Chapitre 11

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Contrairement à ce que j'avais imaginé, mon mal de tête n'a pas été si violent ce matin en me levant. Enfin plutôt ce midi. OK... Il était quatorze heures. Mais n'ayant pas d'horaire, ce n'est pas gênant. Je me rattraperai ce soir pour avancer sur les modifications que mon éditeur m'a demandé pour mon dernier chapitre par l'intermédiaire de Céleste.

D'ailleurs, j'avais eu la grande gentillesse de lui donner sa journée parce que pour le coup, sa gueule de bois était carabinée. Le moindre petit son lui était insupportable, même ma voix telle du miel d'acacia. Elle m'en était très reconnaissante quand, après un déjeuner et une aspirine avalés, elle est rentrée chez elle.

Depuis son départ, je n'ai pas fait grand-chose à part rester vautré, à tenter de trouver quelque chose à regarder sur les différentes plateformes de streaming. Je finis par laisser un épisode d'un animé que je connais par cœur et m'allonge pour être mieux installé. Je n'ai pas visionné cinq minutes que mes paupières se ferment toutes seules.

La sonnerie de mon téléphone me réveille en sursaut. Je me lève et me précipite dans ma chambre où mon mobile doit végéter par terre. Bien entendu, vu que mon cerveau est encore embrumé par le sommeil, je bute contre le pied de la table de basse. Pile au niveau de mon petit orteil. Une horreur. Je crie de douleur tout en poursuivant mon chemin en sautillant sur une jambe.

Je finis à quatre pattes par terre pour réussir à récupérer mon téléphone sous mon lit. Je le ressors avec une tonne de poussière qui me faire grimacer. Je la retire et soupire en voyant qui essaie de me joindre. Ce qui en soi n'est pas tellement étonnant. J'accepte l'appel et amène mon portable à mon oreille :

— Oui maman ?

— Tu pourrais faire comme si cela te faisait plaisir de me parler !

— J'ai décroché, non ?

Elle grogne avant de crier à mon père que son fils est un ingrat. Je crois qu'elle ajoute qu'ils m'ont mal élevé.

— Est-ce que vous pourriez vous disputer plus tard pour déterminer lequel de vous deux est responsable de ma mauvaise éducation et passer directement au sujet principal de cet appel ?

— Il n'y a pas de dispute, affirme-t-elle.

Il y a un léger silence où je l'imagine jeter un coup d'œil en direction de mon père.

— C'est à cause de ton père.

Je lève les yeux au ciel tandis que la voix de mon paternel retentit de manière étouffée :

— Je t'ai entendu !

— Comment je pourrais être normal avec des parents pareils ?

— C'est à cause de ton père, répète-t-elle, tout bas.

Je ricane.

— Oui, c'est sa faute, maman, confirmé-je pour passer à autre chose. Alors ce coup de fil ?

Je m'assois sur mon lit et porte mon regard devant moi. Mon armoire est ouverte et me parait soudain bien vide.

— J'ai pas le droit de t'appeler pour avoir de tes nouvelles ? Si je ne le fais pas, c'est pas toi qui prendrais ton téléphone pour savoir comment vont tes vieux parents. 

C'est vrai.

— Je te dérange peut-être ? enchaine-t-elle. Tu faisais quoi d'important ?

Mes parents ont toujours été géniaux avec mon frère et moi, faisant tout leur possible pour que nous ne manquions de rien. De plus, ils avaient ce grain de folie qui m'a toujours plu. Je garde que des souvenirs de fous rires, de jeux et de découvertes en tout genre de mon enfance.

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