3. Le fameux « patron »

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Yara

J'ouvre brusquement la porte de l'appartement de Baka, puis la referme aussitôt à l'intérieur. Je tremble de tous mes membres et je suis essoufflée d'avoir couru aussi vite sans m'arrêter.

— C'est toi Yara ? Dit-il depuis la salle de bain.

Je retire rapidement mes chaussures et me précipite vers la cuisine pour boire directement  au robinet. C'est alors qu'il apparaît dans le séjour/salle à manger en enfilant son t-shirt, je me précipite et me campe face à lui.

— Il vient de m'arriver un truc de fou !

Il écarquille les yeux, très vite, je me rends compte que je tiens toujours le couteau au creux de mon poing, et ce, depuis que j'ai quitté l'usine. Je le brandis devant son visage, il a - par réflexe - un mouvement de recul.

— Ça ! M'exclamé-je.

Il saisit mon poignet et l'éloigne de plusieurs centimètres.

— Qu'est-ce que tu fous avec un couteau ?

— Tu vas pas me croire !

— Dis toujours.

J'inspire lourdement.

— Je rentrais du travail et je suis passée par les ruelles, à un moment donné, je passe par la ruelle entre l'épicerie d'Omar et le coiffeur de Babs, j'entends des gens se disputer sur le toit, je lève la tête et qu'est-ce que je vois ?

Il secoue la tête.

— Quelqu'un sauter du toit de l'épicerie et atterrir sur le toit du coiffeur ! Et donc, qu'est-ce que je fais ?

Il hausse les épaules.

— Je les suis jusqu'à l'usine abandonnée, tu sais celle où on allait en pleine nuits quand on était au lycée en pensant qu'elle était hantée.

Il écarquille soudainement les yeux.

— Bref ! Tu devineras jamais ce qu'il y avait à l'intérieur.

Je le fixe, attendant qu'il m'incite à poursuivre, tandis que le choc demeure visible dans son regard. Il finit donc par hausser les sourcils.

— Un putain de club de loubards !

« Un club de loubards » ? Répète-t-il.

— Oui, un putain de club de loubards ! Je suis sûre que c'est une mafia ou un truc du genre. T'imagines ? On a une mafia au Queens, putain !

Il hausse un sourcil et plisse les yeux.

— Ok... premièrement, dit-il en saisissant mon poignet, on va poser ce couteau.

Il le saisit du bout des doigts et le pose sur la table comme si l'objet en question le brûlait.

— Ensuite, poursuit-il en saisissant mes épaules et en me guidant vers le canapé, je pense que tu devrais te reposer.

Nous nous asseyons.

— Je te laisse ma chambre pour ce soir tu-

— Tu ne me crois pas ? Le coupé-je.

— Yara...

— Baka !

— Sérieusement Yara, la mafia ?

— D'où tu crois que j'ai sorti ce couteau ? M'agacé-je.

— J'en sais rien mais avoue que c'est assez... farfelu comme histoire. Tu devrais te calmer sur les Romances Mafieuses, rit-il.

ELITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant