40. Ma promesse

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Yara

Je n'arrive pas à dormir.

Je passe plus de temps à me tourner dans le lit - à l'instar des inquiétudes qui se bousculent dans ma tête - qu'à trouver le sommeil.

À certains moments, Baka me tapote l'épaule paresseusement pour me rassurer, et je m'en veux de constater qu'il veille sur moi même endormi. Alors que moi, je ne fais qu'échouer dans mon rôle de protectrice, et le mettre chaque jour un peu plus en danger.

Après trois bonnes heures à gigoter sans montrer le moindre signe de fatigue, je décide d'aller trouver Daz pour lui annoncer l'accord que j'ai passé avec Roman quelques heures plus tôt.

Il est 4h du matin.

À cette heure-ci, il est sûrement enfermé dans sa chambre (qui lui sert plutôt d'atelier) à peindre la douleur qu'a engendrée la mort d'Olivia, sur une toile ; laissant ses mains transcrire les maux que sa voix est incapable de formuler.

Je me plante devant sa porte et prends une grande inspiration.

Ça va aller Yara.

J'essaie de me convaincre que, s'il saisit la bienveillance de mon geste il m'accordera sûrement d'autres occasions de lui prouver ma fiabilité, et qui me serviront de monnaies d'échanges pour protéger Baka et sa famille.

Sinon, je n'aurais pas d'autres choix que de fuir.

Je toque doucement le battant.

Rien.

Je toque donc une seconde fois, un peu plus fort.

Toujours rien.

Je doute qu'il dorme à cette heure-là, même défoncé ; aucune drogue au monde n'est capable d'endormir ses démons.

Ce n'est que lorsque je décide d'ouvrir moi-même la porte et constate qu'elle est verrouillée, que je comprends qu'il n'est pas là.

Où est-ce qu'il peut bien être ?

Il n'a pas pu prendre la route jusqu'à son appartement situé à New-York sachant les risques que nous encourons tous ici.

Daz est presque autant affecté que Rom par la mort d'Olivia, cela ne me surprendrait donc pas qu'il soit déjà en train de peaufiner le plan qui détruira la totalité de l'empire Raymond.

Avec l'Elite, la vengeance n'attend pas.

Peut-être...

— Son bureau...

J'arrive donc devant la porte close de son bureau et m'apprête à toquer, lorsque je surprends une conversation houleuse de l'autre côté du panneau. Je reconnais immédiatement la voix de Ace, bien que l'agressivité dont il fait preuve semble la rendre plus rauque.

Je suis d'ailleurs étonnée, lui qui est de nature plutôt calme.

— ...cesse de te comporter comme un gamin, bon sang ! Combien de temps vont durer ces maudits tests d'intégration au juste ?!

Je comprends instinctivement qu'il s'adresse à Daz.

Il doit être vraiment en colère contre lui s'il se permet de lui parler sur ce ton.

Peut-être est-ce leur façon de communiquer ? Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de les voir échanger tous les deux, mais j'avoue que cela me surprend, et je suis d'autant plus surprise lorsque la voix de Roman intervient.

— Il a raison. Même avec Kyle et Rue tu n'as pas été aussi sévère.

Mais de quoi parlent-t-ils ?

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