Chapitre 7 : Ayden

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Lundi 15 octobre

Je referme la porte derrière nous tandis que Romy annonce que l'on est rentrés.

Ma mère arrive de l'étage.

-Vous en avez mis du temps à rentrer ! s'exclame-t-elle.

Je serre les dents.

-Les paparazzis nous ont poursuivis, répond Romy, impassible.

-Et vous les avez encore fuis !

Elle nous regarde avec un regard accusateur.

-Il va falloir que vous arrêtiez d'agir comme des moins que rien ! Vous comprenez à quel point vous salissez ma réputation ? Je ne vous ai pas élevés comme ça, bande d'ingrats ! s'écrie-t-elle.

-Mais maman, il y- commence Romy.

Ma mère la gifle, ce qui stoppe sa phrase.

Sa respiration a du mal à reprendre mais elle continue de regarder notre mère droit dans les yeux.

Je l'ai toujours admirée pour cette force qu'elle a de ne jamais baisser les yeux devant quelqu'un.

-Ayden, tu as aussi quelque chose à ajouter ? dit-elle, menaçante.

Je regarde ma soeur et décide de prendre mon courage à deux mains pour qu'elle ait mon soutien.

-Nous ne sommes pas comme toi ! Nous avons besoin d'une vie priv-

Sa gifle dans ma mâchoire ne me manque pas d'un poil. Je chancelle, la main sur la joue.

Romy ne bronche pas.

-Stop, s'il te plaît, chérie ! intervient mon père qui vient d'arriver de l'étage.

Il enlace ma mère par derrière et attrape ses mains dans les siennes.

-Laisse-moi leur faire comprendre la vie qu'ils doivent avoir, chéri. Ils n'ont pas l'air de saisir ce qui est en jeu ! dit-elle, hors d'elle.

-Ella, ce sont des adolescents, ils ont besoin de plus d'intimité et de libertés pour grandir et trouver leur place dans ce monde, riposte-t-il, d'une voix douce.

-Ils ont déjà leur place ici et il est temps qu'ils l'acceptent ! lance ma mère en se libérant de l'emprise de mon père.

-Tu sais très bien qu'ils prendront chacun une voie différente de la nôtre. Nous ne pouvons en aucun cas la choisir à leur place.

-Tu ne vas pas te ranger de leur côté toi aussi ! Tu t'en fous de notre réputation ? s'exclame-t-elle.

La claque est si violente que j'en sursaute. Le claquement de la main de ma mère sur la joue de mon père résonne dans ma tête.

Romy met sa main sur mon épaule sans quitter ma mère des yeux.

Mon père est bouleversé. Il tient sa joue avec le même regard vide que si on venait de lui annoncer qu'il allait bientôt mourir.

-Vous deux, montez dans votre chambre ! Vous serez punis de repas ! continue-t-elle, à bout.

Nous obéissons en silence.

Je lance un dernier regard derrière moi. Mon père tient toujours sa joue mais il regarde ma mère dans les yeux et son regard vide est parti.

Je vais dans la salle de bain et prends de la pommade puis je rejoins ma soeur dans notre chambre.

Je lui en mets sur la joue pendant qu'elle me l'étale aussi.

-Ça va ? demandé-je.

-Oui et toi ? T'as pas trop mal ? En tout cas c'est génial ce que t'as dit.

-Ça va mieux. Merci j'ai fait comme j'ai pu.

-T'es content pour Nélio ? demande-t-elle en souriant.

-Trop, il est incroyable. Je t'avoue que j'ai eu méga peur qu'il me rejette, dis-je, soulagé.

-Je comprends mais tu vois, ça s'est bien passé.

-T'avais raison, avoué-je.

Je m'allonge sur mon lit et ferme les yeux.

Soudain, on frappe à la porte.

-Les enfants ?

C'est mon père.

Nélio ou Linéo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant