Chapitre 5 : Ayden

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Lundi 15 octobre

La culpabilité m'envahit et je sens les larmes qui commencent à couler sur mes joues. C'est de ma faute si Nélio s'est retrouvé dans cet enfer...

J'essaie de retenir ce liquide qui coule à flots de mes yeux mais ça me fait trembler.

Mes tremblements semblent fusionner avec ceux de Nélio.

Soudain, il se retourne vers moi et plonge dans le mien son regard embrasé de flammes dorées. Je sursaute.

C'est la première fois qu'il me regarde de cette façon. Une lueur qui m'est inconnue vient de s'installer dans ses yeux.

Mes larmes cessent immédiatement de couler.

J'ai l'impression que le temps vient de s'arrêter. Qu'il n'y a plus rien autour de nous. Plus aucun bruit. Seulement sa respiration et la mienne.

C'est comme si les flammes de ses yeux m'embrasaient tout entier.

Il lève la main vers mon visage avec un calme infini que je ne lui connais pas. Il essuie mes larmes et me sourit à sa manière.

La plupart des gens ne verraient peut-être même pas son sourire mais pour moi il rayonne devant mes yeux.

-Nélio !

L'appel de sa mère me ramène brusquement à la réalité.

Son sourire s'efface d'un coup. J'aurais tout donné pour le voir encore et encore sur son visage. Il se retourne.

Je regarde par la fenêtre. Je vois la mère de Nélio arriver droit vers nous.

-Ouvrez-moi la fenêtre, dit-elle en frappant au carreau.

Romy lui ouvre.

La femme monte sur le rebord de fenêtre puis saute à l'intérieur.

Le fermier referme derrière elle.

Elle prend immédiatement Nélio dans ses bras. Après de longs instants à l'enlacer et lui ébouriffer les cheveux, elle le lâche enfin et se tourne vers nous.

-Alors vous êtes dans la classe de mon fils ? demande-t-elle, alternant son regard entre Romy et moi.

-Oui madame, répond Romy.

-Comment vous vous appelez ? enchaîne-t-elle, le sourire aux lèvres.

-Moi c'est Ayden, dis-je. Et elle, c'est ma soeur Romy.

-Eh ! T'es pas obligé de le dire à ma place ! lance Romy en me foudroyant du regard.

-Oh vous êtes jumeaux alors ! s'enthousiasme la mère de Nélio. Moi je m'appelle Nora. Je pense que vous l'avez tous compris mais je suis la mère de Nélio.

C'est fou, la mère est le total opposé du fils. Nélio n'a pas bougé ni même réagit depuis tout à l'heure.

-Donc vous êtes amis avec mon fils ? continue Nora, surexcitée.

-Oui madame ! dis-je.

Nélio sursaute et me regarde, étonné. Il détourne le regard dès qu'il croise le mien.

-Oh merci beaucoup ! dit la femme en se précipitant sur nous.

Elle nous prend Romy et moi dans ses bras. Je sursaute.

-Vous savez, ça fait tant d'années que Nélio n'arrive pas à se faire un seul ami ! Je suis très émue ! s'exclame-t-elle, la larme à l'oeil.

-Maman ! panique Nélio.

-J'ai le droit de verser quelques larmes pour toi quand même !

-C'est pas ça le problème...

-Roh c'est bon, ce sont tes amis maintenant ! rigole-t-elle.

Elle nous lâche.

-Bon, on rentre nous. Vous voulez que je vous dépose chez vous ? demande-t-elle, un énorme sourire de dessinant sur son visage.

-Ne vous inquiétez pas, il y a beaucoup de paparazzis, je ne veux pas qu'ils vous harcèlent plus qu'ils ne le font déjà, dis-je.

-T'es bien gentil toi dis donc ! Mais du moment que je rentre chez moi, c'est pas grave s'ils se les pèlent dehors ces tarés ! rigole-t-elle. Par contre vous allez galérer rien que pour rentrer chez vous alors ce serait peut-être mieux que je vous ramène.

Elle nous fait un clin d'œil.

-Bon d'accord, annonce Romy. Merci beaucoup.

-Bah voilà ! Vous voyez quand vous voulez !

Elle se tourne vers le fermier.

-Au fait, merci beaucoup pour ce que vous avez fait monsieur !

-Ne vous inquiétez pas, c'est bien normal, répond-il en souriant.

Elle ouvre la porte de la chambre en nous faisant signe de la suivre. On sort dans la rue. Immédiatement, les paparazzis se précipitent vers nous.

-Oh c'est bon, vous avez pas bientôt fini ! Qu'est-ce que vous trouver intéressant dans le fait de nous voir marcher ! s'exclame Nora.

Elle lève les yeux au ciel et écarte la foule pour se frayer un passage jusqu'à la voiture.

Nélio est caché derrière moi. Je souris.

On arrive enfin à la voiture. Nélio monte à côté de sa mère et Romy et moi nous installons sur la banquette arrière.

Elle démarre, manquant d'écraser quelques paparazzis.

-Merde, je les ai loupés ! soupire-t-elle en rigolant.

Romy et moi rigolons à notre tour.

-Je vais les faire tourner dans le village jusqu'à ce qu'ils puissent plus nous suivre.

Au bout de dix minutes à tourner, elle nous demande enfin où on habite. Quelques instants plus tard, elle s'arrête devant notre immense maison.

Nous descendons.

Je remercie Nora et fais un signe de la main à Nélio. Il me répond par un hochement de tête. Je souris.

J'ai hâte de découvrir chaque partie de sa personnalité.

La voiture démarre. Nous entrons chez nous.

Nélio ou Linéo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant