Mon bel inconnu - Pierre Gasly

Chapitre 20

PDV Ellie

Je commençai à émerger de mon sommeil. Je me repassai en boucle les évènements de la veille avant d'ouvrir les yeux. Je n'avais jamais été aussi peu sûre de ce que je faisais qu'hier et pourtant, je savais que l'embrasser était la seule chose dont j'avais envie. Tout coulait de source, tout me paraissait naturel. On était resté sur la plage à parler de tout et de rien pendant plus d'une heure. Le moment était magique, il n'y avait rien que nous et les douces nuances de orange qui dansaient le ciel. Normalement, Pierre devait rentrer chez son meilleur ami, mais dans le doute où Camille et Charles y soient finalement allés, Pierre était resté chez moi. Tout bien réfléchi, je n'étais pas sûre que c'était la vraie raison. Mais peu importe, je me sentais bien auprès de lui et c'est tout ce qui importait.
Je finis par me décider à ouvrir les yeux et tombai nez-à-nez avec les siens.

« - T'es malade, j'ai failli faire une crise cardiaque, faut pas fixer les gens comme ça ! chuchotais-je pour adoucir mon réveil.
- T'es pile en face de moi, tu voulais que je regarde quoi sinon ? ria-t-il.
- Trouve toi des excuses allez, répondis-je en lui tirant la langue.
- Viens là, dit-il en me faisant signe de se rapprocher.
- C'est officiel, je me lèverai plus jamais de ma vie, j'aime trop tes câlins, affirmais-je en fermant mes yeux contre son torse.
- Ça tombe bien, je comptais pas bouger. »

On resta plusieurs minutes dans le silence, à apprécier la présence de l'autre. Tous mes problèmes s'étaient évanouis, tout allait bien. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti ce sentiment de plénitude. Pierre finit par rompre ce moment pour aller préparer le petit-déjeuner. Il me fit un rapide bisou et se mit en quête de la cuisine. Je fondai intérieurement.
Je ramassai mon téléphone pour regarder l'heure. Vu notre heure de coucher, je n'osais pas imaginer celle actuelle. J'appuyai plusieurs fois sur l'écran mais il resta noir. Plus de batterie. Tant pis, je le mis à charger et parti rejoindre mon visiteur. Je le vis en pleine action, jonglant entre les casseroles. Je ne pus m'empêcher de remarquer son aisance, il avait pris ses marques plus que rapidement. Je crois que si c'était moi qui était chez lui, j'aurais été gênée de fouiller dans ses placards. Lui, absolument pas, c'était naturel. Il y a moins de 24h, si on m'avait dit que Pierre serait en train de faire cuire des œufs dans ma propre cuisine, j'aurais rigolé. Ça me paraissait surréaliste. Une chose était sûre, maintenant que cela se produisait, j'étais très loin d'en être mécontente. Je m'avançai doucement avant de m'accrocher sur son dos.

« - AHH MAIS T'ES MALADE, J'ÉTAIS SUPER CONCENTRÉ, cria-t-il de surprise, manquant de percer le jaune de son œuf sur le plat.
- C'était pour me venger de ce matin, riais-je en déposant un rapide bisou sur sa joue.
- Comment va maxi Ellie ?
- Maxi Ellie ?
- Bah oui, premier réveil en tant que personne de 24 ans, t'es vieille maintenant !
- Dis le gars qui a un an de plus.
- J'ai jamais dit que j'étais jeune, répondit-il en me tendant une assiette remplie.
- Chef cuistot, c'est une de tes multiples casquettes aussi ?
- Malheureusement, non, je suis vraiment nul en dehors des petits déjeuners.
- C'est donc ça ton défaut, tu ne sais faire cuire que des œufs et du bacon !
- Oui, le seul et l'unique évidemment.
- Bien évidemment. »

PDV Pierre

On resta à table un long moment, même en ayant fini de manger. On s'était lancé dans une énumération de nos bêtises d'enfance. On passait le plus clair de notre temps à exploser de rire. J'étais si heureux d'être là. Le moment était simple mais respirait la sincérité et la bonne humeur. La joie de vivre d'Ellie était plus que communicative. Quand j'y repensais, cela faisait de longue semaines que je rêvais de cette situation et maintenant qu'il se produisait, j'étais comblé. Dès notre premier échange, j'avais su que c'était ce genre de moment que je voulais vivre avec elle.