32. À mes cotés... ⚠︎︎

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Yara

— Euh... tu pourrais ralentir s'il te plaît ? M'implore Baka, accroché à la portière.

— Oh allez ! C'est pas tous les jours qu'on se retrouve à bord d'un bolide de ce genre !

— Non en effet. Mais si tu continues comme ça... au prochain drift je gerbe sur le pare-brise...

Je jette un coup d'œil en biais à mon ami et, en effet, sa peau d'ordinaire ébène, vire peu à peu au vert. C'est donc à contre cœur que je lève le pied et décide de me rendre au QG avec une conduite plus... sûre.

Après avoir discuté une bonne demi-heure sur le toit, j'ai insisté pour que Baka me suive à l'usine et passe la nuit avec moi, ainsi que toutes les prochaines jusqu'à nouvel ordre.

Ce dernier, bien qu'amusé par mon côté dramatique, a compris que je ne plaisantais pas quand je disais que la menace était grande et non négligeable.

Et même si Daz menace constamment de le tuer, et que le conduire directement dans la gueule du loup est certainement une idée stupide, cette idée stupide reste cependant plus sûre que de ne pas avoir un œil constant sur celui en qui je tiens plus que tout ; surtout en sachant qu'une furie en pleine quête de vendetta déambule dans les rues du Queens.

Je ne sais pas exactement de quoi est capable Joyce Raymond, et c'est bien ce qui m'effraie le plus. Au moins avec Daz, je sais à quoi m'attendre...

...et je peux le contrer.

— Donc... c'est ce... Atlas qui t'as appris à conduire comme...

— Une pro ? Oui ! Tu sais que j'ai toujours adoré la vitesse. Je crois que les cours de conduite ont été ma partie préférée dans ce cauchemar éveillé.

Constatant l'excitation qui émane de ma voix malgré les propos morbides, Baka glousse en observant le paysage s'assombrir par le temps.

— Cette situation est si... étrange. J'ai l'impression de rêver.

— Moi aussi... soufflé-je.

Il saisit ma main reposant sur le levier de vitesse et la serre dans un geste réconfortant.

— Tu penses que cette Joyce s'en prendrait à ma mère et mes sœurs ?

L'inquiétude peinte dans sa voix est semblable à un coup de poignard en plein cœur. Je tente de ne rien laisser transparaître lorsque je lui réponds en toute franchise :

— Je ne sais pas... mais c'est pour ça que tu dois absolument convaincre ta mère de suivre Dana au Canada, et Tara de retourner à L.A. Au moins le temps que l'Elite règle toute cette histoire.

Il acquiesce tristement avant de reporter une nouvelle fois son attention sur la route.

De mon côté, j'essaye désespérément de repousser cette terreur qui s'empare de moi. La famille de Baka est, d'une certaine manière, ma famille ; s'il venait à arriver quelque chose à Rubie, Tara ou Dana, je ne me le pardonnerais jamais.

À cet instant, je n'ai pas de « plan » précis en tête pour les protéger, à part les éloigner le plus possible de l'État de New-York, en priant pour que cela suffise.

Mais mes prières sont-elles toujours valables ?

Nous arrivons aux abords de l'usine, où le feu semble éteint depuis un moment déjà. Je décide donc de garer la voiture dans la partie Est du parking (là où les dégâts sont minimes) en veillant à remettre la banderole de police à sa place après avoir passé l'entrée, pour ne pas éveiller les soupçons, même si je sais que l'influence de Daz lui permettra d'étouffer cette affaire rapidement.

ELITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant