CHAPITRE 76 : UN MONDE SANS SAVEUR

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DISCLAMER : Les personnages de la série Wednesday (2022) sont la propriété exclusive de Tim Burton. Ils sont utilisés ici uniquement à des fins de divertissement et les auteurs de fanfictions n'en retirent aucun profit. Néanmoins, en ce qui concerne le personnage de Rei, de son espèce dénommée "Les Absorbeurs", et des nouveaux personnages inventés, les droits m'appartiennent entièrement. Ainsi, par propriété exclusive, la copie et les utilisations partielles ou totales de mon travail sont interdites et punies de 3 ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende ; conformément au Code de la propriété intellectuelle. Tout droit réservé.


Il n'y a que le vide dans son cœur. Des flashs remontent dans sa mémoire. Elle revoit les corps drapés le long de la rive... Elle revoit la Masgugue grogner... Elle revoit cette énorme chose l'attraper et l'emmener dans le fond de l'océan... Elle revoit tous les corps enchaînés aux ballons... Puis elle voit son propre corps fantomatique se tourner vers elle et la regarder d'un air horrifié... Les bulles montent et recouvrent tout son visage. Ces images défilent à une vitesse folle dans son esprit jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux et qu'elle reprenne son souffle.

Rei aperçoit quelques arbres au-dessus d'elle. Le soleil l'éblouit presque et... Quand elle veut se protéger avec sa main, elle reçoit des gouttes d'eau sur son corps nu. Elle se redresse alors et découvre qu'elle a « échoué » sur l'Ile du Corbeau, nue et mouillée. Sans transformation. Cela veut dire que Bianca a retrouvé ses pouvoirs... Et elle ne se souvient pas comment.

Elle ramène ses jambes à elle et les collent contre sa poitrine dénudée. Elle pose ensuite ses bras puis son menton sur ces derniers et pousse un long soupir, les yeux dans le vide. Elle sent la fraicheur de l'eau caresser son dos. Elle sent l'eau se faufiler autour de son entrejambe. Elle sent des gouttes froides ruisseler le long de sa peau. 

Rien. Il n'y a rien d'autre. Son regard se pose ensuite sur l'eau, ou plutôt son reflet. Elle ne s'y attarde pas et se lève. D'ordinaire, elle aurait eu froid et se sentirait vulnérable en étant seule et toute nue sur cette île. Mais elle s'en fiche pas mal... Maintenant, elle se fiche de tout.

Elle fait quelques pas et sent immédiatement que plusieurs éléments naturels, tels que des feuilles ou des petits cailloux, se collent à ses pieds. Mais elle s'en fiche. Elle se dirige lentement vers ce qui ressemble à une crypte vraiment hideuse. Elle ne sait pas depuis combien de temps elle « dort » dans l'eau. Mais elle s'en fiche.

Elle pose une main mouillée sur l'édifice froid et entouré de ce qui ressemblent à deux anges géants, le temps de lire l'inscription au-dessus :

JOSEPH CRACKSTONE

Ce nom ne lui est pas inconnu. C'est dans l'histoire que lui a raconté Tyler, il y a plusieurs semaines – ou mois – de ça.

Elle pousse alors les portes, sans hésiter, et y pénètre. Très vite, elle trouve sur le côté une sorte de drap poussiéreux et décide de s'en servir pour se recouvrir de la nuque aux pieds. Elle se pose ensuite dans un coin et observe le décor, silencieusement.

Ses yeux se ferment d'eux-mêmes après quelques minutes.

Lorsqu'elle les ouvre à nouveau, elle se retrouve dans sa chambre... Cette chambre qu'elle maudit dorénavant. Le soleil lèche le bois et le réchauffe. Elle est encore dans les vieux draps qu'elle a trouvés auparavant. La personne qui l'a amené ici n'a pas osé la dénuder et la vêtir.

Les yeux de Rei ne quittent pas le plafond. Sa poitrine se gonfle lentement. Quand la porte s'ouvre, elle laisse un long soupir sortir de ses lèvres. Elle n'est pas d'humeur à recevoir de la visite.

— J'ai retrouvé ça dans l'eau. Je les ai séchés.

Du coin de l'œil, elle aperçoit une main poser ses gants près d'elle. Rei reconnaît la voix de Bianca. Elle se tourne de l'autre côté pour ne pas la voir.

— Je ne t'en veux pas Rei. Je t'assure.

La jeune Française pousse un énième soupir.

— Peu importe... Plus rien n'a de sens. Ils sont tous morts. Tout comme moi.

Il y a un petit silence. Rei semble sentir Bianca qui s'assoit au bout de son lit.

— Tu n'es pas morte Rei.

— Mais je suis vide. Tout comme eux. Leurs yeux sont devenus vides.

Bianca pousse un soupir à son tour. Elle ne sait pas comment gérer cette situation.

— Autant te le dire tout de suite... Ils veulent te voir.

Rei se tourne légèrement vers elle.

— Qui ça ?

— Saint-Clair. Les parents... Interpol est ici, tu le savais ?

Rei se redresse, tenant la couverture contre elle pour qu'elle ne glisse pas.

— Interpol ? Si c'est une blague, elle n'est pas drôle.

— Ces filles venaient de différents pays. Certaines ont disparu depuis des années.

Rei observe Bianca sans la moindre expression.

— Ils veulent enquêter...

— Mercredi et moi, nous l'avons vu t'enlever.

— Mais ça ne suffira pas.

— À moins que tu leur montres le corps de ce monstre. Là, ils te croiront. Parce que tu l'as tué, n'est-ce pas ?

Elles s'observent intensément pendant de très longues secondes. Les images reviennent dans la mémoire de Rei... Mais étrangement, il n'y a plus de peur, plus de curiosité, plus de questionnement. Il n'y a plus rien.

— Quelque chose d'autres s'en est chargé.

Elle repense alors au bocal à billes.

— Où est-il ? Le bocal ? Où Tyler l'a-t-il mis ? demande-t-elle d'un air las. 

— En sécurité, comme tu as dit...

Elle aperçoit Bianca froncer des sourcils.

— C'est moi ou... commence la sirène.

— Ou quoi ?

Bianca approche lentement sa main et touche celle de Rei. La jeune Française ne se recule même pas... Mais il n'y a pas besoin. Puisque le Transfert ne se produit pas. Sous le choc, Bianca relève le regard vers sa camarade. Rei continue à la regarder sans expression.

— Je te l'ai dit. Il n'y a plus rien. 

WEDNESDAY : LE CHANT DES DISPARUS (APRÈS LA SAISON 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant