Chapitre 2

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Hayami était en état de choc, Kaguya-sama l'avait très bien compris. Mais Kyojuro avait été son mentor et son grand-frère de substitution, il était normal qu'elle cherche à le venger. Elle était là, devant lui, son regard déterminé caché par sa haine, sa colère et sa douleur. 

Kaguya se tourna vers Tomioka. 

- Hayami est un très bon élément. Il serait dommage qu'elle perde la vie en affrontant Akaza. Je compte sur toi pour l'aider, et l'empêcher de faire des bêtises. 

-Bien. 

Akaza étant la lune supérieure numéro trois, il était surpuissant. Si le maître demandait à Tomioka Giyu d'accompagner Saori Hayami dans sa quête pour le retrouver et lui faire la peau, c'est qu'il avait confiance en lui et sa personnalité plus que calme et terre à terre. Il n'y avait pas plus cartésien que Giyu, il serait capable de gérer les pulsions de colère qui habiteront la jeune femme. 

- Saori, dit la voix posée de Kaguya-sama. 

La jeune femme desserra les poings, et releva le regard vers le maître qui lui souriait. 

- Je t'interdit de partir à la recherche d'Akaza avant au moins deux mois. Tu devras t'entraîner avec Tomioka, Tengen et Mitsuri. Tous trois sont déjà d'accord pour s'occuper de toi. 

Elle baissa la tête, et le maître l'appela une nouvelle fois. 

- Je serais heureux de t'avoir pour nouveau pilier de la flamme. Tu as un grand talent, Saori Hayami. Vous pouvez disposer. 

Kaguya-sama s'éloigna, et les trois piliers présents ne se relevèrent que lorsqu'il fut hors de vue. Hayami ne bougeait pas. Les genoux toujours dans le sable, les poings serré le visage toujours tourné vers le sol. Kanroji remarqua rapidement à quel point elle se sentait mal. Elle accourra auprès de amie, et l'encercla de ses bras. 

- Je suis tellement désolée que tu aies à subir tout ça, Haya. Je suis sûre que Rengoku-san n'a jamais voulu que tu souffres autant de sa disparition. 

- Tu comprends pas, Kanroji. 

La rosée s'éloigna légèrement de son amie, pour chercher le contact visuel. Les yeux bruns presque rouges de Hayami étaient à deux doigts de fondre en larmes. Elle n'avait pas le droit de montrer sa faiblesse ici, dans la demeure du maître, alors elle se retenait. 

- Kyojuro était comme mon frère ! Pourquoi ma famille doit disparaître encore une fois ? Est-ce que j'ai vraiment mérité ça ? Qu'est-ce que j'ai fait à Akaza pour qu'il s'acharne autant sur moi ? 

-Haya... 

La rouge se sentit soudainement portée par la taille. Des bras puissants, elle fut soulevée à presque deux mètres de hauteur. 

- Tu auras tout le loisir de pleurer à son enterrement, mais Rengoku-san n'aurait jamais voulu que tu verses des larmes pour lui, tu le sais pas vrai ?

- Je sais. 

Tengen appréciait beaucoup Hayami. Elle était toujours joyeuse, mais susceptible et fragile. Il la trouvait très drôle par moments. Rengoku n'avait jamais cessé de lui répéter à quel point il était fier de son successeur, et pour avoir fait une mission avec elle, Tengen trouvait que son ami blond n'exagérait pas du tout. 

Le pilier du son sortit de la demeure, et ils se retrouvèrent à sa résidence après quelques minutes de marche. Le patriarche Rengoku n'accepterait jamais que la sœur de cœur de son fils aîné retourne dans leur maison. Alors Tengen s'était proposé pour l'accueillir, se disant que ce n'était la moindre des choses qu'il pouvait faire pour elle. 

- Makio, j'ai besoin que tu montres sa chambre à Saori. Je vais m'occuper de Tomioka et Mitsuri. 

La brune aux mèches blondes sourit à Hayami, et lui demanda de la suivre. De son côté, Tengen accompagna ses deux collègues piliers dans les longs couloirs, quand Mitsuri s'arrêta. Tomioka et le pilier du son se retournèrent vers elle. 

- Vous pensez qu'elle va s'en sortir ? Qu'elle pourra se reconstruire encore une fois ? 

Tomioka fronça les sourcils, qu'avait donc vécu la si joyeuse Saori Hayami ? Il ne la connaissait que très peu, mais intérieurement, elle attisait sa curiosité. 

- Saori est forte, déclara Tengen sûr de lui, tout autant que l'était Rengoku. Elle aura besoin d'un peu d'aide c'est sûr, mais elle va y arriver. Elle deviendra un puissant pilier de la flamme, et elle redeviendra la femme joyeuse que l'on connait tous. C'est ce qu'aurait voulu Rengoku. 


Dès l'instant où Makio fut sortie de la chambre, Hayami s'était écroulée sur le futon et les larmes avaient commencé à couler. Elle s'était enfin laisser craquer, et exprimait enfin toute sa douleur, même si personne d'autre qu'elle ne la voyait. La rouge se sentait mal, elle venait de perdre son frère de cœur, celui qui l'avait toujours aidée. Il avait été là dans les moments difficiles, et il lui avait appris tout ce qu'elle savait à propos des démons, et du souffle de la flamme. Il lui avait redonné confiance en elle, chaque fois qu'elle en avait besoin, et avait su être impartial avec elle. 

Rengoku Kyojuro l'avait sauvé, elle voulait aujourd'hui le venger, et faire en sorte que sa mort ne soit pas vaine. 

Quelqu'un toqua à la porte. Hayami ne répondit pas, allongée sur le dos en train d'observer le plafond. 

- Haya, j'entre. 

Kanroji ouvrit la porte coulissante, et entra en veillant à refermer derrière elle. La rosée vint s'agenouiller aux côtés de son amie, et prit sa tête pour la déposer sur ses genoux, tout en caressant ses cheveux rouges. Hayami se sentait un peu mieux, grâce à la présence rassurante du pilier de l'amour. 

Kanroji se retenait d'exprimer toute la compassion qu'elle ressentait à l'égard d'Hayami. Celle-ci prendra ses sentiments pour de la pitié à coup sûr, et vu sa fragilité à cet instant même, la plus âgée ne voulait pas prendre ce risque. Elle se contentait donc simplement d'être là, en la réconfortant avec les câlins qu'elle savait si bien faire. 

- Kanroji... 

- Oui ? 

- Comment tu te sens, toi ? Je veux dire, qu'est-ce que sa perte évoque en toi ? 

Kanroji releva le regard, pensive. Elle s'était tant préoccupée de sa cadette qu'elle n'avait pas pensé à ses propres sentiments. 

- Je me sens vide, Rengoku-san me manque déjà beaucoup. Et le fait de savoir que je ne le reverrais jamais me met encore plus mal. Comme toi, il était mon mentor, mais tu restes ma priorité. Il t'a confié à moi, comme à Tengen et à Tomioka. Je trouve même que ne n'est un poids pour personne, si jamais ça te traversait l'esprit. C'est dans notre intérêt à tous que tu surpasses cette épreuve et que tu deviennes plus forte. Et n'oublies pas qu'on est tous les trois là pour t'aider. 

Hayami se releva et entoura son amie de ses bras. Toutes les deux étaient assez émotives, les paroles de Kanroji lui avaient arraché quelques larmes. 

- Merci, Jiro. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. 


Pour le prénom de mon OC, j'ai réutilisé celui de la doubleuse de Kocho Shinobu ! Je précise que "Hayami" c'est son prénom, et "Saori" son nom de famille. N'oubliez pas de voter, de commenter et de vous abonner si l'histoire vous plaît ! 

Nounouch !

Toujours dans tes pas (Giyu Tomioka x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant