Après être sorti de la douche, j'attrape une serviette et commence à me frotter le crâne pour me sécher les cheveux. Je garde longtemps les yeux fermés pour profiter des gestes sur ma tête, j'adore ça. Mais je finis par les ouvrir et tomber sur mon reflet dans le miroir. Je m'arrête et laisse le carré d'éponge tomber sur mes épaules.
Je penche la tête, les sourcils relevés. Je m'observe. Je suis nu. Complètement nu. Rien ne peut cacher mes défauts. Comme ce petit ventre qui commence à apparaître ou la légère ligne de poils qui descend jusqu'à mon sexe qui est lui presque imberbe, tout comme mon torse. Mais ça m'est égal. Je ne me déteste pas physiquement mais je ne suis pas narcissique non plus.
Je n'ai jamais vu mon corps comme tel. Pour moi, il a toujours été comme un moyen d'apprendre et de m'améliorer. Je regardais les mouvements que celui-ci faisait. Ceci me permettait de les retranscrire avec bien plus de fidélité. Aujourd'hui, je n'en ressens plus le besoin, comme si mon cerveau avait déjà enregistré tous les plis et tous les angles que les membres peuvent prendre ou encore toutes les textures qu'une peau peut avoir.
— Andrian ?
Sans prendre la peine de frapper au préalable, Céleste ouvre la porte dans mon dos en me demandant :
— Tu veux man...
La fin de sa phrase se perd dans un cri quand elle me découvre nu. Avec une réaction retardataire, je cache mon sexe avec la serviette dont je me servais pour mes cheveux. Je me tourne pour lui faire face et m'emporte contre elle :
— Mais qui m'a fichu une assistante pareille ? On peut pas avoir un minimum d'intimité dans cet appartement ? Je dois faire quoi pour pouvoir me laver tranquillement ? Tu te rends compte que même ma mère n'entrait jamais dans la salle de bain quand j'y étais !
— Calme-toi, m'ordonne-t-elle.
Je suis étonné. Elle ne réalise pas que je suis à poil, à même pas deux mètres devant elle ? Si ça ne la rend pas mal à l'aise, moi c'est le cas. Mais c'est l'énervement qui prend le pas sur la gêne.
— Me calmer ?
— Je suis désolée, je sais que tu n'aimes pas qu'on entre dans ton intimité et...
— Oui, en effet ! Alors qu'est-ce qui t'a pris de rentrer ici ? l'interrogé-je, choqué.
— Je voulais te demander ce que tu voulais déjeuner.
— Et tu peux pas le faire à travers la porte ou mieux attendre que je sorte ?
— Tu mets toujours une plombe, se plaint-elle.
— Je ne savais pas qu'on était aux pièces ! Il y a le feu au lac ?
Elle lève les yeux au ciel et m'explique :
— J'ai faim.
— Dégage d'ici !
De mon bras, je lui montre la porte comme si mon ordre n'était pas assez explicite. Elle soupire :
— Quel prout-prout !
Elle se tourne, semblant vouloir partir mais en fait, elle s'arrête aussitôt. Son petit sourire en coin ne m'annonce rien de bon.
— Joli fessier en tout cas !
Elle fait signe derrière moi, un sourire satisfait aux lèvres puis sort de la salle de bain sans rien ajouter. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule et remarque alors que mes fesses sont bien visibles dans le miroir. Je grogne et crie :
— Jalouse !
Son rire me répond, ce qui me fait sourire bien malgré moi. Je me débarrasse de ma serviette dans le lavabo et m'habille rapidement d'un short et d'un t-shirt. Passant une main dans mes cheveux encore mouillés, je rejoins la pièce principale. Je m'appuie sur le comptoir qui sépare le salon et la cuisine. Je découvre Céleste en train de couper des échalotes.
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In the stars
RomanceArtiste asocial, Andrian partage ses journées entre ses livres, ses dessins et son assistante devenue amie, Céleste. Jusqu'à l'arrivée d'un nouveau voisin. Envahissant et extraverti, Dante est l'exact contraire d'Andrian malgré une passion commune p...