Soeur de sang : Santana

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ANGELA. Angela me manque. Ici je n'ai plus personne à haïr. Plus personne avec qui me disputer.

La maison me manque. Je n'aurais jamais dû partir. Mais maintenant, je ne peux plus revenir. Je n'ai plus le droit de revenir. Je ne sais même pas si maman acceptera que je revienne après la façons dont je lui ai parlé. Je ne sais pas ce qui m'a prit de partir comme ça. Je suis sûre qu'il ne me cherchent pas là bas. J'ai dû trop les décevoir. Après coup j'aurais du m'enfermer dans ma chambre le temps de décolérer plutôt que de suivre un garçon que je ne connais même pas dans un endroit que je ne connais même pas. Papa n'aurait pas été fière de moi. Je suis sûre que de là haut il me regarde, il me regarde et il se dit "je ne te reconnais pas ma fille".

Me voici toute seule. Toute seule errant dans les rues sombres de la ville voisine. Je n'ai nul part où aller. Je n'ai personne avec qui partager mes peines.

J'ai quitté Nathan. On s'est embrassé pour la première fois il y a quelques jours. C'est vrai que c'est ce que je voulais au début, mais je n'avais pas espéré un tel contexte. Maintenant, il me dégoûte. Il m'a charmé, il m'a dit des mots doux, il m'a dit que j'étais la seule avec qui il voulait être, que j'étais spéciale puis il m'a embrassé, lors d'une ballade sur la plage. (Très kitch je l'admets)
Mais il est très vite devenu trop exigeant. Trop collant. Trop envahissant.

Quand j'ai évoqué le fait que je voulais retourner à la maison, il m'a répondu que tous les deux n'avions besoins de personne d'autre, que l'on "se suffisait à nous même", il m'a supplié de rester avec lui, pour toujours. Alors je lui ai dit que cela n'allait pas être possible. Que j'avais un avenir à bâtir et puis que tôt ou tard notre petite idylle allait s'arrêter, on allait bientôt être à court d'argent et d'amis chez qui nous pourrions dormir (sans que nos parents en soient informés).
Il n'avait pas l'air de bien comprendre ce que je lui disais, il n'avais pas l'air de vouloir comprendre. Alors j'ai été aussi franche que possible : "Nathan, je ne crois pas être amoureuse de toi ".
Je lui ai dit ça d'une traite. Mais après je me suis rendue compte que c'était mal dit. Très mal. Je n'avais pas envie de lui briser le cœur mais papa m'a toujours dit " la famille, les études et bien après les garçons".

Nathan n'était pas le garçon qui me convenait, il était beau, intelligent, drôle, mais pas le garçon qu'il me fallait. Cela ne faisait même pas 5 semaines que l'on était ensemble et il me parlait déjà de mariage. M'empêchait de vivre, je n'avais ni le droit de boire : la dernière fois il a jeté mon verre contre le mur "je ne veux pas que tu sois saoul quand je t'embrasse" m'a t'il dit avec une telle agressivité dans la voix que j'ai pris peur (ce n'était rien d'autre qu'un verre de panaché ) ; ni même de parler à d'autres personnes sans le consulter d'abord, la dernière fois qu'un jeune garçon (très mignon) m'a demandé sa route, Nathan lui a lancé un regard noir. Il me traitait comme si j'étais un objet, son jouet personnel. Je ne pouvais pas accepter cela.

Je ne sais pas ce que j'ai vu en lui. Qu'est ce que j'ai bien pu lui trouver de si attrayant. En tout cas cette chose n'est plus là, en un battement de cils c'est parti, quand je le regarde maintenant, je ne vois qu'en négatif. Mais je ne peux pas lui en vouloir, on naît ce qu'on est. Peut être qu'il est né comme ça: avec cette rage en lui, l'envie de dominer. J'aurai dû m'en rendre compte.

Maintenant, je suis loin de lui, je suis en sécurité ou presque. Avant que je parte il m'a dit " je te retrouverais". C'était hier ou peut être avant hier. J'ai profité de son sommeil pour partir, sans qu'il essaie de me retenir ( bon j'ai aussi pris 10 € dans la poche de son manteau, au cas où ), je lui ai laissé un mot avec écrit "je m'en vais, c'est terminé j'en ai marre " . J'ai malencontreusement claqué la porte en sortant, c'est alors qu'il s'est réveillé et m'a poursuivit en me traitant de tous les noms d'abord, puis en s'excusant. Quand il m'a rattrapé, je lui ai dit que s'il ne me laissait pas tranquille j'allais crier au viol.

Voila où j'en suis : seule.

Je marchais sans trop savoir où aller quand je vis quelqu'un au loin. Cette personne me semblait très familière.

Angela.

C'était elle, il n'y avait pas de doute. J'aurais reconnu sa longue chevelure brune entre toutes. Son air hautain naturel contrastant avec sa démarche non assurée. Elle avait l'air de chercher quelque chose ou quelqu'un. Elle me cherchait moi, sinon qui d'autre ?!

Quelqu'un me cherchait enfin. Mais, il ne fallait pas qu'elle me trouve. Je ne voulais pas qu'elle me voit dans cet état de défaite.

Elle aurait gagné.

Soeur de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant