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La lumière frappait mon visage et me martelait le crâne. Je me mis à grogner en portant la main à ma tête. Je cligne des yeux plusieurs fois pour m'habituer à mon environnement.

Il y a quelque chose de rassurant: je suis dans ma chambre... Un léger mouvement sur ma droite attire mon attention. Une épaisse chevelure brune. Étonnant, moi qui ne jure que par les blondes... J'arrache mon bras sous elle et elle se réveille en sursaut.
Entièrement nue, cachée uniquement par le drap au niveau des cuisses. Elle a une taille très fine, une paire de seins énorme... Un cou long et mince et un petit visage de poupée, dévoré par une bouche sensuelle et une paire d'yeux bleus indigo. Je comprends mieux ce qu'elle fait dans mon lit, même si je n'ai pas la moindre idée de ce qu on a pu y faire la veille... dommage! Je note également qu'elle est très pâle et porte des marques de fatigue sur le visage. Elle se penche vers moi et me caresse le visage.

Je ne suis pas câlin. Je déteste ça. D'un geste las je repousse sa main
"- tout va bien Salva'?"
Je lui fais signe de dégager en me réinstallant sur mon oreiller.
"- Salvatore..."
J'éclate de rire à ses mots.
"- ce qui s'est passé hier a été l'apothéose de notre histoire "chérie". C'est fini. Prend tes fringues et casse toi"
"- salva', tu... Mais... J'ai besoin de toi"
"- écoute moi bien, les femmes ont toujours défilé dans ce lit et ce n'est pas prêt de s'arrêter. Ce n'est pas une petite salope intéressée de plus qui va y changer quelque chose. Ai un peu de respect pour toi, accepte que je t'ai utilisée, que c'est fini et pars."

De grosses larmes coulent sur ses joues. Bon sang, cette journée commence vraiment mal. J'appuie sur le bouton a côté du lit et Tonio entre immédiatement.
"- oh madame, pardon mais ...  couvrez vous" fait-il en détournant le regard avec respect. Il en fait bien des manières ce matin ...
"- dégage moi cette catin de mon lit, elle a l'air de vouloir s'y incruster !"
La fille étouffe un sanglot et prend une pile de vêtements posés sur la commode.
"- monsieur, vous êtes certain que...?"
"- fous la moi dehors!"
Et il entraîne la jeune femme encore à moitié nue hors de la pièce.

Je me recouche dans le lit après avoir ferme les doubles rideaux. Ne pas s'attacher. Je replonge presqu'immediatement dans le sommeil.

Lorsque je me lève, le soleil est déjà haut dans le ciel. Après une rapide douche, je me regarde dans le miroir et constate un hématome large qui part de ma pommette et se poursuit dans le cuir chevelu. Qu'est ce que j'ai bien pu faire?
J'enfile un pantalon en lin et une chemise légère et me dirige vers mon bureau. C'est étrange l'atmosphère qui règne ici. Un silence de plomb semble s être abattu sur la maisonnée alors qu'elle fourmille d'ordinaire.
Un coup d'oeil à l'extérieur et j'aperçois des gardes postés comme à leur habitude, les bonnes travaillent en silence alors que d'habitude, elles le font en musique et en distillant les derniers potins locaux.
"- qu'est ce qui se passe ici? Quelqu'un est mort?"

série: L'otage. tome 4. Salva'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant