette un coup d'oeil pour vérifier qu'elle est bien attachée.

Une voiture rouge s'est glissée dans la circulation derrière nous. La conduite est rapide et souple. Vue la couleur de la voiture, ils ne cherchent pas à se dissimuler. La mafia a un code d'honneur et on n'attaque pas un ennemi dans ce genre de moment.
Autant dire qu'ils doivent être déterminés et sûrs de leur coup.

Pio sort son smartphone et prévient la cavalerie en quelques clics. Il faut maintenant tenir bon suffisamment longtemps. Rester en ville n'est pas une bonne idée. Au moindre ralentissement, au moindre feu rouge ils peuvent bondir et nous attaquer. Si la voiture est à l'épreuve des balles, ça ne veut pas dire qu'elle y résistera longtemps. Et contre une arme plus lourde... Il vaut mieux se diriger vers la périphérie et mettre les gaz pour essayer de les distancer.

Pio semble avoir lu dans mes pensées. Il indique un itinéraire secondaire au chauffeur en faisant mine de rien et nous nous dirigeons rapidement vers la campagne. On distance un moment le véhicule mais il revient vite dans la course. Où sont mes hommes putain? On devrait déjà l'avoir intercepté !

"- qu'est ce qu'il se passe ?" Bon sang, Liv vient de comprendre que quelque chose cloche.
"- rien cara, une voiture qui nous suit, on s'en occupe..."
Elle jette un oeil par la lunette arrière et c'est le moment exact où nos poursuivants accélèrent et viennent tamponner l'arrière de notre berline. J ai tout juste le temps de placer mon bras devant Liv pour amortir le choc.
La voiture fait un bond et zigzague avant de reprendre une trajectoire normale.

Un second coup de boutoir nous envoie à nouveau vers l'avant. Liv place un bras devant elle pour garder de la distance avec le siège avant et enlace son ventre. Elle est enceinte de sept mois mon Dieu ... Pio passe le bras par la fenêtre et vise les pneus sans les toucher. Nos poursuivants continuent à nous harceler. Je retire ma ceinture, ce qui déclenche les hurlements de Liv.
"- ne fais pas ça. C'est toi qu'ils veulent!"
"- je ne vais pas  les laisser nous percuter une fois de plus, je protège ma femme et mon bébé!"
J'ouvre la fenêtre et les tirs se mettent à pleuvoir. Impossible de sortir le bras sans prendre une balle et encore moins de viser... Fais chier.
"- fais attention à toi, tesorino !" Je sors mon téléphone et j'appelle mes hommes
"- qu'est ce que vous foutez!"
"- qu'est ce qu'il y a patron?"
"- ramenez vous, Pio vous a envoyé la localisation ! On est att..." Le téléphone vole dans l'habitacle tandis qu'un troisième coup éjecte la lourde berline hors de la route de campagne. Le ravin latéral est profond et le monde est sans dessus dessous pendant un temps qui me paraît interminable, avant que la voiture s'arrêter brutalement.