Chapitre 5

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Hayami était le chat, le démon la souris. Il avait intérêt à continuer de courir aussi vite encore un moment, car si jamais il ralentissait, ou s'il faisait le moindre faux pas, elle l'attraperait dans la seconde. 

Comment elle l'avait débusqué ? Tout était allé si vite que le démon n'avait même pas remarqué qu'il lui manquait un bras. Il n'avait pas eu le temps d'hurler de douleur, qu'il était déjà en train de courir pour sauver sa peau. 

Malheureusement, il en fallait plus pour espérer échapper au phénix. Elle le poussait à monter, pour qu'elle puisse mettre en pratique sa technique favorite. Les chances qu'elle parvienne à l'effectuer avec succès était complètes face à un démon aussi primaire que lui. Elle ne pouvait pas échouer, c'était impossible, et ce serait humiliant pour elle. 

Le démon sauta du toit sur lequel le phénix l'avait poussé à monter. 

- Tu es à moi maintenant, dit-elle avec un grand sourire. 

Souffle de la flamme... Dixième mouvement, le phénix ! 

Hayami s'enflamma toute entière, et plongea la tête la première vers le cou du démon. Elle avait placé la lame de son katana au niveau de son propre menton, ajoutez à cela la force du vent, les flammes couvraient entièrement son corps. La lame vint trancher la nuque du démon avec force, tandis que la rouge se préparait à se réceptionner. Elle posa ses deux pieds au sol en toute légèreté, telle un oiseau qui se poserait sur sa branche, tout cela avant même que la tête du démon ne roule sur le sol. 

Elle rangea son katana, et alors que le pouvoir du démon s'effaçait doucement, la lumière du jour revenait lentement, et la température se réchauffait. Elle retourna lentement vers la place du village où étaient réunis le villageois, qui étaient légèrement perdus, mais étant tous dans l'ignorance, ils finirent par ranger la fête et tous rentrer chez eux. 

Hayami et Tomioka se retrouvèrent à l'extérieur du village, la rouge soupira légèrement. Ce démon n'était que du menu fretin, et n'avait fait que très peu de victimes. Le pilier de l'eau observait sa camarade, l'ayant vue à l'œuvre, il l'avait trouvée fascinante. 

- Où sont les autres pourfendeurs qui ont été envoyés ici, Tomioka-san ? 

Le noiraud tiqua. Il ne les avait pas vus. Ils se comprirent d'un seul regard, et se décidèrent à se mettre à la recherche des autres pourfendeurs. Ils se séparèrent à la tombée de la nuit. L'idée de se séparer ne les enchantait pas, aussi se donnèrent-ils rendez vous dans une demi-heure au même point où ils s'étaient séparés. 

Lorsqu'elle avait battu le démon un peu plus tôt, Hayami avait épaté Tomioka. Sa façon de bouger était un régal malsain pour les yeux, mais le noiraud ne s'en rendait pas compte, trop peu intéressé par une quelconque attirance ou relation. Il ne le savait pas encore, mais Hayami allait lui faire perdre la tête. 


Ces yeux jaunes sont ceux de ses cauchemars. Ces tatouages sur tout son corps la tétanisaient sur place, et voir ces cheveux roux la dégoûterait presque de sa propre tignasse. Hayami était tétanisée de peur, mais aussi de colère envers cet être qu'elle haïssait au plus haut point. Elle ne pensait pas le voir aussi tôt. La rage qu'elle avait venait de s'attiser, les flammes de son cœur venait de prendre une couleur noire. Elle savait que son mentor n'aurait jamais voulu la voir comme ça. 

- Alors Hayami, tu as l'air d'avoir bien progressé depuis la dernière fois que je t'ai vue. 

La kinoe était tétanisée, Akaza dégageait quelque chose d'angoissant. Elle savait qu'elle n'était pas prête à le vaincre, elle avait encore besoin de préparation, surtout mentale. 

- Je t'interdis de prononcer mon prénom. 

- Ca n'avait pas l'air de dérager Kyojuro, dit-il avec un sourire narquois. 

Elle ne put se retenir de foncer sur le démon, et de tenter une attaque. 

Souffle de la flamme... deuxième mouvement, Flammes du soleil ascendant ! 

Elle dessina un cercle vertical avec sa lame, ce qui vint découper le torse d'Akaza. 

- J'admet que ta puissance a bien augmenté. Mais tu manques encore de force brute. Tu ne veux pas devenir un démon ? Tu ne m'as jamais répondu. 

- Je ne te répondrais pas. 

- La mort ne te fais pas peur ? 

Souffle de la flamme... premier mouvement, Mer de flammes !

Akaza se recula légèrement, de juste de quoi esquiver. Hayami ne lui faisait pas peur, il était sûr de pouvoir l'écraser facilement. Mais sans vraiment savoir pourquoi, il avait décelé une puissance qui l'intriguait, peut-être à tort. Et lorsqu'il était tombé sur cette famille, c'était à cause de ça qu'il l'avait épargnée, même si elle n'était qu'une enfant. 

D'une rage peu contrôlée, il envoya son poing dans le ventre de la jeune femme. Elle lâcha un gémissement de douleur, et se retrouva au tapis, allongée sur le dos sans moyen de se défendre. Sa lame avait été projetée un peu plus loin. 

- Hayami ! 

C'était la voix de Tomioka. Akaza lâcha un juron, et s'exclama qu'il ne voulait pas s'attaquer à un pilier de l'eau, bien trop ennuyeux selon lui. La troisième lune démoniaque s'enfuit, sans oublier d'annoncer à la rouge qu'il reviendrait vite. 

Tomioka se dépêcha d'accourir vers sa camarade, qui tentait vainement de se relever. Il plaça une main dans son dos, et parvint à la faire asseoir. 

- Est-ce que ça va aller ? Tu penses pouvoir te lever ? 

- Vous vous inquiétez pour moi, Tomioka-san ? 

- Oui, bien sûr. 

- Forcément avec un boulet comme moi, vous ne devez que vous inquiéter. 

Le noiraud passa sa main dans la queue de cheval d'Hayami, à moitié défaite. 

- Ne raconte pas de bêtise. Akaza t'as déstabilisée, c'est tout. Je sais que tu seras capable de le vaincre. 

La rouge savait que quand Tomioka disait quelque chose d'aussi encourageant, c'était parce qu'il le pensait vraiment. Elle lui sourit difficilement, le visage tordu par la douleur de ce seul coup de la part de la lune supérieure. 

- Mais dis-moi, Saori, pourquoi Akaza semble-t-il te connaître ? 

Son visage se ferma, et elle baissa la tête. 

- Si je dois en parler, je préfère que ce ne soit pas assise au beau milieu d'une clairière Tomioka-san. 

Il fit la moue un petit moment, avant de l'aider à se lever, et de se diriger à nouveau vers le village. Ils y demandèrent l'hospitalité, et une vieille dame se proposa pour les accueillir pour la nuit. Elle habitait dans une maison tout ce qu'il y avait de plus traditionnelle, mais en modèle réduit. Elle n'avait donc qu'une chambre à leur proposer, ce qui fit que Tomioka et Hayami se retrouvèrent à la partager. La grand-mère était persuadée qu'ils sortaient ensemble, et ne cessait de faire des sous-entendus, que seule Hayami comprenait. Il fallait dire que Tomioka était vraiment à l'ouest en ce qui concernait ce genre de choses. 

Lorsque vint le moment pour eux d'aller se coucher, Hayami s'assit sur le futon, et Tomioka en fit de même, tout juste en face d'elle. Ils étaient proches, mais ça ne déstabilisait ni l'un ni l'autre. 

- Akaza est celui qui a assassiné toute ma famille. 


Nounouch...

Toujours dans tes pas (Giyu Tomioka x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant