Depuis toute petite je vis à Arcachon, la ville connue pour être la meilleure station balnéaire de Bordeaux. Ce qui est chouette dans cette ville, c'est d'avoir le bassin non loin de chez moi et le vent maritime de l'océan Atlantique. J'ai toujours détesté vivre à la campagne ou loin des mers et des océans. C'est bien pour cela que je ne vais jamais voir, ou alors très peu, mes grands-parents. Ils vivent dans un petit village situé à proximité de Bordeaux. Il n'y a jamais assez d'agitation comme à Arcachon.
— Théa !
Je sursaute et me lève en vitesse de mon lit, la tête lourde et embrumée. Je suis tombée malade récemment et j'ai vraiment du mal à me soigner. Je fais donc mine de ranger ma chambre mais la douleur qui me tambourine le crâne me fait atrocement mal.
— Même pas foutu de nettoyer le sol ! Regarde donc ta chambre, aussi sale qu'une porcherie ! Descends immédiatement !
— Je suis en train de ranger, dis-je en soupirant.
— Arrête de mentir !
Il râle et sort de ma chambre tandis que je me retourne vers la porte qu'il a claquée contre le mur auparavant. Les relations avec mon père ont toujours été comme ça. Basée sur les cris, la violence, la haine et les coups. Mon père nous bat souvent, ma mère et moi, mais nous ne disons rien, nous avons peur. Il a le sang chaud et il se met très vite en colère.
Je descends donc dans le salon et me fige dès que je vois ma mère se faire frapper dans la cuisine. Couchée sur le sol, en pleurs, elle reçoit des coups de pieds de mon père qui lui hurle des insultes.
— Au lieu de passer tes journées sur l'ordinateur à bosser comme une traînée, essaye de garder cette maison propre ! Tu as vu la saleté qui recouvre ce parquet et la poussière qui stagne sur les meubles ?!
Prise d'adrénaline, je fonce vers lui et le pousse de toutes mes forces avant de m'accroupir près de ma mère. Elle a la lèvre fendue, l'arcade sourcilière en sang et un œil au beurre noir. Sa joue, quant à elle, prend une légère teinte violette.
— Maman, ça va aller, vient avec moi. Je vais t'emmener dans la salle de bains.
Elle regarde derrière moi alors je me retourne et hurle de douleur quand mon père commence à me tirer les cheveux.
— Jamais Théa. Tu n'aurais jamais dû t'interposer entre ta mère et moi.
Je serre les dents sous la douleur de mon crâne et de mon cuir chevelu avant de sentir un relâchement quand je suis loin de ma mère. Elle est toujours mal en point et vulnérable.
— Tu n'as pas à la frapper ! Tu n'as pas le droit alors laisse là tranquille !
Il ricane avant d'abattre sa main sur ma joue. Je lâche un petit cri et sens des larmes inonder mes yeux. Il me force à le regarder et je remarque que ses yeux noisettes sont noircies par la colère. Ils n'ont plus une lueur de gentillesse, d'amour envers ma mère et de protection envers moi, sa propre fille. Il est entièrement consumé de haine et de violence.
— Demain, tu as cours et si par malheur j'apprends une chose sur toi, je te jure au plus profond de moi-même que tu souffriras. Tu sais que je rigole pas Théa. Maintenant vous allez être gentilles et quitter toutes les deux cette pièce immédiatement avant que je ne m'énerve encore contre vous. Vous allez...
— Mais on n'a même pas mangé...
— LA FERME ! Je parle et tu oses me couper la parole ?!
Il abat une fois de plus sa main sur mon visage, laissant des larmes perler au coin de mes yeux, avant de me pousser vers l'escalier menant à l'étage du haut.
— FICHE LE CAMP !
Je monte immédiatement dans ma chambre avant de me coucher sur mon lit et de pleurer à chaudes larmes. Parfois, j'aimerai m'en aller, voir autre chose et ne plus avoir affaire à mon père. J'aimerai emmener ma maman en sécurité, être constamment avec elle et ne plus penser à mon paternel. Avant, il était si gentil, rigolo et doux mais du jour au lendemain, il a changé. Entièrement changé. Je ne le reconnais plus...
Je donnerai tout pour être avec Gabbryel en ce moment-là...
Gabbryel, c'est mon petit-ami depuis trois ans. En trois ans, il ne m'a jamais présenté à sa famille ni même parlé d'eux. La seule personne que je connaisse, sans l'avoir rencontré personnellement, c'est son grand frère. Je sais qu'il s'appelle Ludovic, qu'il a vingt-quatre ans et qu'il est passionné de sport.
Gabbryel est devenu distant depuis qu'il est parti en Grèce pour ses vacances d'été et je doute fort que notre relation continue à la rentrée des classes...
Une chose est sûre : il a aussi changé. Il n'a jamais levé la main sur moi mais il n'est plus le même depuis qu'il est rentré de Grèce. Il m'aurait déjà écrit et pourtant, c'est silence radio. J'espère juste que demain, tout redeviendra comme avant...
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Forbidden Love
Teen FictionJe ne suis qu'une simple fille de 19 ans qui étudie au lycée Bel Air à Arcachon. Je ne suis qu'une simple fille à qui la vie est dure et insupportable. Je ne suis qu'une simple fille qui se fait battre par son père, son géniteur. Je ne sais pas qu...