Miraculous : Les Serres de la Vengeance

13. Deuxième chance

La séance photo n'a pas duré très longtemps. J'ai à peine eu le temps de m'asseoir sur une des marches qu'un immense tremblement résonne dans tout Paris. Je me redresse en une fraction de seconde et tout le monde s'immobilise. Il faut que je trouve un moyen de m'éclipser discrètement, mais pour le moment nous sommes encore tous groupés et cela paraîtrait plus que suspect que je disparaisse subitement. Je ne cherche pas davantage d'explications quand une gigantesque poupée rose surgit de derrière les immeubles. Et quand je dis gigantesque je n'exagère pas, je crois qu'elle fait presque la taille de la Tour Eiffel. Mon instinct me hurle de reculer et quand je vois tous les parisiens courir dans tous les sens, je me dis que je peux profiter de ce bazar.

« Plus jamais vous ne me laisserez dans l'ombre ! »

La voix de la grande poupée résonne fort. Il n'y a nul doute quant au fait que c'est bien Juleka qui s'est faite akumatisée, cependant je ne pensais pas qu'elle serait aussi grande. Marinette et Adrien se lancent un regard plus que perdu. La déléguée s'est faite dépassée par ses émotions et se retrouve malgré elle à être la cause directe de l'akumatisation d'une de ses camarades. Je ne peux pas lui en vouloir, les erreurs ça arrive, mais il ne va pas falloir traîner pour la répararer. La bouche de la grande poupée s'entrouvre et un rayon tout aussi lumineux se dirige en ligne droite sur notre groupe. Bondissant, je me mets à l'abris en une seconde. Je n'ai pas besoin de savoir ce qu'il fait pour être certaine qu'il ne faut pas que je me fasse toucher. Je respire lentement et je sens une main sur mon épaule tandis que je voulais regarder à l'angle d'un bâtiment l'adversaire du jour :

« Attend ! Si elle te touche avec son rayon, tu te transformeras comme elle.

-Comment ça...

-Rose reviens !! »

Ma déléguée a criée dans mes oreilles mais il est trop tard et la voisine de classe de Juleka se place devant le robot. Elle lui fait une grande déclaration d'amitié qui aurait pu toucher n'importe qui, clamant qu'elle n'est pas invisible pour elle, et que tout peut s'arranger. Elle y met tellement d'émotion que c'est à se demander si ne ressent pas plus que de l'amitié. Je n'ai pas pu voir ce qu'il s'est passé, j'ai juste entendu le bruit du rayon à nouveau et une mini poupée (enfin de notre taille) se met à courir. Je comprends maintenant mieux les paroles de Marinette qui, lorsque je me retourne, n'est plus derrière moi, je ne sais pas comment elle fait pour disparaitre aussi vite. Je ne le pensais pas aussi fuyante mais j'espère qu'elle s'est mise à l'abri. Cette fois je peux me permettre de me transformer. Profitant d'un nouveau chaos, je chuchote :

« Kribb, transforme-moi. »

Je ne perds pas une seconde et je déploie mes ailes pour pouvoir prendre de la hauteur sur la scène. Je me cache derrière une des imposantes cheminées décorant les toits des immeubles parisiens, et je m'aperçois enfin que la poupée géante n'est qu'un robot, que Juleka, ou plutôt Poupéeflekta, se trouve à l'intérieur. C'est évident que l'immense poupée est son protecteur, faisant d'elle quelqu'un d'intouchable, c'est donc l'Amok qui se trouve dedans. Je soupire ; ça me fait mal de l'admettre mais un coup de main ne sera pas de trop. Si je m'expose directement, je ne donne pas cher de mes ailes. Il va me falloir de l'aide pour faire diversion. Si le chat et la coccinelle se décidaient à venir ça serait une bonne idée.

En attendant, j'utilise ma vue pour examiner les rues et tenter de voir qui serait exposé, voir si je peux sauver quelques habitants. Même si le rayon de Juleka ne semble pas si nocif pour les victimes, cela n'est quand même pas une bonne chose. Je commence à trépigner d'impatience en sentant que les deux héros parisiens n'arrivent pas. En baissant les yeux, je vois un reflet dans une vitre de voiture ; Alya se filme en tentant de se rapprocher de Juleka. Je ne comprends pas qu'elle ne prenne aucune précaution. Je déploie mes ailes au moment où Poupeeflekta se tourne vers Alya :