Hugo est un homme à qui tout réussi.
Un brin prétentieux et ambitieux de nature, il se fait la promesse de se venger d'une histoire qui a fait basculer son monde quelques années plus tôt.
Une vengeance qu'il associe à un prénom, celui de Juliet.
Lo...
Lorsqu'il pose son regard sur Juliet, je comprends. Je savais que c'était pour ça qu'il s'était déplacé mais pas qu'il était aussi mordu de cette fille dont il me parlait avec une désinvolture qui ne pouvait laisser supposer son béguin. Hargneux, il tente une seconde fois mais je le bloque cette fois-ci.
- Ca ira, Jérémy. - C'est de ta faute !
Juliet qui saisis enfin la raison de sa fureur se lève de son tabouret de bar pour me défendre, me défendre ?
- Non, il n'y est pour rien ! - Oh que si et il le sait ! C'est lui qui a invité un Malakoff !
J'aimerai lui donner une gifle pour sa naïveté mais s'il s'est permis de me frapper c'est qu'il sait que je ne répondrai pas. Hormis un cas exceptionnel, je ne toucherai jamais mon frère et ma mère ne me le pardonnerai pas. J'ai la fâcheuse tendance à aimer le sang, si je cogne, ce n'est pas pour laisser qu'un éventuel bleue qui partirait en trois jours.
- Tiens prends un thé, pas de café, tu es déjà assez excité comme ça. On parlera plus tard, nous avons des choses à faire. - « Nous » ?
Il fronce encore plus les sourcils lorsque je désigne moi et Juliet, je tente de le contourner mais il s'interpose.
- J'ai besoin de te parler avant, deux minutes, pas plus.
Sans attendre ma réponse, il ouvre la porte qui mène à l'extérieur. Je souffle avant d'abdiquer, autant en finir maintenant.
Je m'accoude sur la balustrade et l'étudie pendant qu'il fait les cent pas plus bas, sur la terre malmené par les roues des voitures.
- Ca n'aurait pas dû arriver... c'est une fille bien, elle mérite pas que tu la traites comme ça ! Je ne disais rien mais vraiment t'es...t'es... Tu l'entraines dans tes plans foireux, tu vas la détruire et ça c'est si elle ne finit pas en dépression à vie ! Pourquoi tu fais ça ?! - Pourquoi je te fais ça ? - Quoi ? C'est pas ce que j'ai dis- - Tu l'aimes n'est-ce pas ?
Au moins avec cette phrase, j'ai appuyé sur l'interrupteur OFF, ça fait du bien à mes oreilles.
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- Vraiment t'exagères, en dépression, carrément ?
Je secoue la tête amusé.
- Hier, c'était accidentel, je te l'accorde, ça n'aurait pas dû arriver. Je vais être vigilent, elle est en sécurité. Je te le promets. - Pourquoi elle ? - L'opportunité.
C'est à moitié vrai en tout cas. S'il l'aime, je ne vais pas en ajouter une couche. J'ignorais qu'il était aussi piqué et, en toute honnêteté, je ne sais même pas si je l'aurais pris en compte. Ca n'a rien à voir avec lui, c'est malheureux mais il s'en remettra. Pour moi c'est la fin de la discussion, je décide de rentrer et scrute l'expression inquiète de Juliet :
