30. Jeu sadique

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Yara

— Ya...ra...

J'entends cette voix à la fois lointaine, mais qui résonne si fort dans ma tête... au point de provoquer un sifflement strident au creux de mes tympans. Il s'intensifie peu à peu et me fait grimacer de douleur.

— Yara...

Je reconnais la voix d'Atlas. Je sens également son corps étendu tout près du mien dans un geste protecteur, ainsi que sa main sur mon épaule. C'est alors qu'une quinte de toux m'assaille, et ce n'est qu'à cet instant que je réalise...

Grande blonde...

Explosion...

...feu !

Je me redresse vivement mais Atlas plaque sa main sur mon thorax, me forçant à rester couchée.

— Daz et les autres sont en chemin ! Les flammes sont trop puissantes...

Il ne finit pas sa phrase car lui aussi est pris d'une violente toux.

— Il faut qu'on monte dans l'une des voitures, lui indiqué-je.

Il m'adresse un sourire contrit.

— Je n'avais pas la force de te porter, blague-t-il en me montrant la coupure sur son avant bras.

Voyant mon visage s'affaisser d'inquiétude, il glisse sa main valide dans la mienne et la serre fermement.

— Rien de grave, rassure-toi.

Je hoche faiblement la tête et sers à mon tour sa main.

— Tu vois le Range Rover blanc derrière ?

Je jette un rapide coup d'œil avant d'acquiescer.

— Elle est à tout le monde, ce qui signifie qu'elle est ouverte et que les clés sont à l'intérieur.

J'opine une nouvelle fois du chef.

— À mon signal, on se lève et on se faufile à l'intérieur, m'explique-t-il.

Bien que je sois encore un peu dans les vapes, mon corps se met automatiquement en alerte.

— Trois... deux... un... maintenant !

Sans perdre de temps, nous nous levons comme un seul homme et nous précipitons dans l'habitacle. L'air est déjà un peu plus respirable ce qui me permet de réfléchir plus posément.

Je remarque alors que la sortie principale du parking est dégagée. Sans prévenir, je grimpe sur le siège conducteur et cherche les clés. Atlas, qui comprend immédiatement mon manège, m'indique :

— Sous le siège.

Avant de tousser de plus belle.

Je fais glisser ma main sous mon siège et... BINGO !

Je démarre en trombe et me dirige, dans un crissement de pneus, vers la sortie.

Nous tombons nez à nez avec la dodge challenger blanche de 2011 de Daz, suivie de près par la Lamborghini d'Olivia, de laquelle Paula sort brusquement pour accourir vers nous. Elle se dirige immédiatement vers son frère tandis que je sors difficilement du véhicule ; l'adrénaline redescendant peu à peu, je sens désormais la douleur qui me lacère l'épaule et la tête. Roman m'attrape dès lors que je pose le pieds par terre.

— Je te tiens... ça va ? S'inquiète-t-il.

Je hoche faiblement la tête au moment où Daz entre dans mon champ de vision.

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