Soeur de sang : Santana

309 21 4
                                    

Angela! Voilà le prénom de tous mes maux, ce prénom de malheur, derrière lequel se cache le plus horrible de tous les démons. Maman vient de me priver de sortie pendant deux semaines, je ne sais pas si elle se rend compte mais deux semaines c'est comme deux ans, deux ans à vivre un enfer dans la même maison que ce monstre d'Angela, deux ans sans vie sociale, en plus de ça pour un crime que je n'ai pas commis.

" ANGELA!" Je m'écrie.
" ANGELA !! " Je crie encore plus fort que la première fois.
"Sale petite verrue! Je vais te faire ta fête" Dis- je en montant les escaliers à toutes vitesse.
" Trois semaines! "  me dit alors maman.
Là c'est la meilleure! Elle est aveugle ou elle fait exprès.
" Je te déteste " lui dis-je avant de fermer la porte de ma chambre avec toute la violence du monde.

Je me couche dans mon lit, mais il sent la fumée, je manque de m'étouffer. Je me lance aussitôt à la recherche d'un désodorisant, j'en trouve un dans le tiroir de mon bureau, j'ouvre la fenêtre et me met à pulvériser ma chambre d'un parfum de menthe. Soudain j'ai envie de pleurer. Je ne suis pas triste, je suis juste enragée. Angela! J'ai envie de lui cracher à la gueule de lui dire à quel point elle est exécrable. Je veux m'enfuir, partir quelque part ou il n'y a pas d'Angela. Je vais m'enfuir.

Il me faut d'abord mon carnet aussi appelé journal intime. Je ne le laisserai pas entre les mains de ces sorcières. Le problème est que je ne me souviens pas où je l'ai laissé pour la dernière fois. Je me met alors à sa quête, je regarde sous mon coussin, rien. Je regarde sous le lit, rien. Je met le bureau sans dessus dessous, toujours rien. Et là tout s'éclaire, c'est cette peste d'Angela qui l'a. Je sors de ma chambre et vais toquer à sa porte. << Quoooi >> je l'entends crier à moitié endormie. Je frappe de plus belle << ouvre cette porte, tout de suite !>>. Elle allume la lumière et vient ouvrir la porte. << c'est bon il n'y a pas le feu, qu'est ce que tu veux pimbêche ? >> je rassemble toutes mes forces pour lui foutre une énorme claque. Je m'apprête à la lui donner quand quelqu'un bloque ma main.

<< Doucement papillon >> Dit la personne. Je connais cette voix. Je me retourne, voilà Nathan.
<< Qu'est ce que tu fais ici >> disons nous toutes les deux en même temps, je la fusille du regard.
<<J'ai croisé votre Mme Phares dans les couloirs, elle m'a demandé si je vous connaissais, j'ai dit oui et en un espace de deux seconde je me suis retrouvé avec une pile de polycopié à vous remettre.>> dit- il
Je suis toujours sceptique, il doit le remarquer car il reprend : << j'ai demandé votre adresse à une de tes amies Santana... Il réfléchit un instant; Hmm Jessica je crois, celle qui à l'air bête >>
Angela se permet de rire, je me retourne vers elle pour lui rappeler que je suis à deux doigts de la frapper. Ce qui a pour effet de la calmer. Puis je dis à Nathan << Les feuilles ? >>. Je tends les mains, il me les donnes. << Merci, au revoir. >> il me regarde d'un air abasourdi, ne sachant que faire. Je lui dis avec un sourire faussement amical << la sortie, c'est le même chemin de l'entrée. >>, il lève les yeux au ciel.
Je ne sais même pas pourquoi il s'est donné la peine de venir, il aurait très bien pu, je ne sais pas, donner les poly à Jessy ( quoi qu'elle les aurait certainement perdus ). En parlant de feuilles, il ne faut pas que j'oublies pourquoi je suis là! << ANGELA !>>
<< Oui papillon ?>> me répond t-elle en battant des cils ironiquement.
<< C'est toi qui as pris mon journal intime n'est ce pas ! >> ça sonne comme une interrogation mais c'est une affirmation! Comme elle ne répond rien j'ajoute : << rend moi mon journal sale... >>
<< ooooh pauvre petite chose qui a perdu son journal! Va voir ailleurs si j'y suis >> dit - elle.

Cette fois s'en est trop. Je la pousse sur le côté en espérant lui avoir fait mal, et je rentre dans sa chambre. Je jette tout ce que je trouve par terre. Je cherche mon journal dans les moindres recoins sous le regard de Nathan qui malgré ce que je lui ai dit n'a pas bougé. Il doit me prendre pour une folle, d'abord il me voit pleurer et ensuite enragée , ça fait beaucoup pour une journée. Je m'attaque maintenant au lit d'Angela, elle s'avance pour essayer de m'en empêcher mais je l'envoie valser contre le mur. << mais ça va pas >> crie t-elle. Je vois mon journal dépasser de sous l'oreiller, << non ça ne va pas espèce de voleuse, c'est mon journal! >>. Je soulève l'oreiller, prends mon journal, à côté de celui- ci se trouve 2 paquets de clopes, un déjà,ouvert, elle me dégoûte. Je la regarde avec mépris et m'avance pour la frapper. Encore une fois Nathan stop ma tentative, je me débat en lui disant de me lâcher : << qu'est ce que tu fais toujours là d'abord! >>. << je ne voulais surtout pas rater le spectacle papillon, allez, arrête ça tu vas te casser un ongle! >> réplique t-il. C'est avec lui que je me bat maintenant, pour qui il me prend lui aussi, je ne suis pas une... Enfin bref. Maman rentre dans la chambre en criant << qu'est ce qui se passe ici ?>> ça suffit à tous nous stopper.
<< Angela ? Tu pleures ? Ça va ma puc..>> Dit -elle avant que ses yeux ne se posent sur les paquets oranges avec l'inscription "fumer tue". Je jubile intérieurement, maman va enfin comprendre.
Elle me regarde et s'exclame << Santana! C'est toi qui a ramené ces saletés ici?! Laisse ta sœur tranquille, ne l'incite pas à faire de mauvaises choses comme toi! Depuis la mort de ton père tu n'es plus la même, je ne te reconnais plus. >> dit -elle

Elle ose. Je n'y crois pas. Elle ose, rejeter la faute sur moi. Elle ose prendre la défense de ce petit diable d'Angela. C'en est trop. Je sors, je vais dans ma chambre, prendre mon sac et je m'en vais, pour de bon, puisque apparemment ici, le mal triomphe. J'entends Nathan dire << Vous devriez, toutes les deux, vous remettre sérieusement en question >> avant de courir derrière moi. J'ai de la chance, un bus arrive, Nathan est toujours avec moi, je ne lui parle pas, je ne lui demande pas pourquoi il me suit, je n'ai tout de même pas envie qu'il me laisse. Nous montons dans le bus et il me dit : << Et maintenant ? On va où ?>>, << Là où je n'entendrai plus jamais parler d'Angela >>.

22h. Le bus démarre.

Soeur de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant