Chapitre 3

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Elle s'installe dans le fauteuil et je prends place devant elle, j'étend mon bras sur le haut du canapé en écartant légèrement les jambes. Je sais que j'ai l'avantage mais elle ne se démonte pas pour autant. La plupart des filles en face d'elle minauderait, elle non. Elle se contente d'arquer son sourcil qui veut dire « Tu crois m'impressionner là ? »

— Quelles sont les conditions ? Attention, je n'ai pas dit que j'acceptais.

Mais ça sera le cas très cher.

— Mariage de six mois après chacun reprendra sa route de son côté. J'ai rédigé les conditions à respecter.

Je récupère le contrat qui traîne depuis maintenant deux jours sur la table basse et le glisse sous ses yeux. D'abord surprise, elle finit par le prendre pour le consulter.

— T'es pas sérieux là ? Tu crois vraiment que j'accepterais ça ?
— Si tu es là c'est que tu n'as pas trop le choix, je me trompe ?

Elle détourne le regard, agacée.

— Je ne serais pas ta bonne.
— Seulement des apparitions et prétendre être dingue de moi...C'est pas insurmontable si ?
— Si on prend en considération le fait que je te déteste, si.
— Moi je parie que tu succomberas à mon charme et que tu auras même du mal à me lâcher la grappe à l'échéance de ce mariage.

Elle roule des yeux.

— Te fais pas d'idées surtout. Tu n'es pas mon genre. Garde le contrat, il est édité en deux exemplaire.
— Tu gagnes quoi dans tout ça ?
— Ma bonne action de l'année.

Elle jette le contrat puis plonge dans le fond du canapé en croisant ses bras. Je grogne.

— Toi tu gagnes le bonheur de ton père et moi j'ai besoin d'être marié pour un contrat à plusieurs millions ainsi qu'une vengeance personnelle.
— Quelle vengeance ?
— Tu n'as pas besoin de savoir. Soit prête pour le plus beau jour de ta vie. Maintenant, c'est pas que je te met dehors mais j'ai autre chose à faire.
— Quand aurait lieu le mariage ?
— Le 19.
— Quel mois ?
— Le lendemain de ton anniversaire.
— Ce mois-ci ?!

J'hoche plusieurs fois la tête, un sourire aux lèvres. Elle devient pâle. C'est le jeu ma pauvre Lucette.

Je me relève et l'incite à faire de même. A son silence, j'en déduis donc qu'il y a accord. J'ouvre la porte et lui laisse le passage.

— A plus tard, Juliet...

A son regard noir, j'arrive à imaginer à quel point elle me hait. Et ce n'est que le début.

Les parloirs me filent la nausée, pas le choix il faut l'affronter

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Les parloirs me filent la nausée, pas le choix il faut l'affronter.

Il s'installe face à moi, ses traits sont toujours aussi sévères qu'avant. J'imagine que la prison ne l'aidera pas à se détendre.

— Bonjour Hugo, tu es revenu...Comment était ton voyage ?
— Oui, il y a quelques jours. Bien.
— Et ton frère ?
— Lequel ?
— Y en a qu'un qui est de moi.

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