10. Au bord de l'implosion ⚠︎︎

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Yara

Je sors des toilettes vêtue du short et du t-shirt que m'a donné Daz. Ce dernier me tourne le dos et ne m'adresse pas un seul regard, il se contente de pianoter sur son téléphone. Sa colère n'a pas l'air d'être redescendue, ce qui m'inquiète fortement car je sais que si je ne tiens pas ma langue, il la dirigera contre moi c'est certain.

— Rentre dans la cabine, m'ordonne-t-il toujours sans un regard.

Je m'exécute silencieusement tandis qu'il termine d'écrire ses messages. Il finit par me prêter un minimum d'attention :

— Tu devrais attacher tes cheveux.

Pendant que je m'affaire à la tâche, il se dirige vers la porte de la cage et la verrouille de l'extérieur.

— Qu'est-ce que tu fous ?

— Leçon du jour : dépasser ses peurs-

— Quoi ? Mais-

— Auras-tu le courage et la force de les surmonter ?

Un mélange de panique et de colère me submergent instantanément, au point que je m'acharne à essayer d'ouvrir cette foutue porte. Comprenant que ça ne sert à rien, je finis par frapper, de ma main valide, sur les parois.

— C'est du verre blindé Yara, ça ne sert strictement à rien.

— CONNARD ! OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE !

Son air suffisant et sa décontraction alimente de plus en plus ma colère, à cet instant, des pensées violentes me traversent l'esprit, des pensées dans lesquelles il est tout aussi vulnérable que moi... si ce n'est plus.

— Tu devras rester enfermée ici pendant cinq heures, m'annonce-t-il en regardant sa montre. Début de l'entraînement dix-neuf heure trente, fin prévue à minuit trente.

Il appuie une dernière fois sur la tablette ce qui plonge la salle dans l'obscurité totale, seule la cage dans laquelle je me trouve demeure éclairée.

— Un conseil : ne t'endors pas.

Et c'est sur ces dernières paroles qu'il disparaît. J'essaye tant bien que mal de gérer mes émotions, ne pas savoir ce qui m'attend ne facilite pas les choses, et j'ai un mal fou à réfléchir, aucune pensée n'est cohérente étant donné que mon esprit est en alerte maximale. Je décide de m'asseoir dans un coin de la cabine et de me recroqueviller sur moi-même, une position dans laquelle je me sens moins exposée. Je reste ainsi un bon bout de temps avant que mes paupières ne s'alourdissent, je résiste le plus possible à l'envie de dormir mais je suis exténuée, c'est comme si... plus je résiste et plus le sommeil me gagne.

Soudain, une alarme retentit, me tirant subitement de mon sommeil. Je ne sais pas depuis combien de temps je dors mais une chose est sûre, toute trace de sommeil a désormais disparu ; mon corps et mon esprit sont de nouveau en alerte. Je décide de me lever afin de mieux appréhender la situation, c'est alors que le plafond de la cabine s'ouvre, étant trop apeurée pour m'approcher, je préfère rester plaquée contre la parois de verre. Et en quelques secondes, le pire se produit : une orde de mille-pattes tombe soudainement de cette trappe. Par réflexe, je me précipite vers la porte et tente de l'ouvrir par la force, en vain. Je retourne rapidement dans mon coin et me mets sur la pointe des pieds afin d'exposer le moins de partie possible de mon corps. Lorsque certaines de ces bestioles finissent par s'approcher, je ne peux empêcher mes spasmes et cris de terreur. Je repère un petit espace vide près de la parois opposée, et décide de m'y rendre sur la pointe des pieds, en veillant à bien esquiver ces choses dégoûtantes. Je passe un certain moment à faire ça, je dirais plusieurs minutes, jusqu'à-ce qu'une seconde alarme retentisse.

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