9. Une grande famille

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Yara

— Bonjour mon rayon de soleil, me lance sarcastiquement Baka depuis le comptoir de la cuisine.

Les yeux encore à moitié clos et le corps partiellement ensommeillé, je marmonne un petit :

— Non.

Avant de tomber, tel un sac de semoule, face la première, sur le canapé. Je l'entends rire depuis sa place avant qu'il ne se lève et s'approche. Toujours aussi honteuse que la veille, je garde les yeux fermés et fais mine de poursuivre ma nuit. Je l'entends déposer une tasse sur la table basse, puis je sens sa grande main me caresser les cheveux.

— Du thé à la menthe, bois ça va te faire du bien.

Je me déteste !

— Pitié, dis-moi que t'as versé une énorme cuillère à soupe de piment ou que t'as pissé dedans... ça me soulagerait tellement !

Il éclate de rire.

— J'y ai pensé, mais non. J'ai préféré me contenter d'un simple crachat.

Je glousse et finis par me redresser afin qu'il s'installe à mes côtés.

— Alors ? Ce... gars ?

Je soupire lourdement et saisis la tasse pour en boire une gorgée.
Délicieux.

Je prends un instant pour réfléchir au mensonge que j'ai répété des centaines de fois hier soir avant de tomber de sommeil. Il va de soit que je n'allais pas dire la vérité à Baka, au risque de le mettre en danger, s'il lui arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais. Mais je déteste lui mentir... je déteste être dans cette position, je déteste le fait que Daz ait l'ascendant sur moi et qu'il en joue clairement... je l'ai vu à son sourire hier soir. Ce... foutu mercenaire savait pertinemment que pour la vie de Baka je suis prête à tout sacrifier, y compris ma morale. J'ai tellement hâte de m'améliorer au point de devenir la meilleure agent qu'il ait jamais eu et pouvoir le battre à son propre jeu !

Ce jour-là marquera l'histoire Daz, je t'en fais la promesse.

Baka me ramène rapidement à la réalité lorsqu'il pose une main réconfortante sur mon genou.

— J-je... j'suis désolée.

La confusion se peint sur son visage.

— Tu as raison. C'était un date... j'ai voulu...

Je soupire.

Je n'arrive pas à croire que je sois en train de dire ça, quelle horreur !

— ... j'ai voulu tenter d'oublier Zak, faire de nouvelles rencontres. Mais je voulais pas t'en parler avant d'être sûre de savoir ce que je faisais... c'est pour ça que je t'ai menti... excuse-moi.

C'est au tour de Baka de soupirer.

— Je comprends.

Évidemment... tu es un ami parfait !

— Alors ? Demande-t-il tout sourire.

Je ne comprends pas tout de suite qu'il fait référence à Daz, mes yeux s'écarquille à la seconde où je saisis son allusion.

— Quoi ? Non ! Il est...

— Plutôt beau gosse.

— Non ! Enfin j'veux dire oui, peut-être... Enfin non, pas du tout. Tu verrais son caractère tu comprendrais que le physique ne fait pas tout.

— Ouais, j'en ai eu un aperçu hier soir. Faut dire qu'il fout les jetons.

— C'est ça.

Si tu savais...

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