BAD H.

Chapitre 1



— Hugo, Marc est arrivé !

Ma mère m'interpelle du bas de l'escalier. Ce rendez-vous, je l'attendais.

Marc est le comptable de mon père, si on peut réellement appeler ça ainsi. Il s'occupe autant des transactions souterraines que de la comptabilité de l'hôtel « BKS » pour mon nom « Banks ».

Je balance mon téléphone à l'extrémité du lit afin de gagner le salon, cela fait à peine quelques heures que je suis rentré d'Italie et je comprends qu'aux nombreux messages reçus j'étais réclamé et attendu.

Au fait, moi c'est Hugo Banks, « H » pour les intimes qui me connaissent quasiment depuis l'enfance. Selon les personnes que vous interrogerez à mon sujet, ils vous diront que je suis un arrogant, prétentieux et imbus de lui-même. D'autres répondront que je suis un ambitieux, loyal et qui ne recule devant rien. Plus le défi est grand, plus ma détermination est sans limite.

Comme Marc qui m'accueille avec un léger sourire lorsque j'arrive dans le salon. J'ai demandé à le voir pour pouvoir prétendre à la succession de mon père qui est à présent en prison pour une durée indéterminé puisque son procès n'est pas terminé. Mais j'ai plaisir à rêver qu'il en a pour une bonne décennie derrière les barreaux.

— Ravie de te voir.

— C'est ce qu'ils me disent tous.

— Tu ne changeras jamais, me répondit-il avec un léger sourire.

Pour être mieux ? Quel intérêt ?

Il me présente les bilans de notre bien qui ont l'air satisfaisant, je savais qu'il pouvait gérer aisément cette absence des Banks pendant cette dernière année, mon père n'en doutait pas non plus.

Ils ont de nombreux différents mais c'est le pilier de l'empire de Jérémiah Banks, il ne le niera jamais.

— Et Mill's ?

— Aucune nouvelle, il n'est pas intéressé je suppose.

— Parce que tu ne sais pas t'y prendre.

J'arque mon sourcil pour le narguer. Mill's est un jeune PDG qui m'intrigue énormément. Son entreprise de nouvelle technologie ainsi que le management dont il fait preuve en interne font de lui l'homme le plus en vogue en ce moment. Un partenariat avec lui serait plus que bénéfique pour nous.

— C'est pour ça que tu es revenu, non ? Réplique-t-il d'un ton aussi arrogant que le mien.

J'acquiesce et lève mon verre pour trinquer avec lui.

— A mon retour.

Le tintement entre nos contenants résonne comme un accord. Ma mère finit par m'apostropher :

— Vas chercher ton frère, s'il-te-plait. Nous allons passer à table.

Jérémy est mon frère cadet, nos personnalités sont à l'opposés et l'entente est cordial, rien de plus.

Après avoir grimpé les marches deux à deux, je toque avec force sur sa porte de chambre

— Quoi ?

— A table !

— J'arrive !

J'ai vingt-cinq ans, lui fêtera dans quelques mois ses dix-huit. Le décalage est déjà conséquent mais j'ai tout de même un petit frère où l'écart est davantage creusé. Onze ans pour mon petit astronaute.

Même s'il n'est pas du même père, ce que mon paternel crie haut et fort, le considérant comme le bâtard des Banks, ça n'empêche que moi, je l'aime bien mon petit Sam, les histoires de mes parents ne devraient pas impacter l'avenir de ce petit bonhomme qui n'a rien demandé.