Chapitre 4

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Les trois femmes de Tengen étaient parties en mission. Elles ont été chargées d'infiltrer le quartier des plaisirs, afin que le pilier du son puisse s'occuper du mangeur d'hommes qui faisait des siennes là-bas. 

Hayami s'entraînait durement pour améliorer son endurance, elle se battait toute la journée avec Tomioka, qui lui ne fatiguait que très peu. La rouge était étonnée par les capacités du pilier de l'eau, qui avait énormément augmenté depuis leur seule mission ensemble. De plus, sa force physique augmentait doucement mais sûrement. Chaque jour, Tomioka remarquait que les coups qu'elle portait devenaient de plus en plus puissants. 

Au niveau technique, Hayami n'avait rien à apprendre. Elle maîtrisait tout parfaitement. Son partenaire d'entraînement trouvait sa manière de bouger tout simplement incroyable, elle utilisait tout l'environnement à sa disposition. De son point de vue, elle effectuait beaucoup de mouvements inutiles, contrairement à lui. Tomioka avait pour habitude le calme plat. Il n'effectuait que les gestes nécessaires. 

Hayami était plus fougueuse, telle une flamme qui prend ses libertés quand elle en avait envie, contrairement à l'eau, qui ne bouge que si on l'y force. Car après tout, la mer n'est en colère que lorsque le vent souffle. 


- Nouveeeellle missioooon ! Nouveelle missiooon ! 

- La ferme stupide oiseau ! ronchonna la rouge en se retournant dans son futon jaune. 

Le corbeau n'arrêta pas pour autant, criant et hurlant qu'elle devait écouter son nouvel ordre de mission. La porte s'ouvrit brusquement sur Tomioka, non-seulement attiré par tout ce bruit, mais aussi car lui avait écouté le message de son oiseau. 

- Lève toi, Saori. On part en mission. 

Le bruyant corbeau qui avait toujours la fâcheuse habitude de réveiller Hayami, elle qui attachait une importance capitale au sommeil, arrêta enfin de hurler. Elle se redressa difficilement, le corps encore endormi, avant de fixer Tomioka dans les yeux. 

- Quels sont les détails ? 

- Debout, je t'expliquerais en chemin. 

La rouge ne fut pas plus surprise que ça, et soupira légèrement avant de se lever complètement tandis que le noiraud sortait de sa chambre. 

Elle rejoignit rapidement le pilier de l'eau, habillée de son uniforme de l'armée des pourfendeurs, de son haori noir et son katana dans son fourreau noir à sa ceinture. Ils se mirent en marche, l'un à côté de l'autre. Au moment où ils sortirent enfin de la ville, Hayami se rappela qu'elle ne savait rien à propos de la mission qu'ils avaient à accomplir. 

- Alors, Tomioka-san ? Quelle est donc notre mission ? 

- Les pourfendeurs qui étaient sur place n'ont pas donné de nouvelles depuis un moment. On va faire le travail à leur place, et voir s'il y a des survivants. 

- C'est tout ? On en sait pas plus que ça ? 

Tomioka secoua la tête, et Hayami fit la moue, levant les yeux au ciel. 

- J'adore ce genre de surprise. 

- Je ne vois pas pourquoi, ce n'est pas joyeux. 

Hayami ne répondit pas pendant un moment. Avant de prendre conscience de ce qu'il avait compris. 

- Eh ?! Nan, mais c'est pas du tout ce que je voulais dire ! Je n'étais pas du tout sérieuse, c'était de l'ironie !

Il tourna son visage vers elle, alors qu'elle affichait ce visage toujours confus. 

- Je vois. 

Ces deux mots mirent tout d'abord fin au malentendu, mais ensuite à la discussion. Le trajet se continua dans le silence, seul le crissement de leurs bottes dans le gravier se fit entendre. Tomioka observait Hayami du coin de l'œil, en vérité, il s'inquiétait pour elle. Il savait exactement ce que cela faisait de perdre quelqu'un, mais il ne la connaissait que très peu. Et actuellement, il lui était impossible d'imaginer dans quel était d'esprit elle pouvait bien se trouver. Il n'était déjà pas très doué pour ça. 

En réalité, Hayami ressentait tout un mélange de sensations. Elle était excitée à l'idée d'à nouveau se battre aux côtés de Tomioka, mais sa haine contre les démons et en particulier Akaza revenait en force, et noircissait peu à peu son cœur. Sa tristesse quand à la perte de Kyojuro était toujours bien forte, il lui manquait énormément. Elle aurait aimé pouvoir lui parler une dernière fois. 

En y repensant, la tête d'Hayami se baissa et ses yeux fixèrent le sol. 


Ils eurent deux jours de marche. L'endroit où ils arrivèrent était un village normal, le seul bémol était qu'il était complètement vide. Il n'y avait pas âme qui vive. Pas la moindre personne. 

- Ne t'éloigne pas, Saori. Nous devons rester ensemble. 

"Je suis plus une gamine !" pensa-t-elle très fort. 

Si quelques années plus tôt, elle aurait été complètement flippée, elle avait désormais acquis de l'expérience et pouvait parfaitement gérer ce genre de situation. 

Elle avançait prudemment, juste à côté de Tomioka, qui avait dégainé sa lame. Hayami décida de l'imiter, et dans un long son de métal fit sortir sa lame de son fourreau noir. Son katana était du même rouge que celui de Kyojuro, mais la garde était différente. Comme pour rappeler son haori, c'était un simple disque peint en rouge et blanc. 

Un cri retentit soudainement. Les deux pourfendeurs se regardèrent, avant d'accourir en direction du bruit. Ne voyant personne, ils continuèrent à courir, traversant les rues et le pont de ce village qui semblait quand même étrangement grand, et vide. Un nouveau cri retentit, et cette fois Hayami tourna la tête. Sa provenance avait changé, elle s'arrêta dans un nuage de poussière. En plus de ça, ils remarquèrent que le ciel s'assombrissait petit à petit. 

- Je crois qu'on a fait une bêtise Tomioka-san. 

- Peut-être bien. Les cours d'eau sont des barrières naturelles, en traversant le pont, on a dû entrer dans le piège que le démon a tendu aux habitants du village. 

Hayami hocha de la tête, et d'un commun accord, ils se mirent à courir en direction du cri. Les deux pourfendeurs finirent par arriver sur une grande place où étaient réunis probablement tout le village. Ceux-ci semblaient faire.... la fête ? 

"Mais depuis combien de temps sont-ils pris au piège ?" se dit-elle. 

- La température a baissé d'un coup, fit remarquer la rouge. Il va se montrer. 

Tomioka hocha de la tête. Il n'avait pas cette capacité de remarquer les changements de température comme elle le faisait, mais il avait d'une part, totalement confiance en elle, d'autre part, le même pressentiment. 

- Saori. 

- Je sais, je vais faire attention. 

Tomioka marmonna, il n'aimait pas cette facette d'elle qui savait déjà tout ce qu'il allait dire. Un élément attira l'attention de la rouge en haut d'un toit. Les habitants faisant la fête, les lumières et la musique la déconcentraient, il se pourrait qu'elle confonde le démon avec un civil. Dans le doute, elle monta d'un bond en haut de cette maison, mais celui-ci avait déjà disparu. Hayami serra la poignée de son katana, qu'elle avait à nouveau rangé dans son fourreau. Son agacement se sentait dans sa poigne, et depuis le sol au milieu des villageois, Tomioka le voyait. 

Le chat et la souris n'était vraiment pas le jeu favori, mais elle y était très forte. 


Nounouch ....!

Toujours dans tes pas (Giyu Tomioka x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant