Je viens de relire nos mails de rupture. Tu sais, quand tu es allée chez ta sœur et que tu as fumé un paquet entier parce que pour toi, on n'était plus ensemble ? C'est mal que quatre ans après, j'ai toujours l'impression d'avoir raison ?
" Le sam. 4 mai 2019 à 12:43 :
Je ne sais pas où commencer car j'ai énormément de choses à te dire. Je crois que le plus important est de te rappeler que je n'ai jamais feint mes sentiments. Tout ce que j'ai dit sur ce que je ressentais pour toi était vrai.
Je suis désolée Benjamin était un connard, Marina une profiteuse et moi... Moi je suis une fille avec plein de démons et de rage en elle. D'où ça vient exactement, je n'en sais rien du tout. Je n'ai aucun souvenir de rien du tout. Avant c'était juste mon enfance, maintenant il y a même le collège et le lycée. C'est le vide total. Est-ce normal ou un mécanisme de protection ? Aucune idée, en attendant c'est un fait. Tout s'efface de ma tête, sauf la douleur et la tristesse. Elles restent en moi, accompagnant ce sentiment de solitude qui m'envahie depuis toujours, comme si je n'étais à ma place nulle part. les seules choses dont je me rappelle ce sont tous ces midis ou je cherchais désespérément avec qui manger pour éviter d'être seul au réfectoire. Je priais tellement pour que ma mère me laisse rentrer manger à la maison. Mon souhait a été exaucé durant deux ans. Je devais manger en dix minutes mais je m'en fichais. Au moins je n'étais pas cette pauvre gamine seule à une table parce qu'elle n'a pas d'amis. En l'écrivant j'en rigole, puisque c'est encore ce qui est arrivé il y a quelques mois à peine. J'ai grandi mais rien n'a changé, à l'exception des critiques en moins comme les gens ont légèrement mûri.
Ce qui m'a marquée aussi, ce sont ces abandons à répétitions. Je suis sûre que personne n'a expérimenté autant d'amitiés aussi fusionnelles mais tellement courtes, à croire que je ne vaux pas que l'on s'intéresse longtemps à moi. Ce qui va suivre ne va pas te plaire mais doit être dit. C'est dans ce contexte que j'ai connu Mag. Elle a tout de suite été mon pilier et cela durant cinq ans. C'est pour cela que j'ai fait la connerie de te demander ce que je t'avais demandé pour notre mariage, si irréelle maintenant... J'ai mis de longues années à me remettre de son départ, alors je ne voulais en aucun revivre ça, c'était trop dur. Ces sentiments de douleur sont trop durs à supporter pour moi et me mettent dans un état pas possible.
Puis tu es arrivée, et à l'heure actuelle, pendant que je fais semblant d'aller bien devant tout le monde alors que j'ai le cœur en miette, je ne sais pas si tu as été la meilleure chose qui me soit arrivée ou la pire. Ma tête dirait la première option mais mon cœur la seconde. Tu as l'impression que je t'ai menti sur qui j'étais mais ce n'est pas le cas. Moi-même j'y croyais. Je pensais vraiment que je pourrais accepter cette partie de toi. Cependant, cela m'est impossible. Chaque fois que je te vois avec un verre à la main, mon cœur est piétiné. J'ai l'impression d'être trahie par la personne que j'aime le plus au monde. A côté la clope, c'est juste que ça m'énerve parce que c'est mauvais et que ça enlève à ton charme. L'alcool, je n'ai pas les mots pour t'expliquer ce que je ressens. C'est trop complexe, même pour moi.
C'est bien ça le problème, je ne sais pas te parler. Je ne sais pas te dire explicitement et simplement ce qu'il se passe en moi quand je suis triste ou énervée contre toi. C'est plus facile de faire la gueule et de bloquer les émotions qui me rongent, tu as raison. De toute façon, même quand j'essaie, je perds tous mes moyens et je reste muette devant toi. Cela ne m'empêche pas de t'aimer éperdument. Même si pour toi c'est impossible à concevoir, je te le répète je t'aime à en crever et mes réactions excessives sont dues à toutes ces émotions et ces mots qui se bloquent en moi. J'ai toujours été sincère quand je parlais de faire ma vie avec toi : se marier et avoir des enfants. Je croyais en nous ! Jusqu'à un mois avant le déménagement... Je voyais que ce n'était plus ce que tu voulais. Tu étais distante depuis des mois, tu n'avais aucun enthousiasme quand j'évoquais notre vie sous le même toit, tu refusais même de ramener mes affaires. C'est vraiment là que je me suis demandé ou on aller mais quand je t'en ai parlé tu disais que c'était juste que tu m'en voulais encore. Au fond, je pense que tu ne m'aimes plus tant que ça et que tu refuses de le voir. Ne t'excite pas en disant que je ne suis pas dans ta tête, c'est juste ce que je pense vis-à-vis de la situation et que moi, on n'est pas si différentes des autres couples. On a perdu notre magie, notre complicité d'avant. Même ce qui devait nous rapprocher, nous éloigne.
VOUS LISEZ
Journal d'un amour perdu
Não FicçãoJ'ai tellement de choses à te dire mais je ne peux pas, alors j'ai décidé de tout mettre par écrit ici.