Chapitre 12

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PDV KAKUCHO :

Timeline : 27 février 2006

Cette journée fut au contraire de leurs images. 

Une journée où seul la pluie régnait en maître.

Les plic ploc ne finissant jamais, le ciel recouvert d'une couche grise de nuages, l'odeur de l'humidité qui rentrait dans nos narines et en sortait. 

La pluie faisant la même trajectoire que nos larmes.

Nos larmes, salées, coulaient du coin de nos yeux pour rejoindre le sol ou nos manches pour ceux qui avaient encore assez d'énergie pour réaliser des mouvements quelconques. 

Savez vous pourquoi dès qu'on est triste, on pleure ? Pourquoi la tristesse ne peut se montrer que par des larmes ?

Et bien, on m'a toujours dit que c'est parce que les yeux sont les seuls organes pouvant montrer entièrement nos émotions. La peur a beau parcourir notre peau, la douleur peu toujours tirailler notre chair, la haine peut toujours ruminer dans notre cerveau ou entre nos dents. 

Mais, seul un organe si unique que l'œil peut faire couler un océan.

Chacun à ses yeux, chacun pleure différemment, pour des raisons différentes.

Seulement, seul la tristesse peut faire résonner des frissons sur notre peau, faire lâcher nos muscles ou envahir notre cerveau.

Car le mauvais l'emporte sur le bon, la tristesse ravage malheureusement plus que la joie est présente sur Terre.

Et aujourd'hui n'est qu'une cérémonie d'au revoir, peu importe combien de temps passera avant notre prochaine rencontre, comme le dise les poètes : "attendons la prochaine éclipse pour faire recroiser nos chemins".

Alors, je dis à Sasha et à Izana au revoir.

Pour nous recroiser plus tard.

Car personne ne se revoit jamais.

En cette journée du 27 février, en sa journée, son anniversaire, je dois lui dire au revoir.

Le destin est cruel n'est-ce pas ?

Sasha, la Reine, ma "grande sœur" ainsi que ma meilleure amie.

Izana, le Roi, mon "grand frère" ainsi que mon meilleur ami.

Prêtre : Que les proches des défunts se rapprochent afin de prononcer leurs dernières paroles adresser à nos personnes chères. Les dernières paroles qui leurs seront adressées en leurs présence avant d'être séparé jusqu'à ce que la mort nous rassemble.

Nos pas résonnent dans la salle.

On s'avance, les yeux rouges rivés vers le sol, les poings serrés. 

Les regards des autres personnes présentes, la plupart des camarades de classe ou des connaissances extérieurs, nous transperce le dos, comme si une cible y était collé. 

Pas besoin de tourner la tête pour savoir qu'ils sont mélangés de tristesse et de pitié pour nous, les cinq êtres les plus proches d'eux. 

Ou ceux qui étaient les plus proches. Maintenant, ils n'ont plus que l'un pour accompagner l'autre et l'inverse.

Un jeu de regards se lancent pour savoir lequel d'entre nous va parler. 

Après un cour moment, un encouragement du prêtre et quelques reniflements bruyants, Sanzu s'avance d'un pas et sort une fiche plissée de sa poche - qui dans ce même mouvement fait tomber deux pilules -.

La voix cassée, les sourcils froncés - je suis sûr qu'il a lui même du mal à se relire, personne dans la bande n'a jamais eu une belle écriture et vu les circonstances, il n'a du faire aucun effort sur la forme -.

LA DANSEUSE AUX GLYCINES- Izana KOù les histoires vivent. Découvrez maintenant