Chapitre 39

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PDV Pierre

J'adorais les jeudis soir. En général, j'avais passé ma journée à être filmé à faire de jeux : j'ai vu plus dur comme journée de travail. Et en plus de ça, le lendemain, il y avait les premiers essais libres. Mon excitation était systématiquement à son apogée, à ce moment-là. On repartait tous de 0 sur un nouveau circuit et ce peut importe le résultat de la semaine précédente. Alors, même si j'avais toujours du mal à m'endormir, rien ne pouvait perturber ma bonne humeur.
D'autant plus que ce soir, j'avais réussi à me débarrasser de mon Charlot. Il ne m'avait, une fois de plus, pas lâcher d'une semelle depuis que nous avions débarqué sur le sol mexicain. Ma tolérance avait largement diminué depuis la dernière fois donc ces 48 heures m'avaient suffit à ne plus le supporter. Un peu plus tôt dans la soirée, j'avais croisé Camille et je lui avais expressément fait comprendre que mon pétage de câble était proche. Elle avait été plus que compréhensive et m'avait promis de l'emmener manger au restaurant ce soir. Ça me laissait une plage horaire de 19 heures à 22 heures minimum pour souffler. En espérant que mon meilleur ami ne repasse pas me faire « un petit coucou » avant de dormir, comme il aimait si bien le dire.
Je profitai donc de ce moment de tranquillité pour appeler Ellie.

« - Coucou Elliecoptère !
- Pierre ? Tout va bien ? me répondit-elle, angoissée.
- Bah oui pourquoi ?
- Tu ne m'appelles jamais pendant mes horaires de travail habituellement, j'ai paniqué ! Si t'es pas pressé, je peux te rappeler plus tard ? Je suis en pleine visite.
- OH PURÉE LE DÉCALAGE HORAIRE, PARDON ! J'étais tellement content d'être enfin sel et de pouvoir t'appeler que j'en ai oublié qu'on était pas dans le même pays. Pas grave du coup, tu me redis quand t'es libre, bisous !
- Je t'appelle à ma pause repas, bisous ! »

Bon, ce n'était pas pour cette fois alors. Je me laissai tomber sur mon lit et restai sans bouger assez longtemps pour compter jusqu'à 436 moutons. Je me fis interrompre par une notification.

[pierre_gasly] clara.lcnt : Salut Pierre ! Ça fait un moment que l'on se s'est pas vu, c'est difficile de t'aborder au vu de ta garde rapproché haha ! Je viens de voir passer Leclerc et sa copine, je suppose donc que tu es seul. Si jamais cela te dit, j'ai réservé une table à un resto à côté du paddock, on peut y aller ensemble.

Pardon ?! Elle me proposait vraiment un restaurant là ? Dommage pour toi Clara, tu commençais à remonter dans mon estime en me laissant laisser tranquille depuis quelques temps, mais là tu viens de redescendre plus bas que tu n'étais de base. J'étais à 2 doigts de pouvoir dire que ta présence ne m'irritait plus trop. Mais là, c'était définitivement mort. Au moins, s'il y avait bien quelque chose qu'on pouvait saluer chez toi, c'était ton audace.
Je m'empressai de lui répondre et en même temps refuser son offre. Ne serait-ce que vis-à-vis d'Ellie, c'était inenvisageable.
En attendant. l'appel de ma copine, j'allai frapper à la chambre de Yuki. On se concentrait sur la meilleure stratégie à adopter ce week-end. On débattu longuement  sur l'enchaînement de train de pneus le plus optimal à choisir ou sur le nombre de tour qui allaient séparer nos pit stop.

PDV Charles

Je passai faire mon traditionnel tour de garde à la chambre de Pierre pour la énième fois de la journée. J'allai en profiter pour l'embarquer avec moi. Nous avions rendez-vous à notre traditionnel bar du samedi dans 10 minutes. J'avais prétexté avoir peur de me perdre dans la capitale pour qu'on y aille ensemble. Toute ma stratégie reposait sur un dicton : au moins il était seul, au moins Clara pouvait s'approcher de lui.
Ce soir, ma décision avait été doublement utile, à peine avais-je tourné dans le couloir de sa chambre, que j'avais aperçus un papier devant la porte de mon meilleur ami. La folle avait encore frappé. Je m'empressais de ramasser la missive et la lu en travers. Elle s'excusait d'avoir pu paraître insistante avec sa proposition de restaurant. Je faillis m'étouffer. Un restaurant ? Décidément, elle ne reculait devant rien. J'étais tout de même content de savoir que Pierre avait refusé, ce n'était peut-être pas un cas aussi désespéré que ce que je pensais. Je frappai à sa porte et l'embarquai avec moi dans un taxi.

Mon bel inconnu - Pierre GaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant