7. Faire partie de l'Elite

146 8 5
                                    

Yara

50km/h... 60km/h... 70... 80... 90km/h

— T'es pressé ? Demandé-je sarcastiquement.

— Pourquoi ?

— C'est limité à 40km/h au cas où tu l'aurais pas remarqué.

— T'as peur ?

Je pouffe de rire.

— Non, au contraire Toretto*.

— Bien, alors voyons ça.

À l'instant même où ces mots sortent de sa bouche, il appuie un peu plus sur la pédale d'accélération et passe le feu rouge en esquivant habilement un piéton qui s'apprêtait à traverser. Malgré la pointe de stresse qui me submerge à ce moment-là, je continue de faire bonne figure et de le provoquer en plaquant un sourire décontracté sur mon visage. Je n'ai jamais vraiment eu peur de la vitesse, au contraire, j'ai toujours trouvé ça très excitant ; avoir la maîtrise totale du véhicule pendant qu'il fonce à vive allure, sentir mon coeur flotter dans ma poitrine à mesure qu'il perce le vent et qu'il glisse sur l'asphalte, ça fait un bien fou. Mais évidemment, contrairement au mercenaire qui se trouve à ma gauche, je ne roule pas à presque 100km/h en plein centre ville ! Même s'il a l'air de maîtriser ce qu'il fait, ça n'en est pas moins angoissant.

Soudain, la force centrifuge projette mon corps (heureusement maintenu fermement par la ceinture de sécurité) vers la gauche, pendant que ce malade mental effectue un drift en plein milieu d'un carrefour.

Mais il est complètement fou !

Lorsque la voiture se remet dans sa position initiale, mon épaule heurte la portière, nous parcourons quelques mètres (toujours à une vitesse trop élevée) avant qu'il ne s'arrête net devant une pharmacie Walgreens. Il sort immédiatement de la voiture et se dirige vers le coffre.

— T'es frustré c'est ça ? Demandé-je d'un ton faussement naïf. Ton foutu plan pour me faire peur vient de foirer lourdement.

Sans prêter attention à ma remarque, il fouille activement son coffre avant de me tendre une tenue noire, ainsi qu'une paire de Rangers.

— Tiens prends ça.

Je saisis la tenue en roulant des yeux.

Quel con putain !

Il me précède et entre dans la pharmacie. Au comptoir se trouve un jeune homme, plutôt skateur dans son genre, j'ai l'impression d'avoir une version jeune de Rodney Mullen** devant moi.

— Les toilettes sont côté gauche au fond, m'ordonne Daz.

— Euh... c'est interdit aux-

En un simple regard, Daz parvient à intimider le jeune pharmacien qui s'interrompt.

Je me dirige donc vers les toilettes et ai le temps d'entendre l'exécrable Daz ordonner au jeune homme de lui donner un paquet de cigarettes.

Ce gars est vraiment ingrat...

Dans les toilettes, j'arrive tant bien que mal à me changer sans trop solliciter ma main gauche. Je n'arrive toujours pas à croire que ce psychopathe soit aller au bout de sa menace, je ne l'ai pas pris au sérieux lorsqu'il m'a prévenu la veille. Il faut que je fasse attention à ne pas trop le mettre en colère si je veux vivre le plus longtemps possible. Mais en même temps... c'est plus fort que moi, je ne supporte pas son air arrogant et... mauvais. Je crois que ma satanée grande gueule ne cessera de l'ouvrir tant qu'il me traitera de la sorte.

C'est alors que quelqu'un tambourine brusquement à la porte.

— Bouge ! On a pas toute la journée !

ELITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant