Plusieurs jours sont passés. Je n'ai plus vraiment la notion des jours. Mais cela ne doit pas faire plus de quatre jours parce que Céleste n'a pas été absente comme à chaque dimanche. Quand j'y pense, elle m'a dit à demain en partant tout à l'heure donc nous ne sommes pas samedi non plus.
Depuis cet apéro improvisé de Céleste, je n'ai plus vu Dante. Mais j'en ai entendu parler. Beaucoup. Mon amie n'a pas cessé de me rabâcher que c'est un mec trop cool. Ils ont eu la bonne – très mauvaise – idée de s'échanger leur pseudo sur je ne sais plus quel réseau social. Sûrement Instagram, Céleste adore enchainer les stories. Elle rigole souvent comme une idiote devant son écran.
En tout cas, depuis ce soir-là, ils discutent et je me suis fait déjà disputer deux fois pour ne pas avoir de compte personnel. Je n'en ai qu'un professionnel et ce n'est même pas moi qui l'actualise, c'est Céleste. Elle est bien meilleure que moi pour ces choses-là. Moi, ça me fatigue. Tout le monde se suit, tout le monde s'adore et tout le monde se critique. Cette hypocrisie me fait vomir.
Je me gratte la tête en essayant de me souvenir pour quelle raison je pense à ça... J'étais en train de m'installer pour manger une pizza devant la télévision. Alors... Je relève les yeux et il est là, devant moi. Dante porte un carton qui me semble assez lourd. Je fronce les sourcils et l'interroge :
— Tu redéménages déjà ?
Ma question, que je trouve absolument légitime, parait le surprendre et même l'amuser puisqu'il se pince les lèvres pour ne pas rire.
— Si c'est Céleste que tu veux voir, elle est rentrée chez elle.
Il tourne la tête vers le bout du couloir avant de reporter son attention sur moi.
— Tu es toujours autant à côté de la plaque ?
Une pointe de vexation me fait faire la moue à ses mots mais je réfléchis malgré tout quelques secondes.
— Ouais... toujours.
Cette fois, il rigole franchement à ma réponse.
— Tu es barré !
Il fait un pas vers moi et ajoute :
— J'adore ça !
Il poursuit son chemin dans mon appartement tout en parlant :
— Non, je voulais te montrer des trucs.
— Vas-y, entre, je t'en prie, fais comme chez toi, marmonné-je, éberlué par son manque de politesse. Tu veux pas non plus mon lit ou cent balles ?
Malgré tout, je referme la porte et le rejoins dans le salon où il a posé son chargement par terre.
— Oh tu allais manger ?
Je jette un coup d'œil à la boîte de pizza qui m'attend bien sagement, à côté d'une de nuggets, une autre de beignets et une bouteille de soda.
— Un vrai Hercule Poirot ! me moqué-je ouvertement. Qu'est-ce qui t'a mis la puce à l'oreille ?
— J'ai eu un doute pendant un moment parce que je me suis dit qu'un robot comme toi ne devait pas manger les mêmes aliments que nous !
Je reste sans voix et me retiens au dernier moment de rire.
— Tu vas manger tout ça tout seul ?
— Tu vois quelqu'un d'autre ici ?
— T'es trop adorable, j'accepte avec plaisir, déclare-t-il en s'installant sur le canapé.
Il pose sa veste qu'il jette un peu plus loin et remonte les manches de sa chemise en même temps que son pull noir qu'il porte par-dessus. Je suis trop épaté par son talent pour s'incruster pour le virer à coups de pied dans les fesses. Puis une partie de moi est un peu curieuse de savoir ce qu'il est venu faire là et ce qu'il y a dans son fichu carton.
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In the stars
RomanceArtiste asocial, Andrian partage ses journées entre ses livres, ses dessins et son assistante devenue amie, Céleste. Jusqu'à l'arrivée d'un nouveau voisin. Envahissant et extraverti, Dante est l'exact contraire d'Andrian malgré une passion commune p...