Chapitre 13

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Ce week-end, je suis avec ma mère chez les Caliari. Gabbryel m'a mainte et mainte fois demandé si je voulais sortir me promener mais j'ai constamment refusé. Ludovic n'est pas à la maison étant donné qu'il fait son sport habituel. Quant aux parents de Gabbryel et Ludovic, ils sont partis faire du shopping pour que j'ai un moment d'intimité avec ma mère.

— Maman, ça va aller.

— Mon rein ne fonctionne plus et mon poumon droit est perforé d'une côte cassée. Comment veux-tu que ça aille ?

— Je te donnerai un de mes reins.

— Non ma chérie, dit-elle en lâchant une larme. Essaye juste de rester en bonne santé.
Trois coups sur la porte de la chambre d'ami me sortent de cette discussion. Je vais donc ouvrir avant de voir le médecin de la famille.

— C'est l'heure des examens complémentaires Mme Martin.

— Oui, d'accord. Théa, laisse nous.

Déçue et triste, je sors de la chambre avant de descendre au salon.

— Alors ? demande Gabbryel en venant vers moi avec un verre de Coca-Cola.

— Elle a un rein qui ne fonctionne plus et un poumon perforé par une côte cassée. J'ai terriblement peur...

— Ça va aller, dit-il en me prenant dans ses bras. Je serai toujours là pour toi et ta mère.  

— Merci beaucoup Gabbryel. Je t'aime tellement, dis-je en prenant sa main dans la mienne.

Il pose ses lèvres sur les miennes avant que nous soyons interrompu par son grand frère.

— Désolé du dérangement. Je vous laisse.

Il ressort du salon pendant que Gabbryel monte dans sa chambre après m'avoir fait un clin d'œil. Lui et moi, ça fait trois ans qu'on est ensemble et en trois ans, il n'y a eu aucune relation sexuelle entre nous. Il est très compréhensif sur ce sujet et je le remercie tous les jours quand il tente de passer à l'acte. Je ne me sens pas prête, c'est tout...

— Il est monté ? demande Ludovic en venant vers moi avec un verre d'eau.

— Oui. Ça va toi ? 

— C'est plutôt à toi de demander. J'ai appris que tu n'étais pas tiré d'affaires.

— Oui...

— Ne panique pas, tout va s'arranger.

Il boit une gorgée de son verre avant de s'asseoir à côté de moi.

— Les exercices que je te propose ça te va ou c'est un peu trop dur ?

— Non ça va. Merci de m'aider.

Il sourit franchement avant de me regarder de ses yeux verts. Quant à moi, je regarde son visage parfait avant de sentir mon cœur battre à une vitesse folle. Et alors qu'il commence à s'approcher de moi, je panique et me lève du canapé. 

— On ne peut pas faire ça. J'ai Gabbryel et je suis ton élève.

— Pas en dehors du lycée.

— Je suis ton élève. Point barre, conclus-je en montant à l'étage.

Je ne sais pas pourquoi il a tenté de m'embrasser mais je refuse de me comporter comme Georgia.

Je me laisse tomber sur le lit de Gabbryel avant que celui-ci me regarde.

— Ça va ?

Je refuse d'avouer à mon copain que son frère a tenté de m'embrasser. Ça pourrait finir en violence et j'en ai déjà assez eu dans ma vie. Je refuse d'en avoir encore.
— Oui.

Il se met sur moi et me regarde avec un sourire franc.

— J'ai une petite surprise pour toi bébé, dit-il en me caressant les cheveux.

Autrefois j'adorais les surprises mais maintenant, c'est fini...

— Qu'est-ce que c'est ? demandais-je d'un ton las.

Il sait que je déteste les surprises mais malgré ça, il se force à m'en faire. Ça m'énerve !

— Tu vas aimer.

Aussitôt, mon instinct me dit que ça n'annonce rien de bon. Il commence donc par embrasser mon cou avant de descendre vers mon nombril. 

— Non Gabbryel. Je ne veux pas, dis-je en gigotant.

— Je t'aime et tu m'aimes alors où est le problème ?

— Je ne veux pas, est-ce que tu peux le comprendre une fois dans ta vie oui ou non ?!

Il s'écarte de moi et se lève aussitôt du lit.

— C'est toujours la même histoire Théa ! Tu paniques, tu pleures et tu t'en vas ! Ne t'étonne pas si je me casse un jour ou l'autre !

Mais comment peut-il me dire ça ? Après ce que j'ai vécu, il doit être compatissant avec moi, comprendre mes peurs et mes craintes. C'est ce qu'un petit ami "normal" ferait non ?

Je me lève du lit et fonds immédiatement en larmes devant lui. Alors c'est ce qu'il veut ? Partir pour pouvoir enfin baiser une meuf comme il me le sous-entend ?! Mais qu'il le fasse alors s'il n'est même pas foutu d'attendre que je sois prête et que je me reconstruise par rapport à l'histoire avec mon père. Ce n'est qu'un moins-que-rien !

— Tu sais quoi Gabbryel ? Va te faire foutre !

Je sors rapidement de sa chambre et dévale les escaliers en pleurant bruyamment. Je n'en peux plus, je suis fatiguée de jouer les gentilles, de faire comme si tout allait bien aux yeux des gens. Rien ne va plus depuis des années...

— Théa.

— Laisse-moi tranquille Ludovic ! hurlais-je en me retournant vers lui.

Il ne dit rien mais je vois dans ses yeux verts qu'il s'inquiète, qu'il sait que son frère a fait quelque chose de grave. Cependant, il ne devrait pas s'en mêler. Il n'a rien à voir là-dedans.

Déçue et triste, je décide de m'en aller loin de toute cette agitation. Loin de Gabbryel et de Ludovic.
Dorénavant, ma seule priorité c'est de protéger ma mère.

Forbidden LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant