8. Celui qui a créé tout ça ︎⚠︎︎

149 11 14
                                    

Yara

Nous entrons dans l'usine par la double porte de tout à l'heure, seuls Paula et Atlas sont présents dans la salle commune.

— Ehhhh ! s'égaye Atlas. Alors ?

Paula m'offre un immense sourire que je lui rends instinctivement. Je m'apprête à répondre quand Daz m'interrompt en se dirigeant vers le bar.

— Elle a sauté mais inutile de s'emballer, ce n'est que le début.

Il ponctue sa menace déguisée en inhalant la fumé de la cigarette qu'il vient de s'allumer, tout en me fixant droit dans les yeux. Je décide de l'ignorer et m'installe à côté d'Atlas qui saisit délicatement ma main toujours endolorie et l'examine.

— Ça a l'air d'aller.

Je hoche la tête au moment où Daz s'affale dans le fauteuil situé en face de nous, les yeux rivés sur le plafond, il tire deux-trois lattes distraitement avant de me demander :

— J'ai besoin que tu me dises toutes tes peurs.

Je l'observe un instant sans trop comprendre et me tourne vers Atlas et Paula afin qu'ils m'expliquent. Atlas se contente de soupirer tandis que Paula n'hésite pas à montrer son agacement.

— Est-ce que c'est vraiment le moment Daz ?

— Il n'y a pas de moment propice pour ce genre de question Paulina...

Paulina ?

— ...de toute façon, poursuit-il en soufflant sa fumé, je finirais par les connaître, autant nous faire gagner du temps. Et puis, Atlas doit mettre à jour ton dossier alors crache le morceau qu'on en finisse.

Mon dossier ? Qu'est-ce que...

Je comprends peu à peu que toute cette... organisation est à prendre très au sérieux, ce ne sont ni des débutants, ni des amateurs. Ça fait à peine deux jours que je connais officiellement leur existence mais ces deux jours m'ont permis de savoir une chose essentielle : ils ne plaisantent pas.

— Je...

— Tu... ? Insiste-t-il sans quitter le plafond des yeux.

— J'ai peur des profondeurs, je n'aime pas prendre le bateau, ni même me baigner au milieu de l'océan.

— Tu es thalassophobe donc.

J'acquiesce timidement, je déteste me sentir aussi vulnérable.

— Bien, et quoi d'autre ?

— J'ai horreur des insectes.

Il termine sa cigarette, l'écrase dans le cendrier qui se trouve sur la table basse et finit par se lever.

— Atlas, j'espère que tu as pris des notes, parce que moi je n'en ai pas loupé une miette.

Sur ces mots, il s'éclipse et grimpe les escaliers quatre à quatre. Je sens que je vais rapidement regretter de m'être confiée ainsi, j'ai l'intime conviction qu'il va se servir de ça contre moi... et que je vais m'en mordre les doigts.

Le reste de la journée se fait plus tranquille, Paula a la gentillesse de me faire visiter les lieux et de m'expliquer comment se déroule le fonctionnement de l'Elite. L'usine est en réalité leur QG ; c'est là que tout le monde se réunit avant ou après une mission, ou simplement pour s'entraîner. En plus de l'usine, Daz possède plusieurs autres lieux abandonnés qu'il utilise pour les entraînements, parce que oui, Daz est blindé de tune et ses investissements lui ont permis d'acheter le silence du Maire de New York.

Rien que ça !

Si j'ai bien compris, tout cet argent provient des missions qui lui sont confiées ; apparemment, les gens sont prêts à payer très cher pour voir leurs pires cauchemars disparaître. L'Elite comporte en tout une trentaine de personnes : à la paperasse il y a les comptables et parfois Atlas, au vu de son statut de médecin, il a le devoir de s'occuper de nos dossiers et d'archiver ceux des morts. Sur le terrain il y a une quinzaine d'agents. Et une fois les missions achevées, il y a les nettoyeurs, et en toute honnêteté je n'ai pas souhaité en savoir plus...
Le nom de leur statut parle de lui-même.

ELITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant