LA DANSEUSE AUX GLYCINES- Izana K

Chapitre 11

Je conseille à tous ceux qui aiment écouter de la musique en lisant d'écouter une musique calme, j'ai pas de recommandation particulière mais je sais que vous trouverez bien la musique qu'il faut, sur ce, bonne lecture :)

(j'ai écouté rises the moon et can't remember to forget you pendant ma relecture si vous avez pas d'idée)

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PDV SASHA :

Tout est noir, je ne vois rien, je n'entends rien.

C'est paisible.

Je sais que je suis morte, impossible que j'ai survécu à une chute pareille, alors pourquoi je peux encore penser ? Pourquoi je sens encore mon corps ? Pourquoi j'ai l'impression que je peux tout faire, comme si j'étais vivante ?

J'ouvre mes yeux.

Je ne sais pas où je suis.

Je sais simplement que c'est magnifique, je suppose que la mort nous permet d'accéder à des choses impossible durant notre vie...

Je me lève, je m'étire, comme je le ferais un matin normal.

Sauf que plus rien n'est normal.

Je regarde mes mains, je m'étonne à trouver incroyable le fait de pouvoir les bouger, les plier.

Mes sens me reviennent.

Devant moi, des marches faites en eau.

Comme des flaques volantes, l'eau reste sous forme de pavé, elle ne déborde pas. Elle est transparente, calme, il n'y a aucune imperfection. 

Je suppose qu'il faut que je monte dessus ?

J'approche mon pied de la première marche étrange et contrairement à ce que l'on pourrait penser, mon pied ne passe pas à travers. Je suis sur la marche, des vaguelettes d'eau qui contournent mon pied, avec une sensation de chaud au toucher du liquide transparent.

Lorsque mon deuxième pied atteint la marche, l'espace qui m'entoure se transforme.

Jusqu'à présent, j'étais entourée d'un blanc infini, pas un blanc agressif, un blanc chaud, qui nous donne la sensation d'être entre de bonnes mains, protégé. Protégé par qui ou quoi, je ne sais pas.

Maintenant, une forêt m'entoure, mais pas n'importe quelle forêt, une forêt faite entièrement en arbres de glycines. Aucun pétale vient se loger sur les marches d'eau. Pourtant, les pétales se décrochent des minces mais robustes branches, ils viennent caresser ma peau, se mélanger à mes cheveux.

Le sol est recouvert des pétales violets, le ciel est occupé par des milliers de nuages qui se tournent autour, qui se poursuivent. Les arbres m'entourent, j'apprécie le paysage, je touche le tronc d'un plant, je trace avec mon doigt les détails présents sur le tronc. Il y a de multiples imperfections, ce qui le rend plus naturel, plus beau.

Les marches forment un long chemin qui monte un peu au fur et à mesure qu'il s'éloigne de moi.

Une musique résonne dans ma tête. Un air de guitare, magnifique, qui remplit le silence de la nature. La musique est belle, douce, on y sent un air d'affection et de nostalgie, sans pour autant en devenir triste. C'est une belle nostalgie qui est jouée. J'accompagne la mélodie par des paroles qui me viennent en tête. Je chante doucement, pas pour me faire entendre, juste pour que moi je m'entende, et que j'apprécies mon propre chant, ma propre compagnie. 

J'avance, je marche sur les flaques flottantes, qui me donne une chaleur à laquelle m'accrocher, comme si grâce à cette sensation je me sentais vivante, ce qui n'est plus le cas.