Chapitre 7

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Spoiler Alert, passé de Tomioka ! Annoncé par les ---


Hayami et Tomioka n'avaient que très peu parlé jusqu'à leur prochaine mission. La jeune femme avait le visage fermé, et était constamment perdue dans ses pensées. Le noiraud devait s'y prendre à plusieurs fois pour attirer son attention et lui adresser quelques mots. Mais à chaque fois, elle se terrait à nouveau dans son mutisme. Il arrivait qu'elle ne dorme pas, ou trop peu. Chaque fois qu'elle fermait les yeux les images qu'elle pensait avoir oubliées depuis longtemps lui revenaient en mémoire. 

A chaque fois, elle avait envie de pleurer, d'hurler toute les larmes de son corps, car à chaque fois, elle se souvenait que Kanjiro pouvait subir le même sort que Kyojuro. Si jamais ça arrivait, Hayami ne se le pardonnerait jamais. 

- Je devrais disparaître, ça arrangerait tous les problèmes, dit-elle en fixant le sol tout en marchant. 

Tomioka s'arrêta, et la dévisagea. Elle mit un peu de temps avant de remarquer qu'il ne marchait plus à côté d'elle, elle ne se retourna que lorsqu'il lui prit la main pour qu'elle se retourne. 

- Tu n'as pas le droit de dire une telle chose. 

- Pourquoi pas ? S'il m'avait tuée ce jour-là, Kyojuro serait encore en vie ! Kanjiro ne risquerait rien à être mon amie ! Vous n'auriez pas à m'avoir comme boulet sur le dos ! Pourquoi moi et pas l'un de mes frères ? Vous ne vous rendez pas compte, Tomioka-san, à quel point c'est dur ?! J'en ai oublié le nom de ma mère ! 

Les larmes commençaient à dévaler les joues d'Hayami, ses yeux bruns-rouges brillaient à cause du liquide salé. 

Si Tomioka-san n'avait pas été lui, il aurait arrangé tout cela en la consolant. Mais il n'était que lui même, et comme elle, il avait un passé douloureux. 

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- Sabito s'est sacrifié pour me sauver lors de l'examen final. Il aurait dû être pilier, pas moi. J'ai un passé aussi douloureux que le tien, j'ai les démons en horreur. Ma sœur est morte à cause de l'un d'eux. 

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Il serra les poings, ses yeux plantés dans ceux du disciple de Rengoku.

- Ne penses pas être la seule à souffrir, Saori Hayami. On se retrouve sur la prochaine mission. 

Il partit sur ses mots, sautant de branche en branche. Hayami se retrouva encore une fois complètement seule, si jamais Akaza revenait s'en prendre à elle, il en serait fini du successeur de Rengoku Kyojuro. 

Tomioka Giyu n'était en réalité pas très loin, il veillait toujours sur elle. Il s'était caché si bien qu'elle l'avait dépassé sans même le remarquer. Il restait une trentaine de mètre derrière elle, de façon à ne pas se faire repérer. La kinoe n'avait pas une audition développée comme Zenitsu Agatsuma, ni l'odorat de Tanjiro Kamado, il n'avait aucune chance de se faire repérer. 

Elle avait mit un petit moment avant de se ressaisir et de continuer sa marche. Elle avait décidé de présenter ses excuses à Tomioka avant de débuter la prochaine mission. Il avait un effet apaisant sur elle, et lorsqu'il était là, sa haine se retrouvait bien diminuée. Hayami ne pouvait pas supporter le fait qu'ils soient fâchés. Elle s'en voulait tellement d'avoir craqué, mais jamais elle n'avait imaginé la douleur qu'il pouvait ressentir. 

Elle ne savait absolument pas qu'il avait un passé si douloureux, et comprenait parfaitement pourquoi il s'était emporté comme ça. Elle aimait beaucoup Tomioka, et espérait que cette dispute puisse être rapidement oubliée. 

Sur cette pensée, elle accéléra légèrement sa marche, un léger sourire aux lèvres. Elle voulait arriver au plus vite à Kamakura pour le retrouver et dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Ils ne leur restait que quelques heures de marche avant d'atteindre la ville. 

"Ne t'en fais pas, Rengoku. Je veille sur elle."

Tomioka vouait un grand respect à Kyojuro. Même s'il était pilier bien avant lui, la façon dont le blond était arrivé restera gravée dans sa mémoire. 

Kaguya-sama avait demandé à réunir tout les piliers, car Kibutsuji Muzan était de plus en plus fort. Seul Shinjuro le père de Kyojuro n'était pas venu. Le kinoe l'avait remplacé. Hinazugawa avait eu du mal à accepter la présence de Kyojuro, mais lorsqu'il revint, en ayant éliminé une lune inférieure, il eut le respect de tout le monde. Puis était arrivée Kanjiro, et enfin Hayami sera la prochaine, tous en étaient persuadés, sauf elle. 

Le pilier de l'eau ne voulait pas, lui non-plus, être en froid avec Hayami. Il voulait s'entendre avec elle, et admettait qu'il était allé un peu fort. Rien ne servait de se chercher des excuses, ses mots avaient été très durs, et il savait depuis un moment qu'elle était mentalement fragile. 

Le noiraud lâcha un juron, perdu dans ses pensées, la rouge de ses pensées était sortie de son champ de vision. Il s'arrêta, et remarqua enfin qu'il y avait un croisement avec quatre routes en plus de celle où il était. 

- Et Kanzaburo n'est pas là quand j'ai besoin de lui, pesta le pourfendeur. 

Il ne savait pas quel chemin Hayami avait-elle suivi, étant donné que plusieurs d'entre eux menaient à Kamakura. Chaque seconde qu'il passait à réfléchir l'éloignait d'elle, et ça lui donnait la nausée rien que le fait de penser qu'il pouvait lui arriver quelque chose alors qu'elle marchait. Chaque scénario défilait dans sa tête et l'empêchait de réfléchir convenablement. 

Tomioka finit par en choisir un au hasard, en priant pour que ce soit le bon, et espérant qu'il n'arrive rien à la kinoe de la flamme. 


C'est à la tombée de la nuit qu'Hayami arriva dans la ville de Kamakura. Elle chercha un moment son camarade, avant d'arriver sur une grande place, où elle tomba nez à nez avec le pilier de l'eau. 

- Ah ! Tomioka-san ! 

Elle avança vers lui, pour s'incliner et son confondre en excuses, mais il la prit brusquement dans ses bras. 

- T-tomioka-san ?

Il la serra encore plus fort.

- Je ne te lâcherais pas d'une semelle, murmura-t-il.

Elle lui rendit son étreinte, voulant accentuer cette chaleur dans son cœur. La flamme qui y résidait avait perdu en intensité jusque là, mais le pilier de l'eau calme et froid avait paradoxalement réussi à l'attiser.

Cette simple étreinte n'avait pas grand chose de spécial, mais commençait à réparer les âmes de ces combattants brisés.

- Ca ne vous ressemble pas, Tomioka-san. Je ne vous savais pas si tactile.

Il ne répondit pas, et, légèrement vexé, il tenta de s'éloigner un peu, mais elle le retint. Le regard des autres avait un réel impact sur lui. Encore plus lorsque c'était son regard.

Ils finirent par s'écarter l'un de l'autre pour partir vers la petite auberge qui avait l'habitude d'accueillir des pourfendeurs. Le trajet s'était fait dans un silence apaisant, aucun des deux ne voulais le briser avec leurs excuses.

Elles attendront. 


Nounouch ; )

Toujours dans tes pas (Giyu Tomioka x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant