Forbidden Love

Chapitre 6

Ça fait deux jours que je continue de vivre dans la haine et les coups de mon père. Il a su que j'avais menti à propos du retard. Mais je n'avais qu'une minute, ce n'était rien ! Mais pour lui c'était déjà bien assez...

Cassidy me force à tout avouer aux professeurs alors que je ne veux absolument rien dire. Je sais qu'elle le fera tôt ou tard. Et je ne supporte pas ça. Mais alors pas du tout !

— Théa, salut.

Je me retourne et vois ma meilleure amie. Elle a l'air tendue et fait une drôle de mine. Ses yeux bruns, habituellement pétillants, sont voilés d'une infinie tristesse.

— Ça va ? Je vois que tu as des nouveaux bleus... j'ai peur pour toi...

— Tu ne devrais pas, ça va aller.

Je lui tourne le dos et descends dans la cour avant de voir Gabbryel adossé contre le mur en train de fumer avec ses amis. 

— Théa, ma chérie, tu vas bien ?

Je souris légèrement avant de regarder ses yeux verts. À part Cassidy, Gabbryel est le seul qui est au courant de toute l'histoire. De A à Z.

— Ça va.

— Il faudrait penser à en parler. La dernière fois que j'ai vu ton corps, c'était chez moi et je n'ai pas vraiment aimé la vue.

— Je sais, je te dégoûte...

— Mais non bébé, t'es parfaite. Seulement je hais ce que ton père te fait et si je peux le foutre en prison pour violence alors je le ferai, dit-il en prenant mon visage entre ses mains.

Je le regarde et souris légèrement quand je vois ses yeux verts me fixer. Il n'a pas honte de moi et c'est ça que j'aime le plus chez lui. Il me regarde comme si j'étais la septième merveille du monde. Il me soigne quand je rentre avec de nouveaux bleus et il m'emmène chez le médecin dès que j'ai un problème. Il est attentionné et très doux avec moi. Il évite de me caresser si j'ai trop d'hématomes sur les bras, il me protège contre les moqueries ou même la colère de mon père. Il s'est plusieurs fois interposé entre lui et moi et jamais mon père n'a levé la main sur lui. Pour le moment.

— Ce soir tu manges chez moi, annonce-t-il en esquissant un sourire. Ça te fera le plus grand bien.

— On sera seul ?

— Non, j'avais l'intention de te présenter mes parents. Je sais que tu y tiens et je voulais te faire plaisir pour nos quatre ans de relation amoureuse.

Satisfaite de voir qu'il fait des efforts, je l'embrasse avant d'entendre la sonnerie du lycée.

— Oh non je n'ai pas envie de quitter tes bras, dis-je en faisant la moue.

— Je sais ma belle mais on se revoit ce soir. Je dois y aller mais je te promets que tu pourras profiter de mes bras. Je t'aime.

— Moi aussi je t'aime Gabbryel.

Il s'en va avec ses amis pendant que je vais dans le rang où ma classe se rassemble peu à peu. Aujourd'hui je n'ai pas sport mais j'ai Mme Delômes, la professeur de français (celle que je hais), ensuite j'ai Mr Fanu, pendant deux heures, qui est le professeur de mathématiques et Mme Saskia, la professeur d'espagnol. C'est une matinée assez chargée et je déteste commencer une journée par une prof que je hais.

— Mathéo ! Mets toi dans le rang immédiatement !

Je souffle d'exaspération quand j'entends sa voix stridente au loin. Il est à peine 8h du matin et elle crie déjà. Comment fait-elle ? Moi-même je ne peux pas et à vrai dire ça doit casser les oreilles à force de hurler.